AaRON, tout en plaisir
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Auteur·ice : Corentin Souquet-Besson
20/02/2016

AaRON, tout en plaisir

Dimanche 31, direction le Radiant-Bellevue (~Lyon) pour passer la soirée en compagnie du duo français AaRON. AaRON c’est le genre d’artiste à tracer tranquillement sa route : seulement 3 albums en déjà 9 ans. Révélés par la bande originale du film Je vais bien ne t’en fais pas, dont leur titre Lili est le principal étendard, les voilà de retour sur scène 5 années après leur dernier opus. Le concert est sold-out et à mon étonnement le public est majoritairement au dessus des 35 ans.

C’est Yanis (anciennement Sliimy) qui ouvre le concert. On le redécouvre ce soir : crâne rasé, lunettes enlevées et piercing au nez. Un nouvel apparat, pour un nouveau projet. Pendant une trentaine de minutes il déroule une électro-pop légère rythmée par ses pas de danse, entre tours sur lui-même, mains qui font la vague et bras qui montent en l’air, on en perd la tête. Deux musiciens l’accompagnent, c’est à se demander pourquoi car vu le boulot sur les pads, un seul ferait très bien l’affaire … Le fond sonore est agréable, sur plusieurs titres ça danse autour de moi, moi compris. Dommage qu’il ne se serve que trop peu de sa pleine voix car quand celle-ci est envoyée, la salle répond. En somme une première partie où Yanis déborde de sympathie et d’enthousiasme.

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21 heures pétantes, AaRON débarque. Ce soir c’est chemise noire oragée rentrée dans le pantalon noir pour Simon et veste de costard, chapeau noir pour Olivier. J’attendais le blouson noir mais ça sera pour plus tard. La quasi-totalité des morceaux de leur dernier album sera jouée. Ces titres trouvent facilement leur place parmi les anciennes chansons. L’ensemble du concert est fluide et le duo manie sa pop teintée de sonorités électroniques avec aisance et sourires.

Le concert s’ouvre sur Magnetic Road où seul Simon est éclairé. Concentré, les yeux fixés au fond, il cadence le morceau par mouvements de bras. L’univers AaRON s’ouvre à nous. De lourds applaudissements clôturent le morceau, le public est déjà conquis et le charme incontestable du protagoniste se montre déjà à son paroxysme. Simon Buret c’est le genre de mec capable de te faire complexer sur tout ton être. Des risettes ravageuses, un charisme indéniable, une sympathie sincère et une voix fascinante de maîtrise et de grandeur. Les nouveaux morceaux font leurs effets, qu’ils soient entraînants comme We Cut The Night, dansant comme Onnassis et The Leftlovers qui font partie des piliers de la soirée, qu’ils soient intenses et profonds comme Maybe On The Moon ou Invisible Stains. Le combo Blow et Seeds of Gold en début de concert finira d’achever le cœur déjà conquis de mes partenaires du soir. Il se dégage de Simon une bienveillance permanente et surtout une impression de plaisir perpétuel, impression trop rare sur scène de nos jours.

Un peu moins conquis par Arm Your Eyes et Ride On qu’il dédicacera à toutes ces personnes singulières, libres, non influencées. Morceaux peut-être en dessous de l’énergie et des émotions délivrées sur les autres performances.

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Quant à U-turn (Lily) c’est une version façon We Cut The Night qui nous sera offerte. Sons électroniques et ambiance aérienne, c’est toujours un plaisir de redécouvrir des titres réinventés par les artistes eux-mêmes.

Ludlow L sera le théâtre d’un jeu entre le groupe et son public. Séparé en deux, la partie de droite crie lorsque le bras droit se lève et inversement. Ça fait son effet. Simon, ça fait combien d’année que tu t’éclates avec ça ?

En à peine 1 heure et 25 minutes et 2 rappels, ils auront joué 19 chansons. La très attendue Blouson Noir sera jouée lors du premier rappel. L’attente envers ce titre était présente, elle se ressentait, je l’attendais aussi. On a cru plusieurs fois autour de moi qu’elle n’arriverait pas. La crainte sera vite éjectée par une prestation dynamique et rageuse. L’apogée scénique et auditive de la soirée en somme.

Et puis il y a eu Little Love et une salle remplie de lumières. Un fond d’étoiles pour accompagner nos deux protagonistes.

Don’t Worry Life Is Easy

Alors qu’on se dirige vers la sortie, vestiaire oblige, c’est l’heure du deuxième rappel. Un instant tout en authenticité. Les micros sont coupés, la guitare acoustique est de sortie. Le silence est demandé … et AaRON prend le pouvoir. Mister K au son pur d’une voix claire et d’une guitare sans ampli, ça vaut le coup. Des applaudissements nourris parachèvent le spectacle.

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Malgré l’impression d’un concert court c’est 19 morceaux qu’on aura eu la chance de partager ce soir-là. AaRON écrit son histoire sereinement en arrivant à mêler ses vieilles compositions aux nouvelles avec aisance et facilité malgré des univers différents. Possédant un charisme hors du commun Simon sait jouer avec son public. Les quelques morceaux un peu en deçà ne sont qu’anecdotiques au vu de l’excellente soirée passée en leur compagnie.

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