Camp Claude : “Double Dreaming reflète ce besoin d’échapper à une certaine réalité”
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Auteur·ice : Chloé Lahir
11/03/2019

Camp Claude : “Double Dreaming reflète ce besoin d’échapper à une certaine réalité”

Après la sortie de Swimming Lessons en 2016, suivi de l’EP Hero, Camp Claude revient sur le devant de la scène avec un deuxième album, Double Dreaming, tout juste sorti chez Believe le 8 mars 2019. A l’occasion de cette sortie tant attendue, on a pu rencontrer Diane Sagnier, chanteuse de Camp Claude, pour parler de ses créations et de ses inspirations. Entre rêves et réalité, la photographe et musicienne ne cesse d’employer la double lecture, tant dans l’image que dans la musique, afin de plonger ses auditeurs dans un univers où les limites entre ces deux aspects deviennent floues.

LVP : Hello Diane, tout d’abord j’aimerais que tu me parles du groupe ainsi que cet ajout récent de Lucie Autunes ? Qu’est-ce que ça vous a apporté et comment vous gériez la rythmique avant son arrivée au sein du groupe ?

Diane : Alors malheureusement elle ne joue plus avec nous. On l’avait castée l’année dernière car on avait besoin d’un batteur pour le live, elle est trop cool et trop forte donc c’était assez évident. On avait un bon feeling et puis quand tu voyages avec les gens c’est hyper important ! Et en fait elle n’est plus dispo, elle a une année qui arrive beaucoup plus remplie de projets personnels, elle ne pouvait faire que la moitié des shows avec nous donc ça devenait compliqué pour nous. Du coup on a commencé à travailler avec un mec qui s’appelle Mathias Fisch parce qu’il nous fallait vraiment un batteur pour le live !

LVP : Oui donc vraiment une nécessité rythmique pour le live. Qui s’occupe de toutes ces rythmiques dans la composition etc. ?

Diane : Avant sur scène c’était Mike qui gérait toutes les machines à rythme sur scène, on avait une 808 puis on a acheté la nouvelle 808 puisque l’ancienne galérait un peu, c’est un peu fragile ces machines il ne faut pas trop les déplacer ! Et maintenant Mike ne gère plus ça, tous les sons électro sont triés par la batterie. Mike a appris à faire du clavier, maintenant c’est le synthé du groupe (rires).

LVP : Camp Claude c’est un groupe et non pas un projet solo ? Pourquoi ce choix de te mettre en avant sur tous les supports de communication ?

Diane : Alors c’est parce que les garçons n’ont pas envie de faire la promo (rires). On a jamais eu cette discussion de vive voix mais à mon avis, quand on a commencé à travailler ensemble, ils se sont dit « Trop bien une meuf, on va pouvoir lui produire des morceaux et après on sortira le truc en son nom et good quoi ». Sauf que quand on a commencé à sortir les morceaux sur Soundcloud et qu’on a été « trouvés » par les Inrocks Lab, assez vite on a signé en édition et des lives ont commencé à se proposer. On a fait des castings de musiciens pour trouver qui m’accompagnerai. J’avais plein de potes musiciens que j’ai présenté à Mike et Leo mais ils n’étaient jamais satisfait, il y avait toujours un truc. Et moi j’étais là genre « mais pourquoi pas vous ? » ils étaient la en mode « non non » et puis finalement ils ont accepté de jouer avec moi pour le début et au final ils adorent maintenant ! Ça me paraissait tellement évident puisqu’ils composent aussi, les paroles ne sont pas toutes de moi, la musique non plus. Moi qui n’étais pas du tout prête à être un espèce d’artiste que tu lances toute seule dans la jungle avec des morceaux, ça me paraissait logique. Et je suis contente que ça soit resté comme ça, c’est cool.

