Grand Blanc le temps d’un disque sombre
"
Auteur·ice : Axelle Pauly
21/03/2016

Grand Blanc le temps d’un disque sombre

Un an, ou presque, après sa première venue à La Rotonde, Grand Blanc était de retour au Botanique avec quelques nouveautés en poche. La dernière fois, ils étaient venus avec les copains de Bagarre du label Entreprise. Cette fois-ci, ils sont seuls, comme des grands, avec un album, une scénographie (re)pensée et un Benoît libéré de sa touffe blonde (finally).

Ça commence fort d’emblée avec le premier morceau de Mémoires Vives, Surprise Party. On remarque assez vite que Luc s’est débarrassé de son synthé pour se consacrer exclusivement aux percussions. Leur prestation n’en est que plus puissante car plus carrée et organisée. Leur puissance musicale résonne désormais avec des néons placés sur les instruments et des spots calés à la seconde près. Le jeu de lumière nous fait passer de l’obscurité la plus totale à une impression de plein jour complètement éblouissante faisant écho aux paroles de Samedi la nuit « Tu ne savais plus que choisir entre nuit blanche et nuit noire ».

Le groupe enchaîne avec L’Homme Serpent et Petites Frappes, et nous demande si on aime le disco. Cet entrain sera vite freiné par un petit problème technique du côté du synthé de Camille, dommage car « Putain ça commençait si bien ». Après avoir réglé ça, le groupe repart de plus belle sur Disque sombre dans une ambiance électrique. Même si Grand Blanc fait partie de cette scène française inclassable, avec un EP plutôt cold-wave et un album plus pop, leur performance live est résolument rock et intense.

C’est en douceur que le set se poursuit avec Summer summer qu’ils jouent pour la première fois sur scène, puis L’Amour fou, Tendresse et Évidence. Contrairement au public de l’an dernier, tout le monde est debout, et ce, depuis le début. Benoît nous trouve d’ailleurs « absolument incroyable » car il voit même des « petites personnes qui chantent des paroles ».

Soudain, tout se corse : Benoît s’ouvre une bière, on entre dans la partie bien énervée du set. Bosphore, juste magnifique, a le droit à un final apocalyptique. Benoît et Camille scandent sur Désert désir, cette chanson qui nous rappelle si bien le caractère effronté et frondeur de Bagarre. Puis c’est déjà le temps du « morceau pour réfléchir à ce qu’on peut faire après le concert », Verticool. C’est un groupe décomplexé que nous voyons, à l’opposé de celui que nous avions quitté il y a un an.

Tous les titres de Mémoires Vives, sauf Les abonnés absents, ont été joués à la Rotonde. Mais les grands absents de la soirée sont Degré Zéro et Montparnasse. On aurait aimé un rappel un peu plus consistant. Le public, pourtant au taquet, reste sur sa faim avec Samedi la nuit, chanson qui est d’après Benoît la plus bête qu’ils aient faite mais celle qu’ils savent le mieux jouer. Grand Blanc quitte alors la scène, après un rappel d’une seule chanson.

Avec 1h05 de concert, ce set est l’un des plus longs qu’ils aient joué. Bruxelles, troisième date de leur tournée, leur aura réservé un très bel accueil. Mais Camille et Vincent révèleront autour du stand merchandising qu’ils ne se sentaient pas tout à fait prêts pour faire une performance plus longue encore. Malgré cette fin de set un peu frustrante, leur live a tellement évolué et leur présence scénique s’est tant améliorée qu’on a hâte de les retrouver cet été aux détours des festivals.

Retrouvez ICI l’interview de Grand Blanc le jour de la sortie de leur album Mémoires Vives par Sébastien Hanesse.

@ET-DC@eyJkeW5hbWljIjp0cnVlLCJjb250ZW50IjoiY3VzdG9tX21ldGFfY2hvaXNpcl9sYV9jb3VsZXVyX2RlX3NvdWxpZ25lbWVudCIsInNldHRpbmdzIjp7ImJlZm9yZSI6IiIsImFmdGVyIjoiIiwiZW5hYmxlX2h0bWwiOiJvZmYifX0=@