Haring, voyageur sonore.
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Auteur·ice : Hugo Kermorvant
01/09/2015

Haring, voyageur sonore.

Nous avons parlé avec Haring à l’occasion de la sortie de son nouveau clip, “All I Can Give”, issu de son dernier EP, Late Night Dream, sorti sur son propre label Venja Venja Records. Du coup, on a fait un point sur sa musique, ses goûts, sur Bruxelles et sur le monde. Pour qu’on puisse bien attaquer la rentrée, il nous a préparé une Mixtape avec les beaux sons qu’il écoute actuellement. 

Haring (en hommage à l’artiste urbain New-Yorkais Keith Haring) est belge, de Mons. Depuis quelques années, il fait partie de cette jeune garde qui pousse à Bruxelles, aux côtés de ses proches Ulysse ou DC Salas. Dernièrement, les choses se sont accélérées pour lui, grâce à son envoûtant single Us,  issu de son deuxième EP, Nowadays, qui rappellait par moments Moderat ou Gold Panda. Repéré par de nombreux blogs musicaux, il a aussi tapé dans l’oeil de Dior, qui a utilisé la chanson pour une pub de cosmétique. D’autre part, il a réussi à publier en format physique son dernier EP, grâce à la plateforme KissKissBankBank et à de nombreux suiveurs. En somme, ces mises en avant lui ont permis de jouer cette année pendant les Nuits Botaniques aux côtés de Fakear et de Rone, qui de plus exerce une certaine influence sur lui depuis un an.

Bruxellois entouré des siens.

Mais cela n’a pas changé la façon de faire du musicien. Il s’entoure toujours de son cercle proche , que ce soit avec les copains d’Ulysse, avec qui il essaye de former “une sorte de communauté”, pour qui il a remixé certaines chansons et avec qui il a organisé des concerts, ou bien pour ses clips, comme c’est le cas du dernier, protagonisé par une amie. “C’est du donnant-donnant. Le hasard a fait que le réalisateur est un membre d’Ulysse, et j’adore ce qu’il fait. J’ai eu confiance en lui, j’aime bien m’entourer de proches, c’est cool de travailler avec des gens que tu connais et de promouvoir ce que font des amis surtout quand ils le font bien. C’est hyperpositif de travailler avec ton cercle quand  tu as du talent et du potentiel dedans.

Douceur crépusculaire.

 

“A chaque fois que je travaille avec quelqu’un d’externe je laisse des idées mais après je n’interviens absolument pas, je laisse totalement aller en roue libre. Je lui ai juste dit l’esprit que je voulais.” La chanson en soi, All I Can Give, tout comme l’ensemble du dernier EP, se balance entre “le côté atmosphérique et en même temps un peu dansant” qui personnifient sa musique. Et dans ce clip aux ambiances feutrées, “subjectif, atmosphérique, aérien, avec une certaine chaleur dans les couleurs”,  on ressent certaines des influences dont s’inspire le Montois. En effet, “ La nature, l’espace urbain. Le lien entre les deux.” sont bien présents dans le clip, tourné à Saint-Gilles (où sont clairement les meilleures frites de la ville: “A Barrière, Frites sauce carbonnade”). La ville et la nature sont des références. Surtout la ville. Et surtout Bruxelles.

“ La ville t’inspire plein de sentiments différents, en fonction de la période de l’année, que ce soit le jour ou la nuit. En fonction du temps, des choses, Bruxelles peut avoir deux visages, peut être très mélancolique comme elle peut être très heureuse.” Ce qui lui permet de transcrire musicalement des textures différentes au travers de chansons aux couleurs bien distinctes. “En ce moment c’est assez dichotomique ce que je fais, certains morceaux sont très down-tempo, chillwave tandis que d’autres sont très minimal; deux courants complémentaires en somme.”

Un brassage de sources

Mais sachant qu’il risque de s’enliser dans sa zone de confort, il a décidé de partir l’an prochain à Istambul, se tournant ainsi vers de nouveaux apports musicaux mais surtout sensitifs. “La musique que je fais est pas mal liée aux voyages, aux endroits où je me trouve. J’adore Bruxelles mais j’ai hâte de partir quelques mois vivre à Istambul, écouter de nouvelles choses et puiser d’ailleurs.” Car si lui veut changer d’ambiances, il imagine aussi que ceux qui écoutent ses chansons “les vivent dans leur corps mais aussi qu’ils se mettent dans des conditions favorables pour un peu s’évader”.

Afin aussi, d’évoluer quelque peu dans sa musique. “Aller vers de nouveaux univers, clairement. A terme je voudrais peut-être une partie plus acoustique. J’envisage là d’avoir une batterie à un moment donné.” Même s’il reconnait que “ce n’est pas pour tout de suite, j’ai encore envie d’exploiter ma musique”, et pencher de plus en plus vers de l’électro minimale (“Vessels, Clark”), il s’ouvre à toutes sortes de courants, “que ce soit les musiques du monde, du Jazz”, ou même l’Indie (“J’aime beaucoup le dernier Mac de Marco, et j’ai pas mal de playlists sur Spotify”). Ce qui lui donne envie de donner plus d’ampleur à ses chansons avec des parties vocales, comme sur Time, de son dernier EP. “Je rêverais de savoir chanter mais pour l’instant je ne chante pas bien et je ne me vois pas prêter ma voix, mais collaborer avec une chanteuse ou un chanteur, si, c’est clair. Même déclamant un texte.”

“Pourquoi ne pas diffuser aux gens?”

Sur scène, l’année 2015-2016 s’annonce “mouvementée, avec des projets plus à l’international peut-être.” Mais aussi en Belgique, avec certainement quelques grosses dates à Bruxelles, ce qui lui permettra de se découvrir encore plus au public belge. Parce que ce qui l’intéresse, c’est de partager ses sons auxquels il croit, que ce soit dans les petites salles underground de la capitale  d’où il puise ses sources nocturnes, comme dans “de gros festivals catalogués mainstream, comme Tomorrowland, qui essayent de développer sur le côté des scènes qui programment des artistes belges d’une plus grande qualité. Est-ce que justement ce n’est pas mieux de s’amener là bas si tu en as l’opportunité et promouvoir ce que tu fais? Pourquoi ne pas diffuser aux gens?”.

Et qui sait, peut être sera-ce aussi l’année de la sortie d’un premier LP. (“Un LP, je suis en train d’y réfléchir. Je commence à être en contact avec des labels étrangers. J’aimerais bien un album. “).

En attendant “Un nouveau single pour très bientôt” et d’écouter sur scène ses nouvelles créations et ses futurs voyages, vous pouvez écouter la Mixtape qu’il vient de composer et dévoiler, et qui “donne une idée de ce que j’écoute ces dernières semaines. C’est sur le fait.”. On s’y laisse entrainer à danser sur Jamie XX après y avoir été amené en douceur par Christian Scott ou Chromatics.

Haring Mixtape for La Vague Parallèle by Haring on Mixcloud

Hugo Kermorvant

Tags: Clip | Haring | Mixtape
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