alt-J : “Quand on écrit, on s’échappe de la réalité”
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Auteur·ice : Léa Gdn
31/07/2018

alt-J : “Quand on écrit, on s’échappe de la réalité”

La Vague Parallèle était présente aux Nuits Secrètes ce week-end, où l’ambiance était littéralement caniculaire. Et on a même eu la chance et l’honneur de se poser un petit moment en loges avec Joe Newman et Gus Unger-Hamilton, membres d’alt-J, groupe que l’on ne présente plus. C’est un peu suintant et impressionnés que l’on s’est rendu à l’unique interview accordée par le groupe ce soir-là. Rien que ça.

LVP : C’est l’un de vos seuls festivals en France cet été, pourquoi avoir choisi Les Nuits Secrètes ?
Gus : On a choisi de venir ici car on a une connexion très forte avec la ville et la région. On aime beaucoup car c’est proche de la Belgique. On a beaucoup de fans en Belgique et en plus notre directeur de tournée vient de là-bas.

Joe : Ça fait aussi partie du contrat qu’on a avec notre directeur de tournée, on joue dans les lieux proches de la Belgique si l’opportunité se présente.

LVP : En parlant de festival, j’avais l’impression qu’à vos débuts, le public vous voyait plutôt comme un groupe studio plutôt qu’un groupe fait pour le live. Vous êtes d’accord avec ça ? Qu’est-ce que vous faites différemment pour préparer un set maintenant ?
Gus : Hmm, je pense qu’on est devenus meilleurs en live par rapport à nos débuts. Avant on était… enfin tu vois, on a beaucoup plus confiance en nous sur scène maintenant, on est vraiment meilleurs. Et on a aussi des jeux de lumières beaucoup plus importants, des montages vidéos et une production vraiment plus développée. C’est quelque chose qui nous donne vraiment confiance en nous sur scène et on apprécie plus les shows.

 

LVP : Vous venez de remporter un award du meilleur clip pour votre chanson Pleader, quel est votre but principal quand vous réalisez un clip ?
Joe : Le but principal, c’est vraiment d’exclure le groupe de la vidéo et de donner carte blanche au réalisateur. On travaille avec des directeurs, parfois on a une idée initiale et on la leur soumet, c’est un véritable exercice créatif. Mais, non vraiment, notre brut principal est de ne pas intervenir dans le clip parce que ça prend énormément de temps à un artiste de nous expliquer sa propre interprétation de nos chansons.

 

LVP : Votre dernier album Relaxer était assez différent des deux précédents, est-ce que votre processus d’écriture ou votre source d’inspiration a changé entre temps ?
Gus : Je ne pense pas qu’on ait réellement changé notre approche pour écrire des chansons. On s’est toujours donné beaucoup de liberté pour écrire les chansons qu’on voulait. Je suppose qu’on a plus travaillé avec un orchestre cette fois-ci, il y avait également une production plus électronique mais il y avait un peu de ça dans le deuxième album aussi. Donc, je ne suis pas sûr qu’il y ait eu un changement. Je pense que c’est une évolution naturelle. Une évolution, pas une révolution comme ils disent (rires).

LVP : Ce qui reste une valeur sûre dans vos chansons, enfin selon moi, c’est leur capacité à nous faire errer dans nos pensées. Est-ce que c’est un effet que vous recherchez à donner à votre public ou c’est juste moi ?
Gus : Ah ouais ouais, on a toujours dit que notre musique était parfaite pour voyager, sympa à écouter quand tu conduis ou dans les transports. Ouais, pas sur ton vélo par contre, c’est dangereux. Très dangereux.

Joe : Et souvent quand on écrit, on s’échappe de la réalité donc je pense que les gens ressentent vraiment ça et se perdent dans la musique quand ils écoutent nos chansons.

LVP : Vous vous apprêtez à faire un album reboot de Relaxer : Reduxer, où il y aura énormément de collaborations hip-hop. Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire ça ? De quelle façon le hip-hop vous influence-t-il ?
Gus : Le hip-hop a toujours été une de nos inspirations et influences lors de la production de nos chansons. On avait envie de travailler avec des rappeurs. Et puis sur cet album, quand on a écrit Deadcrush, on l’a écrite comme un single qui n’avait pas de paroles au début. Et en l’écoutant, on s’est dit que ce serait pas mal d’y ajouter du rap. Donc on s’est dit « oh, pourquoi pas en faire un remix. Et puis tout un album ».

 

LVP : Et comment avez-vous choisi les artistes pour la collaboration ? Par exemple en France, pourquoi avoir choisi Lomepal ?
Joe : En fait, on n’avait pas vraiment de plan organisé. On a annoncé l’idée et si quelqu’un avait envie de se lancer avec nous, on prenait la demande au sérieux et on se disait “allez, voyons ce qu’on peut faire” et si ça rendait bien, alors super on continuait comme ça. C’est difficile de s’intéresser au hip-hop en Amérique, en Europe, les rappeurs sont plus accessibles et on s’identifie plus facilement à eux. En plus, ils comprennent le potentiel du projet de remixer nos chansons, il y avait plus d’opportunités pour nous et ils ont fait des choses réellement intéressantes.

LVP : Vous avez réussi à avoir tous les artistes que vous vouliez ou est-ce qu’il y a eu des petites déceptions ?
Joe : Non, je pense qu’on est content des artistes présents sur l’album. Il y en avait quelques-uns que je ne connaissais même pas et ça m’a permis de les découvrir et ça, c’est déjà très gratifiant. Mais évidemment, il y a des artistes qu’on aurait aimé avoir mais on devait aussi se limiter.

Gus : Et puis, on avait un budget aussi.

LVP : Et pourquoi avoir choisi de faire cet album de remix avec Relaxer, pourquoi pas avec An Awesome Wave ou This Is All Yours ?
Gus : C’est vraiment Deadcrush qui a été l’inspiration de ce projet pour nous.

 

LVP : Et maintenant, c’est quoi la suite ? Vous préparez déjà de nouvelles choses ?
Joe : On a écrit par ci par là, par intermittence. Mais là le plan n’est pas de commencer un autre album. Le plan c’est de faire notre tournée, de se détendre et de ne pas penser à écrire pendant un moment. Inévitablement, l’écriture arrivera quand elle arrivera, mais on ne mettra tout ça en forme que pour 2019 je pense. Qui sait ?

LVP : Une dernière question, est-ce que vous comptez faire une prestation avec Lomepal qui est présent au festival ce soir ?
Gus : Oh, il est là ce soir ? Il joue ce soir ?
LVP : Oui, juste avant vous !
Gus : *voix aigue* Quoi ?? On ne le savait pas ! On aurait dû le savoir !
LVP : Ok, donc c’est un non pour le duo ce soir (rires)
Joe : C’est une occasion manquée, c’est dommage.
Gus : J’aimerais bien le rencontrer.
LVP : Je pense qu’il est dans les parages, peut être que vous pouvez arranger un petit quelque chose rapidement ?
Gus et Joe : Probablement pas (rires) mais merci de nous avoir prévenu !

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