On a succombé aux bisous mortels de Myth Syzer
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Auteur·ice : Charles Gallet
14/12/2018

On a succombé aux bisous mortels de Myth Syzer

En avril on avait fondu pour Bisous, le premier album officiel de Myth Syzer. Pont évident entre le rap et la variété, la musique proposée par le bon gamin transpirait le romantisme, l’amour et une certaine forme de mélancolie. Mais à toute lumière vient sa part d’ombre et 6 mois plus tard c’est avec un projet bien plus sombre que revient Myth Syzer. Comme nous, succombez à son Bisous Mortels.

 

Yin et Yang. Ombre et Lumière. Noir et Blanc. Si on est pas trop fan du manichéisme en règle générale, on utilise ces exemples pour faire un constat assez simple : si il y a un recto en général il y  a un verso. Tout ça pour dire, que, Bisous Mortels et Bisous sont clairement deux entités aussi différentes que complémentaires. L’une n’existerait pas sans l’autre car elles sont toutes les deux issues de l’esprit de Myth Syzer et c’est là où on s’éloigne du manichéisme. Car le garçon aurait pu se satisfaire du succès et de l’attention que lui a offert son premier effort mais en fait non. Loin de se définir dans un style, loin de se satisfaire d’un succès qui pourrait disparaitre aussi facilement qu’il a disparu, le producteur a décidé de marqué un retour fracassant vers le rap et le trap avec ce qu’il présente comme une mixtape. Bisous Mortels devient ainsi le symbole de son époque, d’une génération qui se fout des codes et cherche avant tout à suivre ses envies plutôt que de se vouer à une chapelle qui finit par les enfermer dans une image qui ne leur correspond jamais totalement.

 

 

Ainsi, si certains artistes comme Jok’air, Hamza ou Ichon & Loveni font le lien entre les deux projets , c’est un univers totalement différent qui existent sur Bisous Mortels. Même ces artistes ont revu leur textes pour les adapter aux ambiances qui se diffusent ici. On entre ainsi dans un monde aux atmosphères sombres, parfois glauques et poisseuses. Loin du romantisme, on parle ici de drogue, de sexe, d’oseille. On se plonge ainsi dans l’égotrip assez classique du rap et de la trap. Des clichés sans doute mais au service d’une musique de qualité, de la production au texte, tout est aux petits oignons. Si l’ensemble est marqué par un style qui donne un vrai sentiment d’unité et de cohérence aux treize titres qui composent la mixtape, on fera quand même ressortir certains titres en particuliers. On adore ainsi toujours la vulgarité et le sens de l’image d’Alkpote toujours aussi fou et grandiose sur Vilain avec Jok’air. On apprécie aussi beaucoup le flow de Oldpee et son égotrip classieux sur Massacre. Tout comme on adhère clairement à l’ambiance étrange que diffuse Cross, où viennent poser Ateyaba et Lino. Enfin, 2 xa et ses sonorités toutes droit sorties d’un film de la Shaw Brothers nous emballe aussi grandement.

Bisous Mortels sonne donc fort à nos oreilles et Myth Syzer prouve une nouvelle fois qu’il est un artiste mutli-carte et insaisissable toujours en création de son propre mythe. Une deuxième belle réussite pour clôturer 2018 et un artiste qu’on suivra avec une grosse attention en 2019.

 

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