Nuits Bota : Jacco Gardner, Jessica 93, Wand et The Soft Moon
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Auteur·ice : Sybille Kowalski
20/05/2015

Nuits Bota : Jacco Gardner, Jessica 93, Wand et The Soft Moon

Premier rendez-vous pris à l’Orangerie. Qui a dit que les dimanches soirs devaient être moroses ? Alamo Race Track, groupe d’Amsterdam ouvre le bal. Son dernier album Hawks vient de sortir et le public semble être au rendez-vous. La pop léchée aux accents indie US du groupe fait son effet. Deux ans après Cabinet of Curiosities, son premier album, Jacco Gardner est de retour sur scène pour présenter son nouveau bébé, Hypnophobia. Le néerlandais se pose toujours en compteur d’un univers fantasmagorique, baroque, et doucement psychédélique. A sa manière, il façonne de petits trésors qui semblent venir d’une autre époque. Certains évoqueront un Syd Barrett moderne à un moment où il aurait perdu son innocence.

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Jacco Gardner à l’Orangerie (© Samia A)

Sur scène, accompagné d’un nouveau groupe, il propose un concert de ceux que l’on ne voit pas passer. Visiblement surpris de l’accueil que lui réserve le public bruxellois, il se montre plus à l’aise sur scène que de par le passé. Le set démarre fort (Hypnophobia, Clear the Air entonnés à travers l’Orangerie), anciens et nouveaux titres (on pense entre autres à Another You ou Lullaby) s’enchainent parfaitement tout au long d’un concert impeccable.

48h plus tard, retour cette fois-ci à la Rotonde. Changement d’ambiance totale, Jessica 93 (nonante-trois pour l’occaz’), Geoffroy Laporte à la ville, envahit la scène. Avec sa dégaine à la Kurt Cobain, il impose ses gros riffs. Bien plus en forme que les précédentes fois où nous l’avions vu, sa recette fait toujours mouche. Economie de moyens : boîte à rythmes, guitare, basse, pédales et voix, il fait sa tambouille cold-wavo-shoegazy-Cure tout seul. Un seul regret : on aurait aimé entendre plus de titres du premier album, Who cares.

Wand prend ensuite le relais. C’est la découverte de cette semaine. On avait bien entendu leur nom plusieurs fois et l’occasion est enfin faite de les entendre. Premier concert européen pour les californiens (c’est eux qui le disent). Ils viennent nous asséner un son lourd entre garage, lointain shoegaze, voire limite stoner métal (on exagère), mais point de surprise ici, Ty Segall les a signés sur son label God. Wand, un nom qu’il faut retenir. Une soirée de retour en adolescence pour beaucoup, on a vu un paquet de têtes se secouer !

Clôture de ces Nuits Botanique au Grand Salon de Concert. L’ambiance intimiste du lieu colle plutôt bien à la musique de The Soft Moon, venu livrer Deeper, son troisième album. Toujours plus introspectif, The Soft Moon reste une machine à remonter le temps – trente ans plus tôt – diablement efficace pour les nostalgiques d’une époque révolue, qu’ils ont peut-être connue. Dans un noir quasi complet – on ne change pas – le groupe nous gâte de ses sons métalliques, entêtants, telles des vagues de noirceur assumées. Et là où la musique du groupe est devenue meilleure, c’est quand les sonorités d’apparence froide forment un tout à l’écho organique et carrément réjouissant. Mention spéciale à Far, Repetition, et Want. 

 

 

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