Et du coup en termes d’image, ils font déjà assez de promo avec leurs autres projets etc. C’est pas pour dire qu’ils ont passé l’âge mais si un peu. Mike vient d’avoir 50 ans, Leo à 46 je crois. Donc ça s’est fait un peu comme ça. C’était un peu dur les premières photos du groupe qu’on avait commencé à faire puisque eux étaient en pleine promo avec Tristesse Contemporaine et en fait très vite ça faisait deux mecs une meuf comme Tristesse quoi. En plus les gens s’attachent tellement à l’image, le nombre de gens que j’ai vu croiser Mile et Leo qui leur disaient « Ah ouais Tristesse Contemporaine trop bien la chanteuse asiat‘ » alors que non, c’est Mike qui chante dans Tristesse ! En effet ils la mettent en avant dans leur com parcenqu’ ils la trouvent trop cool donc ils lui disent « toi devant » (rires). Tu vois ils ont ce truc, c’est cool ils n’ont pas trop d’égo ! Donc voila pour Camp Claude c’était plus simple de faire ça, ça me permet d’avoir un petit personnage avec lequel jouer.

LVP : Dans ce dernier album, Double Dreaming, je trouve qu’il y a plein de choses différentes en termes de son, c’est assez éclectique. Dans Do It ou dans Double Dreaming on ressent ce petit côté new wave avec cette basse un peu rapide, dans Horses on ressent plus un côté pop atmosphérique, un peu balade etc. Comment tu définirais votre style ?

Diane : Ça se fait en fonction de la manière dont la prod parle dans les chansons. En gros pour ce deuxième album, un peu comme pour le premier, les garçons m’ont laissée beaucoup plus libre. J’ai pu choisir ce que j’aimais bien ou ce que j’aimais moins. Pour le premier, ils avaient déjà quelques tracks un peu prêtes qu’ils voulaient vraiment tester avec moi, qu’ils ont produits et emmenés dans un certain sens. Je faisais pas trop partie de la prod. Par contre sur le deuxième, ils m’ont beaucoup laissé improviser, choisir les prod, ils m’ont fait écouter plein de boucles de rythme. Quand je trouvais quelque chose de pas mal j’essayais un truc dessus. Donc en fait, chaque morceau est assez individuel et se construit par petits bouts. Ca fait des va et vient.

Horses par exemple est la toute première track qu’on a enregistrée ensemble, avant même Hurricanes et le reste. Ils l’avaient écrite et ils cherchaient juste quelqu’un pour la chanter. Je pense que c’est la track qui leur a donné envie de faire le reste aussi. Pour celle-ci ils avaient fait des bouts de prod puis ils l’avaient mis de côté et ils l’avaient un peu oubliée, jusqu’au jour où ils sont retombés dessus puis ils l’ont finie ! Donc on ne cherche pas vraiment à faire un style en particulier, c’est vraiment ce qui vient quand ça vient en fait. Eux font plein de choses différentes, c’est pour ça qu’on a appelé ça de la Sky Wave, je ne sais pas si tu avais déjà vu ça quelque part mais c’était un journaliste qui avait mis ce mot sur notre style une fois car ça mixe de la dream pop, de la cold wave, pop rock, électro rock etc. Donc on a gardé ça, ça nous représente bien (rires).

LVP : Dans tous ces styles que tu évoques, y a t-il des artistes qui vous ont particulièrement influencés ?

Diane : Pas du tout. Ça peut arriver que quelqu’un sorte un truc un peu ramdom, genre une chanson des années 80 ou autre, et on peut piocher des trucs intéressants dedans, puisqu’il y a ce hook là, on peut s’inspirer de certains trucs comme ça. Mais je n’ai même pas d’exemple puisqu’on s’inspire pas d’un artiste en particulier, ça vient vraiment de toutes nos inspirations éclectiques, on écoute tellement de musique tous. Et puis quand Leo décide de rajouter un truc, je n’ai aucune idée de ce qui l’a inspiré à faire ça, je suis sûre que même lui le fait un peu inconsciemment, comme un artiste qui créer (rires).

LVP : Comment vous procédez pour la création ? Tu me disais que les mecs font plutôt la prod, toi tu écris toutes les paroles ?

