Retour en grâce pour Le Klub des Loosers
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Auteur·ice : Adrien Amiot
05/04/2018

Retour en grâce pour Le Klub des Loosers

Vendredi 23 mars, la Cigale affiche complet pour le grand retour parisien du Klub des Loosers, emmené par l’éternel Fuzati qui, depuis presque vingt ans, répand son flow unique dans toutes les bonnes salles de France. Son dernier album, le surprenant Le Chat et Autres Histoires, a été publié le 13 octobre dernier chez Modulor. Un retour en grande pompe donc, dans la magnifique salle du boulevard Rochechouart, où les fans de la première heure – ceux de Vive la Vie (2004) – se mélangent à public plus jeune, certainement acquis à sa cause depuis La Fin de l’Espèce (2012).

La soirée commence bien avec une superbe première partie, Ojard, qui a ouvert avec une pop de chambre  très cinématographique. Avec une formation originale (une flûte, deux guitares, des synthés), le groupe parisien livre notamment une version mémorable de leur Plage de la Concurrence, en écoute ci-dessous. S’il présente une musique pas forcément faite pour les grandes salles, le trio s’offre l’adhésion unanime du public déjà présent en masse, et installe une ambiance apaisée pour laisser la scène au tant attendu Fuzati.

Serait-il lui même apaisé ? Son dernier long format avait en effet délaissé les beatmakers pour se tourner vers une pop chaleureuse composée et jouée avec un groupe de studio. On le sent ainsi en plein possession de ses moyens : Fuzati se présente extrêmement détendu au public parisien, il est véritablement chez lui. Derrière le masque, l’homme qui fuit la lumière depuis de nombreuses années donne à ses fans ce à quoi il les a habitués : un flow aérien et tranchant et une précision musicale absolue. Échange avec le public et complicité avec ses musiciens, le MC revient en grâce, comme s’il n’était jamais parti. L’instant impro était aussi au programme, avec les traditionnels trois mots proposés par le public.

 

Ce public, motivé mais pas nostalgique, n’a rien oublié des classiques du Klub. La foule connait par coeur les tubes de Vive la Vie, de Baise les gens à Sous le signe du V, certainement les moments les plus intense de la soirée. Scénographie épurée, formation « rock » (guitare, basse, batterie, claviers), look casual : Fuzati déjoue tous les pièges bling pour se rapprocher toujours plus de la sincérité désarmante qui a fait son succès. Enfin, le live band de Fuzati était particulièrement efficace (mention spéciale au claviériste) et a assuré parfaitement la transition entre le hip-hop et la pop entamé par l’artiste.

Pour résumer, retour à la scène parisienne très réussi pour Le Klub des Loosers, qui a su savamment doser son vaste répertoire. Le principal ? Qu’il ne soit à aucun moment tombé dans le piège de la mélancolie.

À noter : la sortie le 12 avril prochain de la compilation Le Motel, Ma Maison, hommage au mythique bar du 11ème ; le morceau Les Statues, joué en rappel, y sera présent aux côtés de titres d’Inigo Montoya, Grand Soleil et LENPARROT entres autres.

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