Blues de Geek Manifesto : l’album monde de Kim
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Auteur·ice : Charles Gallet
19/11/2017

Blues de Geek Manifesto : l’album monde de Kim

Vingt ans de carrière, trente-deux albums, des collaborations avec des artistes tellement cool qu’on se sent obligé de les citer (The FilmCléa VincentDionysosYuksekalb.,…) des podcasts, des œuvres d’art,  des projets si nombreux que même en ajoutant tes orteils, tu n’aurais pas assez de doigts pour les compter… Quand on jette un œil, voire les deux vu sa taille, sur la carrière de Kim Giani aka Kim, on a un peu honte.

Honte de notre propre productivité d’un côté, mais surtout, honte de ne pas nous être intéressé plus tôt à cet Artiste (oui avec un A majuscule, forcément). Alors on s’est dit que la sortie de son nouvel album Blues de Geek Manifesto chez un label qu’on adore, Midnight Special Records, était l’occasion de mettre nos mots sur un bonhomme à l’image de ce dernier disque : fascinant, éclectique, joyeux et unique.

Il y a deux choses importantes qui résultent de la première écoute de Blues de Geek Manifesto : la première c’est le joyeux bordel qui en découle. Clairement, l’album part dans tous les sens, dans tous les genres. On passe d’influences orientales et arabisantes à de la pop ou du reggae, en faisant un détour par la folk ou le rap italien. On passe aussi d’instruments classiques à d’autres qui le sont moins, de chansons frontales qui frappent les sens à d’autres, plus mélancoliques, qui donnent envie de se poser dans l’herbe avec quelqu’un qu’on aime et de regarder les étoiles briller dans un soir d’été.

La seconde résulte de la première sensation : c’est le coup de foudre immédiat, intense, électrique, presque physique pour cet album/pour cette musique. Et ça commence avec Indian Bazar, qui nous donne la sensation étrange de nous prendre un TGV en plein tronche. C’est immédiat, absolument inattendu et tout bonnement parfait. On aurait bien envie de remettre directement la chanson, mais on le sait, on le sent, il faut laisser cette musique se diffuser en nous et voir ce que l’album a à nous offrir. Ça continue avec Ad Libitum Melo et sa mélancolie heureuse, qui nous donnera le sourire autant qu’elle nous accompagnera parfaitement dans nos rêveries.

Que ce soit avec des sucreries pop absolument divines comme Nowhere Carousel ou Ad Libitum Melo, la grandiose Old Borders Shaking, qui fait très justement trembler les frontières passant de la pop au disco pour finir dans un rap italien jouissif, les ballades I Want U et Helena Rose Ballad qui nous foutent les poilsou la folk Panorama, Parano, Panoramic Banana Cold Drama, Kim se joue des genres, des carcans, les détourne et les dévie, pour les habiller de ses couleurs et de ses obsessions.
Il arrivera même à nous faire aimer le reggae avec Racha From Aleppo, alors que franchement, c’était pas gagné.

Ce qu’il y a de très impressionnant à l’écoute de l’album de Kim, c’est de voir à quel point celui-ci a influencé tout un pan de la musique actuelle qu’on adore et qu’on écoute en boucle. Avec Blues de Geek Manifesto, il nous offre ainsi son manifeste pop, sa déclaration d’intention sur la musique actuelle, baignant dans la nostalgie tout en restant incroyablement moderne. Et surtout, il nous livre un véritable album monde, navigant avec bonheur entre les genres, les pays et les ambitions tout en restant totalement personnel et unique.

Kim sera en concert avec son super groupe La Pizza le 15 décembre à la Boule Noire.

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