How big, how perfect, how beautiful
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Auteur·ice : Fanny Ruwet
21/06/2015

How big, how perfect, how beautiful

J’ai pris le temps de l’apprécier. Trois longues semaines à n’écouter pas grand chose d’autre que ce disque. Ce n’était probablement pas nécessaire pour l’aimer, mais ça n’est pourtant pas encore assez pour pouvoir l’appréhender dans toute sa complexité et en apprécier chaque facette comme elle le mérite.

Il faut dire qu’il était déjà assez difficile de ne pas être en transe après les deux bombes What Kind of Man et Ship To Wreck, mais Florence montre une fois de plus qu’elle est à mille lieux des albums « qui ont de bons singles mais qui en fin de compte sont assez creux » : d’ailleurs How Big How Blue How Beautiful est probablement l’un des meilleurs disques qu’on aura l’occasion de découvrir cette année. Parce qu’il est beau, foutrement puissant et a cette « Florence Welch thing » magnétique et addictive.

Enregistré en 2014 et produit par Markus Dravs (Björk, Arcade Fire,..), ce disque marque un retour à la vie réelle de Florence. Depuis la sortie de son premier opus Lungs en 2009 (alors qu’elle n’avait que 21 ans), elle avait enchainé promo, tournées gigantesques et enregistrements (Ceremonials sortait déjà en 2011) : elle a assez vite pris conscience que plusieurs aspects de sa vie avaient été délaissés pour qu’elle puisse se consacrer pleinement à sa carrière. Elle a donc pris le temps de retrouver une vie « normale » (en sachant que bon.. Elle reste Florence Welch, donc normal n’est pas vraiment normal) et explique ainsi que ces nouveaux morceaux son plus ancrés dans la réalité que les précédents, pour lesquels elle utilisait beaucoup de métaphores et fantasmes.

Le moins qu’on puisse dire, c’est que le résultat est incroyable et le songwriting une fois de plus bouleversant. Elle propose 14 titres prenants sur lesquels sa voix est magnifiée par les arrangements de son équipe (dont fait à nouveau partie Kid Harpoon qui avait collaboré avec elle pour la monumentale Shake it Out).
Le titre How Big, How Blue, How Beautiful, en bon titre éponyme, donne le ton de l’album : intense, capable de nous retourner l’estomac, et possédant des sonorités surprenantes et riches de sens (Florence explique à propos des cuivres qu’on entend dans le morceau : « Les trompettes à la fin de cette chanson reflètent exactement ma perception du sentiment amoureux. Une section de cuivres qui de répètent à l’infini dans l’espace et avec emporte avec elle.. (…) Vous voudriez que ça ne s’arrête jamais et c’est un sentiment incroyable » ).

Chaque morceau du disque s’avère être un concentré de perfection. Difficile de se remettre des coups d’éclats vocaux surplombant les violons de Various Storms & Saints ou de ne pas se passer en boucle l’incroyable Delilah que j’imagine, un peu plus à chaque écoute, faire bouger des plaines de festivals entières.

Dans la seconde moitié de l’album s’enchaînent deux de ses plus beaux morceaux, Caught et Third Eye, dont émane un mélange assez surprenant de puissance et de réconfort : « Hey look up, you don’t have to be a ghost, here amongst the living. You are flesh and blood and you deserve to be loved and you deserve what you are given ».

L’album se termine avec St-Jude, magnifique oasis de choeurs enivrants dégageant une douceur assez déconcertante, avant que Mother ne relance la puissance légendaire de Florence et ses Machines pour un ultime morceau.

Le groupe livre donc ici un troisième disque fascinant mêlant la douceur et la force qu’on connaissait à Florence Welch. How Big, How Blue, How Beautiful s’écoute sur Deezer et Spotify, mais je vous conseille plutôt de courir acheter sa version deluxe sur laquelle on retrouve les morceaux Hiding, Make Up Your Mind ainsi que 3 autres démos.

Côté live, elle jouera à Rock Werchter le 25 juin, au festival Beauregard le 4 juillet, à Lyon le 5 et reviendra par chez nous en décembre puisqu’elle sera au Sportpaleis d’Anvers le 9 et au Zénith de Paris le 22.

Florenceandthemachine.net

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