En 2019, le Canada brille sur la pop. Alors que les albums de Hubert Lenoir et de Lou-Adriane Cassidy sont en rotation quasi permanente dans nos oreilles, c’est une autre de leur compatriote qui débarque aujourd’hui. Au tour de Mélanie Venditti de nous donner la chair de poule ! Alors que son premier album Épitaphes est attendu pour le 19 avril, elle nous offre en primeur sur La Vague Parallèle son premier titre Faire Tourner Les Assiettes.
Le deuil et la perte peuvent prendre plusieurs formes. Il y a bien sûr ceux d’une personne aimée qui disparait. Il y a aussi ceux d’une relation qui se termine, d’une page qui se tourne. Dans le cas de Mélanie Venditti, les deux se sont abattus sur elle, entre la fin d’une relation qui ne trouvait plus de sens et la disparition brutale de sa mère. Un double coup du sort qui en aurait mis plus d’un à terre. Mais l’être humain a parfois cette capacité de résilience, ce besoin d’utiliser les épreuves de la vie pour mieux les combattre et les digérer. Ainsi, plutôt que de se laisser dévorer par la noirceur du moment, l’artiste canadienne a décidé de mettre ses épreuves au service de son art pour en tirer une œuvre cathartique et nécessaire, Epitaphes. Au cœur de celle-ci se trouve Faire Tourner Les Assiettes, titre central et point de basculement de l’album.
Pièce longue de 6 minutes, inspirée de Like Spinning Plates de Radiohead, Faire Tourner Les Assiettes est un dialogue intérieur où les mots se dévoilent dans notre esprit avant de pouvoir les exprimer à l’autre. Ici les mots se transforment pour en devenir d’autres, les sentiments changent et évoluent. La relative douceur et la délicatesse de la composition se confrontent à la dureté du texte, où si le besoin de s’en sortir existe encore, la sensation d’inéluctable résonne de plus en plus fort et fait écho à une relation où les interactions se font de plus en plus difficiles et où les paroles finissent par vivre dans la tête plutôt que dans la bouche, dans l’attente d’un coup de fil qui ne viendra pas, ou alors pas vraiment celui qu’on attend. Car ce titre doux amère est au final une étape dans Épitaphes, pensé comme une histoire et où chaque titre appelle le suivant comme les chapitres d’un livre. Un album ambitieux, puissant et radical à découvrir ce printemps.
Crédit Photo : Marc-André Thibault
Futur maître du monde en formation.
En attendant, chevalier servant de la pop francophone.