Diane : Presque toutes ! Mike est aussi un très bon dans l’écriture des paroles. On prend ses paroles parfois et je change qu’un mot puisque c’est vraiment niquel. Par contre lui bouge pas mal de trucs sur mes paroles puisqu’il est plus fort (rires). Mais c’est trop bizarre puisqu’il y a des tracks parfois qui marchent vraiment trop bien, j’ai un peu la sensation qu’elles ont vraiment été écrites pour moi. Après il y a pas mal de morceaux de cet album notamment que j’ai improvisé. En général je fais du yaourt et quand je rentre à la maison j’écris les paroles ! Après je regarde avec Mike pour changer quelques mots et puis si c’est ok on l’enregistre.

LVP : Du coup tu écris quand même sur une base de prod, jamais l’inverse ?

Diane : Oui ! A part pour par exemple Horses où ils avaient vraiment tout déjà et ils voulaient juste mettre une voix féminine dessus. C’est la première track qu’on a enregistré mais qu’eux ont vraiment écrit ensemble en tant que duo producteurs, c’est mignon.

LVP : C’est marrant, pourquoi vous n’aviez pas sorti Horses avant ?

Diane : Ca fait partie de ces trucs dont on a aucune idée de ce qu’il s’est passé. Je sais pas, ils ont dû se dire qu’elle n’était pas assez bien. Pour le deuxième album ils sont retournés dans quelques trucs de prod qu’on avait un peu abandonné du premier puisque bien sûr quand tu sors un 15 titres en fait t’en as fait 30 que tu n’as pas finalisé. Donc quand ils sont retournés la dedans ils sont retombé sur celle-ci et ils l’ont vraiment trouvée trop bien, en plus on ne l’a pas beaucoup touchée, juste mixée et masterisée c’est tout quoi ! C’est vraiment la première prise voix que j’ai fait avec eux, elle n’a pas été réenregistrée.

LVP : Pourquoi avoir choisi ce nom d’album, Double Dreaming ?

Diane : Double Dreaming puisque je trouvais que c’était le nom le plus intéressant de tous les titres de l’album. On avait aussi fait ça pour le premier et je trouvais ça plutôt logique de continuer ainsi. J’adore ce concept de perception de la réalité autour de nous. Je pense qu’on a tellement de niveaux de perception différents, on est pas forcément dans différents monde mais simplement ce que quelqu’un a vu et entendu sera perçu d’une manière totalement différente chez une autre personne. Je joue beaucoup avec ça dans tout ce que je fais en fait, t’es toujours dans la recherche quand tu créer. Par exemple dans mes shootings photos j’essaie toujours de créer un moment de rêve, un moment où on s’est évadé qui fait que quand tu ressors les photos tu te dises « trop cool on a envie d’y retourner ». J’aime que les gens soient happés par une autre réalité au regard de mes photos. Dans la musique c’est pareil, ça m’a amené une nouvelle réalité. On est conscient de ce que l’on voit mais qui nous dit qu’on ne serait pas dans un rêve ? Rien que le fait d’être en vie, on ne sait pas vraiment ce qui la déclenche, c’est pareil c’est une sorte de rêve aussi. C’est un peu comme quand tu t’endors la nuit et que ton cerveau te fait faire plein de rêves trop bizarres parcequ’il mixe toutes les informations de la journée ou des ressentis de ce qui va arriver. J’aime ce concept de ne pas savoir dans quoi on est même quand on est éveillés, ça m’a beaucoup inspiré ! Pareil dans tous ces morceaux il y a des trucs qui sont puisés de la vraie vie mais aussi des paroles puisées de fantasmes, de choses que tu t’inventes. Donc ça fonctionne très bien.

LVP : C’est vraiment un album de rêveurs, la réflexion est assez poussée !

Diane : Double Dreaming reflète vraiment ce besoin d’échapper à une certaine réalité, c’est comme si tu rendais tous tes jours dans un rêve.

LVP : Si tu devais choisir un morceau de l’album à faire écouter, ça serait lequel ?

