Humour et rage punk : c’était juste Slaves au Trabendo
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Auteur·ice : Charles Gallet
02/11/2018

Humour et rage punk : c’était juste Slaves au Trabendo

On l’attendait, ce concert en tête d’affiche. Depuis juillet, notre rencontre et leur prestation furieuse aux Nuits Secrètes, Slaves ne nous quitte pas. Leur troisième album, Acts Of Fear And Love, trouve toujours un chemin régulier jusqu’à nos oreilles, et voir le duo prendre l’ampleur qui leur revient nous a rempli le cœur de joie. Ce lundi, c’est donc face à un Trabendo rempli à ras bord que le duo du Kent livrait sa performance parisienne. Et autant dire qu’ils ont été à la hauteur des attentes.

Putain ce qu’il fait froid“, voilà en gros la phrase qu’on aura le plus répétée en ce lundi 29 octobre. Passer en 10 jours de la chemisette à fleurs au combo blouson-bonnet avait de quoi déprimer voire refroidir certains de faire le déplacement (coucou Emma). C’est donc armé de notre courage qu’on a pris la direction du Trabendo. Du courage et de quelques pintes de bières histoire de se réchauffer un peu avant l’événement de la soirée. Ceux qu’on voyait toujours comme un secret bien gardé ont pris depuis la sortie de leur troisième et excellent album une nouvelle ampleur et c’est ainsi qu’on arrive dans la petite salle parisien déjà bondée alors qu’il est à peine 20h.

On a à peine mis un orteil dans la salle que la musique résonne. Il s’agit de Hotel Lux, le groupe chargé par Slaves de chauffer l’ambiance. De leur look à leur musique en passant par leurs têtes, tout respire l’Angleterre chez le quintette. Tout en flegme, il dévoile pendant une trentaine de minutes un rock’n’roll qui sent bon les meilleures heures du rock british, suffisamment bien troussé pour emporter l’adhésion du public et la notre, même si honnêtement notre esprit est ailleurs et que nos jambes commencent déjà à avoir des fourmis tant l’attente de la tempête qui s’annonce commence à diminuer. A peine le temps de faire une petite pause cigarette qu’on revient tant bien que mal sur le devant de la scène et que les lumières s’éteignent. Tout en néons, le nom du groupe brille dans la pénombre sous les acclamations du public. C’est parti.

Avant de parler de musique, on aimerait remercier les deux demoiselles qui se sont placées devant nous et qui ont passé la soirée avec leur téléphone en l’air. Honnêtement, on ne juge personne, parce qu’on fait aussi des photos pendant les concerts, mais cette manie de tout filmer commence sérieusement à nous les briser. Déjà parce qu’honnêtement, vos téléphones ont une qualité de merde et surtout cette pratique vous sort complètement du concert et par extension les gens derrière vous que vous gênez considérablement. Ce petit hiatus effectué, revenons à nos moutons.

On savait les deux gaillards remplis d’humour, on en a eu la confirmation dès les premières secondes quand ils ont eu la brillante idée de débarquer sur scène avec en fond sonore We Like To Party! de Vengabus, provoquant chez nous une hilarité bienvenue. Leur petite blague effectuée, ils décident de nous assommer de suite et c’est Sockets qui résonne. Nous voilà donc embarqués pour une tempête sonore d’environ une heure qui ne s’arrêtera pas et nous fera ressortir essorés. Ça peut sembler court mais vu la musique du duo et surtout l’énergie déployée, on les imagine mal en faire plus. Entre un Isaac Holman possédé derrière ses fûts et qui hurle comme si sa vie en dépendait et un Laurie Vincent qui court partout sur la scène comme un lion en cage, monte sur les amplis et se jette dans la foule, le spectacle était au rendez-vous.

La complicité et l’amour qu’ils se portent l’un à l’autre crève les yeux, cette alchimie si évidente fait tout le charme de Slaves et est en grande partie la raison de leur réussite. L’amour et le respect qu’ils ont pour leur public aussi, les garçons n’hésitant pas à reprendre un fan un peu trop “brutal” envers la gent féminine au premier rang. Un concert de Slaves, ça reste l’amour dans le chaos, la communion des corps et des âmes avec une seule envie commune : passer un bon moment. Une mission accomplie avec une facilité déconcertante, le groupe piochant dans ses trois albums pour nous divertir. Des moments d’énergie pure avec entre autres BugsFuck The Hi-Hat ou Where’s Your Car Debbie, les dénonciations sociétales de Cheer Up London (transformée ce soir-là en Cheer Up Paris), la décharge pop-rock de Cut And Run mais aussi les vrais moments d’émotions que sont Chokehold ou Photo Opportunity et les transitions humoristiques du groupes notamment quand ils nous expliquent pourquoi ils ne sont que deux sur scène, tout fait mouche dans une symbiose assez étonnante. L’excellente The Hunter a à peine fini de résonner dans nos tympans que les lumières se rallument, nous laissant hagards et heureux. Pas de rappel, certains seront frustrés, mais pas nous.

Le premier album de Slaves s’intitule Are You Satisfied ?, la seule réponse à apporter ce soir-là était oui, mille fois oui.

Setlist :

Sockets
Bugs
Magnolia
Fuck the Hi-Hat
Live Like an Animal
Cheer Up London
The Lives They Wish They Had
Cut and Run
Where’s Your Car Debbie?
Chokehold
Photo Opportunity
Sugar Coated Bitter Truth
Beauty Quest
The Hunter
Crédit photo : Camille Bialek
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