Pop Factory Jour 3 : Chaton, Vendredi Sur Mer, The Pirouettes, Malik Djoudi
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Auteur·ice : Charles Gallet
18/11/2018

Pop Factory Jour 3 : Chaton, Vendredi Sur Mer, The Pirouettes, Malik Djoudi

Troisième et dernier jour pour le Pop Factory. On était encore au rendez-vous de l’événement le plus cool de cette fin d’année dans le Nord de la France. On vous raconte Chaton, Vendredi Sur Mer, The Pirouettes et Malik Djoudi.

Chaton

C’était à Chaton que revenait l’honneur de démarrer cette dernière soirée du Pop Factory. Il y a quelque chose d’assez fascinant chez ce grand gaillard chevelu qui débarque sur scène avec un Candy’Up fraise à la main. Dès le départ, il nous emmène dans son monde au croisement des genres, entre la chanson française, le reggae et le rap vocodé. Un croisement où tout est finalement Possible. On s’est pris de plein fouet sa performance, on a été déconcerté au départ mais au fur et à mesure que les titres s’enchainaient, on n’a pu se rendre qu’à une évidence toute simple : Chaton nous captive et peut donc tout se permettre. Des loops étranges, une reprise complètement tarée de Céline Dion, des paroles entre autobiographie et tristesse assumée, tout ce que touche Chaton se transforme en or sur scène. À dire vrai, on ne peut que vous conseiller de le découvrir en live avant de vous plonger plus profondément dans sa musique. Son humour, son sourire et sa joie communicative sont des atouts indéniables pour un univers complètement fou et qui représente bien la pop française en 2018, celle de tous les mélanges et de toutes les audaces. Pour nous rejoindre ce soir-là, Chaton a vaincu les gilets jaunes et autant le dire, on est bien heureux qu’il ait réussi à être là. On aurait été déçu de manquer ce grand moment de Poésies.

 

Vendredi Sur Mer

Pas le temps de niaiser qu’on enchaine et qu’on s’envole vers l’univers de Vendredi Sur Mer. Alors certes, on était samedi et on était à Roubaix, mais l’univers de la Suissesse nous a touché. La Suisse semble redevenir un terreau musical intéressant récemment avec l’émergence de Oh Mu, Muddy Monk et donc Vendredi Sur Mer. Sur scène, on pourrait lui reprocher de ne pas avoir de musiciens, tant la musique de son comparse Lewis Ofman gagnerait en ampleur et en puissance. Et puis on réfléchit et on se dit que finalement, la jeune femme se présente plus dans son flow et dans son style comme une slameuse qui déclame des textes et des histoires. L’intérêt du live est pourtant ravivé puisqu’elle a la bonne idée d’amener avec elle des danseurs, une vraie plus-value scénique avec des chorégraphies puissantes et qui attirent l’œil. Musicalement, on plonge avec bonheur dans son monde qui prouve une fois de plus que la mélancolie n’est pas synonyme de tristesse et que la douceur et la langueur peuvent très bien s’associer à une musique solaire et entrainante. On fond carrément sur des titres géniaux comme Ecoute Chérie ou La Femme à la peau bleue. On rira beaucoup aussi aux transitions et à la spontanéité dont fera preuve Charline. Hommes, femmes et même femmes à barbe, on a tous craqué pour Vendredi Sur Mer.

The Pirouettes

Non, The Pirouettes n’est pas le groupe d’un seul tube. Si, dès le départ, le public la réclamera à corps et à cris, il serait dommage et surtout très injuste de résumé le duo à L’escalier. Surtout qu’avec Monopolis, son très bon second album, le groupe possède désormais un paquet de titres ambitieux et puissants à jouer sur scène. Et le live, il le prend très au sérieux. Des lumières, des vidéos, des chorégraphies, The Pirouettes a clairement pensé son set comme un vrai moment, avec des montées, des descentes, de l’émotion et surtout toujours beaucoup d’amour. On s’en doutait, on en est désormais sûr : des titres comme Rêver de toi, Petit château ou encore l’excellent Héros de la ville sont faits pour grandir en live. Bien sûr, on retrouve avec plaisir les anciens tubes que sont Dernier Métro, Jouer Le Jeu et… L’escalier.  En plus d’une heure, The Pirouettes nous aura donc enchanté de sa pop joyeuse et faussement naïve, portée désormais par des titres plus matures et une mise en scène classe et impressionnante. On sera au rendez vous de leur Olympia le jeudi 29 novembre, on a hâte.

 

Malik Djoudi

On dit souvent que les absents ont toujours tort, hier soir on a eu envie de dire que les présents ont eu raison. Il est presque minuit lorsque débarque sur scène Malik Djoudi tout en humilité et en discrétion. Il est presque 1h du matin lorsqu’il quitte la scène sous une standing ovation du public resté pour le voir. Mérité ? Le mot est faible, tant il nous a offert ce qui représente pour nous le meilleur concert de ces trois jours. Malik Djoudi aura éveillé la nuit et enchanté nos cœurs. Sa musique est nocturne, mais pas seulement. Elle est vraie, puissante, intense. Si parfois la musique électronique raisonne un peu à vide, celle de Malik Djoudi tape toujours dans le mille, portée il est vrai par cette voix incroyable et qui fait toute la différence. On aura donc vibré, dansé et presque pleuré sur les titres de Malik Djoudi, tout en classe, en minutie et en émotions. Mention spéciale à des titres comme Sous Garantie, qui vit carrément sur scène et grandit, se diffuse et nous emporte. Son nouveau single, Tempérament explose aussi de toute sa beauté en live alors que les nouveaux titres présentés ce soir-là nous donnent une certitude : le prochain album de Malik Djoudi sera aussi magnifique que Un. On sort de son set le sourire d’une oreille à l’autre et un peu hagard. Malik Djoudi, l’émotion tout simplement.

 

Photos : David Tabary pour Dans Ton Concert