Diane : Old Dowtown j’avais trop envie de la faire écouter. Je la trouve cool, elle a un peu un côté intemporel et en même temps il y a ces petits twigs dans le prod qui font qu’elle est un peu moderne, je trouvais ça cool ! C’est aussi une chanson naturelle, on a presque rien changé sur les paroles que j’avais improvisées, ça marchait (rires). Après il y a toujours un peu d’amélioration car quand j’improvise il y a toujours quelques mots en yaourt. D’ailleurs sur Double Dreaming j’ai gardé quelques mots en yaourt que j’aurai du remplacer par de vrais mots mais je trouvais ça cool, je me suis dit qu’on allait la garder comme ça ! (rires) Donc peut être Old Dowtown ou Double Dreaming. Ou Hero aussi, j’adore le nouveau mixage mastering sur la nouvelle version avec le rythme qui rend un peu comme une explosion !

LVP : Je me demandais justement pourquoi avoir intégré Hero et Do It à ce nouvel album ?

Diane : En fait elles étaient dans l’EP qu’on a sorti juste après le premier album et en gros ce qu’il s’est passé c’est que le premier album, comme celui ci, a mis pas mal de temps à sortir une fois qu’il a été fini. Enfin moi à mes yeux les morceaux sont finis même avant le mixage (rires). Mais en vrai il y a toute cette étape qui retarde la sortie d’album et qui fait qu’on a dû attendre un peu notre tour. C’est pour ça que cette sortie a été retardé d’un an à peu près. Donc on avait déjà des morceaux prêts, ça a donné cet EP Hero et de là on a décidé d’en garder les deux morceaux les plus forts pour les mettre dans l’album sinon ça aurait été triste ! Du coup il y a quelques morceaux qui sont partis, peut être qu’un jour on les reproduira différemment, on verra.

LVP : Pourquoi avoir sorti Now That You’re Gone et Old Downtown en single ? C’était ton choix de les mettre en avant ?

Diane : Old Dowtown c’est un morceau que je voulais vraiment mettre en avant donc je suis trop contente qu’on ait pu le sortir avant l’album. Après Now That You’re Gone ce le label qui a décidé de la sortir avant, comme la prochaine. On sort souvent avant les morceaux qui sont les plus open pour toucher les radios même si personnellement ce ne sont pas les morceaux que je préfère. La troisième qui sort avant l’album est Getting Closer et la prod est un peu plus électro. C’était un petit cadeau pour tout le monde puisqu’on a pu travailler avec un mixeur un peu connu qui s’appelle Ewan Pearson. C’est simplement moins mon style, sur scène on la joue un peu différemment justement, on l’a fait un peu plus acoustique. Mais les garçons l’adorent, notre management aussi !

LVP : Vous avez prévu de clipper certaines tracks du coup en plus de Now That You’re Gone ?

Diane : Oui il faut que je la clip, je ne sais pas encore ce que je vais faire. (rires) Après j’ai préparé des loops, mais des loops qui ont déjà 2-3 ans pour certaines, dont la loop pour Old Downtown sur laquelle j’ai mes anciens cheveux ! Je pensais qu’on sortirai plus rapidement l’album donc j’avais essayé d’anticiper le truc mais maintenant je n’ai plus la même coupe de cheveux (rires). Pareil j’ai déjà tourné le clip de Double Dreaming, j’ai tourné des boucles pour Banshee, On Our Own et d’autres. Il y a encore deux trois trucs qu’il me reste à faire mais je fais tellement de matière depuis 2-3 ans. Quand on fait un voyage j’essaie toujours de filmer des trucs pour avoir des superbes images donc j’ai une bonne base de donnée. Mais du coup ça se voit que certaines images ont été tournées il y a un peu de temps avec ces cheveux, moi ça m’énerve un peu (rires).

LVP : Justement pour revenir à tes cheveux, on peut parler de la dimension graphique à laquelle tu apportes beaucoup d’importance j’imagine étant donné que tu es photographe. Pourquoi cette dominante de couleur verte qu’on retrouve un peu partout ?

Diane : Elle était déjà un tout petit peu présente sur le premier album, par exemple dans Golden Prize avec ce rayon vert qu’on voit au début du clip. Et en fait j’ai changé ma couleur de cheveux, je voulais une couleur que personne d’autre n’avait donc j’ai choisi le vert ! Après pareil en image j’ai testé pas mal de covers et de trucs, j’aimais bien l’idée du fond d’écran Microsoft Windows 95 avec cette prairie verte et ce ciel bleu, genre le truc hyper fake ! Le vert c’est à la fois écolo et bio comme couleur mais aussi hyper toxique comme la Kryptonite. J’ai des souvenirs des livres de Fais-Moi Peur par exemple avec cette typo un peu dégoulinante en vert. Je ne sais pas je trouvais ça cool et j’ai poussé le truc. Je ne pensais pas garder ces cheveux très longtemps parce que je pensais que ça allait être moche mais au final ça me va plutôt bien (rires). Et petit à petit le vert redevient à la mode en plus, on est des artistes avant-gardistes (rires). On voit le cool avant qu’il soit cool et après il est partout et c’est plus cool ! Je pense que c’est la couleur de 2019 à mon avis ! En plus ca fait écho un peu à cette légende urbaine « I’m Blue if I were Green I would Die ! », le “Da Ba Dee Da Ba Die” que je trouvais trop cool ! (rires)

LVP : Parle-moi de cette photographie qui est le visuel de la pochette de l’album.

Diane : Pareil c’est issu de plein de tests, enfin issu de quelque chose qui mettait tout le monde d’accord. Ce sont des citernes qu’il y a à côté de chez moi dans le sud de la France et du coup j’avais organisé cet été un petit shooting photos de presse, peut-être photo d’album avec Cedric Jereb et mon frère et ses potes qui nous ont aidés à nous conduire un peu partout. Et les citernes je trouvais ça trop mignon puisque ça fait un peu penser au Petit Prince que j’adorais avec sa petite planète et les citernes renvoient un peu à ce côté toxique donc il y a encore cette dimension de double lecture.

LVP : En effet on voit aussi justement le rapprochement avec la page Windows Microsoft dont tu parlais tout à l’heure.

Diane : Voilà c’est exactement ce que je cherchais. Quelque chose d’hyper graphique avec du vert, du bleu. C’est très vrai et en même temps il y a cette double lecture un peu fantasmagorique qui est pas mal.

LVP : En tant que photographe tu as pu laisser entre les mains de quelqu’un d’autre la prise de cette photo (rires).

Diane : J’ai fait toute la DA avec plein de contrôle (rires). J’ai déjà posé pour d’autres photographes, des fois ça s’est super bien passé, je n’avais rien à dire. Et des fois c’était un peu la séance de torture. Je ne suis pas mannequin et en plus je suis quelqu’un qui fait de l’image donc il faut qu’on me dise ce qu’on fait concrètement. Mais oui des fois j’ai eu quelques mauvaises expériences après voilà, je ne peux pas m’auto shooter, je suis bien obligée de trouver des gens pour m’aider. Il y a mon mec actuel qui m’a aidé à faire pas mal de photos quand on était en voyage, c’est assez pratique on va dire. Cet été j’ai Cedric Jereb qui m’avait déjà aidée à faire toutes les photos de presse du premier album qui est descendu dans le sud m’aider à faire tout pour cet album. Il réalise vraiment bien ce que j’ai envie de faire, avec son petit regard il trouve aussi des trucs cool.

LVP : Les mecs interviennent dans ces choix de visuel ?

Diane : Je leur demande leur avis, je fais toujours des moodboard etc. Après des fois soit ils n’ont pas d’avis et il me laisse faire ce que je veux, soit ils ont un gros véto et là je repense tout ce que je fais. J’essaie quand même de leur faire prendre part. Par exemple pour le clip de Double Dreaming qui n’est pas sorti encore, au début je leur avais montré le pré montage qui était un bordel monstre, il y avait des plans qu’ils n’avaient pas vu sur le deuxième montage que j’ai rendu et ils m’ont dit de les remettre parce qu’ils les trouvaient trop bien ! Donc j’essaie d’échanger le maximum avec eux sans trop attendre de leur part non plus car ils savent que je fais un peu mon truc. Mais je veux qu’ils soient contents aussi donc c’est un peu un double check quoi.

 

LVP : J’aimerais revenir sur Now That You’re Gone et le clip que tu as tourné sur cette chanson.

Diane : En fait Now That You’re Gone c’est une chanson de deuil, deuil de ce que tu veux d’ailleurs ça peut se lire de manières différentes, ça peut s’adapter à une rupture, un ami qui est parti vivre loin ou même un membre de ta famille. Moi je vois ça un peu plus comme cet état de choc juste après un décès, puisque j’ai perdu mon papa étant plus jeune. Du coup c’est un peu ce ressenti où les jours passent et tu sais pas trop ce qui se passe, tout se ressemble, tu n’as plus d’émotions. Je voyage souvent donc il y a toujours ce truc où t’es tout le temps entre deux moments, quand tu voyage tu es tellement seule aussi. Pareil c’est une perception de la réalité, une manière de voir les choses, et je trouvais ça bien de retranscrire cet espèce de vide, tu ne comprends pas vraiment ce qui t’arrives et en même temps tu es obligée de continuer à vivre. Je l’ai aussi vécu après une grosse rupture, je pense que tout le monde peut ressentir ça un peu à toutes les échelles. Et au début je me voyais en mode en train de courir dans les champs avec mes petits fantômes (rires) et c’est vraiment ma meilleure amie Flore qui rentrait de Californie que je n’avais pas vu depuis quelques mois qui m’a aidé. Je lui ait montré mes différentes notes et c’est vraiment la première qu’elle a préféré et elle a pensé à d’autres idées, plutôt que de tourner le clip dans un décor d’herbe verte, utiliser un monde un peu post apocalyptique comme l’Islande ou du coup on a trouvé Tenerife, c’est beaucoup mieux, j’ai eu beaucoup moins froid (rires). On a découvert un endroit tellement beau, c’est un des derniers endroits où il y a eu une éruption volcanique donc la terre c’est encore du souffre, c’est encore du sable de lave quoi. Du coup quand le soleil tapait dessus c’était presque violet et il y a tous les nouveaux baby born trees qui renaissent littéralement de leurs cendres, ils sont tout beaux, tout neufs, personne ne les embêtent la bas. Donc voilà, du coup j’ai pu tourner mes petits fantômes pas dans la prairie du coup mais dans les champs de lave, ça fait petite planète, tu ne sais pas trop où c’est, on aimait beaucoup ce côté un peu mystérieux.

LVP : Quelle est la suite pour vous après la sortie de cet album ? Des futures dates à annoncer ?

Diane : On a quelques concerts qui vont arriver, j’espère qu’on va chopper plus de festival cet été ça serait bien vu que l’album sort un peu tard, c’est un peu la fin des programmations.

On a déjà commencé à écrire de nouveaux morceaux, dont un que j’espérais mettre dans l’album mais on ne l’a pas fini à temps. C’était trop long, si on partait en mix master pour cette track on aurait encore jamais sorti l’album (rires). Mais du coup on a 2-3 morceaux qu’on a commencés doucement donc on est toujours dans une dynamique de vouloir continuer. En ce moment il faut qu’on fasse notre homework, préparer le live, des covers pour les live radios etc.

Pour les dates à venir, le 27 mars à la Maroquinerie qui sera une sorte de release party.

LVP : Une découverte à partager ?

Diane : J’adore l’artiste H.E.R, la femme qui chante Focus, trop stylé ! Apparemment ça fait longtemps qu’elle est dans le coin mais qu’elle perce que maintenant donc c’est cool.

Sinon dans les petites têtes à écouter il y a Jazzboy et son frère Ryder The Eagle, les projets sont ouf !

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