The Pirouettes et Cléa Vincent illuminent la péniche
"
Auteur·ice : Charles Gallet
05/10/2016

The Pirouettes et Cléa Vincent illuminent la péniche

Il existe des concerts qui sont comme des évidences, des petites pastilles de vie dont tu peux deviner qu’elles seront particulières alors que tu ne les as pas encore vécues. Ça se sent dans l’air, c’est presque palpable: ce moment-là existera pour un bon moment, tu le sens autour de toi comme une aura protectrice. Tu peux déjà voir le futur et pour les deux heures à venir, il sera brillant. Ça tient parfois à un lieu, à une programmation où le mot déception n’a pas lieu d’être, il disparait même de ton vocabulaire comme un Alzheimer passager, qui ôterait à ce moment de ta vie toute négativité pour ne garder qu’un positif intense et salutaire.

Ce genre de moment, rare et précieux, je l’ai vécu hier soir à La Péniche de Lille, ou jouaient Cléa Vincent et The Pirouettes. Ils sont jeunes, ils sont beaux, ils sont talentueux, et les deux projets venaient ce soir la présenter leur premier album (Carrément Carrément pour Les Pirouettes, Retiens Mon Désir pour Cléa Vincent) et se partageaient équitablement le temps de scène pour une soirée placée sous les astres de la pop française. Le concert, qui a affiché complet en moins d’une heure trente (apparemment le record de la salle), est donc particulièrement attendu par une foule de mélomanes diverse, et apparemment très motivée: ça se tasse devant la scène et il fait vite très très chaud. 20h35 les lumières s’éteignent.

C’est Cléa Vincent qui monte la première sur scène. Et dès les premières notes, on est transportés par l’univers de la jeune auteure-compositrice. La musique de la jeune femme, accompagnée ce soir de trois excellents musiciens, est douce, sucrée, parfois naive, mais surtout remplie d’une énergie folle qui nous emporte comme un tsunami, on ne peut y résister. Les gens dansent, rient, applaudissent, Cléa joue avec son public et on la sent heureuse d’être là, en toute simplicité. Un petit mot au passage sur la fermeture de La Péniche (” Bah alors faut faire quelque chose ! Faut manifester“) et le concert reprend. On n’est pas surpris de voir les gens aussi transportés, après tout ce n’est pas nouveau, le Nord est définitivement le meilleur public de France. Mention spéciale, pour les “tubes” Retiens mon désir et Je m’y attendais pas qui nous transportent clairement dans un autre monde. Et surtout, au vu de ce qui nous a été présenté sur scène, on ne peut être qu’excité et impatient par la sortie de son album, prévue ce vendredi.
Les lumières se rallument, on est déjà collant et ravi. Contrairement au titre de sa chanson, on s’y attendait bien. Petit passage obligatoire par le bar pour se désaltérer (oh oui il fait vraiment chaud ce soir) et les lumières se baissent à nouveau.

Pour dire vrai, j’étais essentiellement venu pour voir Les Pirouettes (bientôt en interview sur La Vague Parallèle, je dis ça je dis rien). Leur premier album, sorti il y a 15 jours, est tout bonnement fabuleux et j’étais vraiment curieux de voir le couple, à la vie comme à la scène, en live. Et là c’est le drame, le concert a à peine commencé que tout saute: le public se marre, un câble non branché forcément ça n’aide pas. Le problème résolu, le concert peut vraiment démarrer. Et ça commence avec Coup D’éclat, un coup de maitre, véritablement. En moins de 30 secondes ils retournent la salle et mettent le public présent en transe. Et ça n’arrêtera pas de tout le concert, ça danse, ça chante, on sent même la péniche trembler sous nos pieds, et on se plait à rêver à un enterrement de Vikings pour cette salle à part, à voir ce bateau couler au rythme de la musique des Pirouettes, des gens heureux, une fin comme le mériterait la Péniche en fait. Le groupe, réellement surpris par un tel accueil, enchaine les moments de grâce tout en maitrise et présente une bonne partie de son album. Sur L’escalier, le public reprend la chorégraphie du clip, sur Dernier Métro il s’occupe des chœurs. On a la sensation de vivre un beau moment de communion entre le groupe et son public, un moment de gloire suspendu hors du temps, on voudrait que ça ne s’arrête jamais.
Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin, et c’est avec l’inévitable Signaux, croisement assez fou entre rap égotrip et pop française (et probablement la meilleure chanson de leur album), que le groupe finit son concert en apothéose.

On ressort de ce moment avec un sourire qui part d’une oreille pour arriver à l’autre. On est KO, mais heureux, vaincu et convaincu par cette nouvelle scène française, présente, conquérante, ambitieuse et innovante. On est surtout ravi d’avoir assisté à deux excellents concerts qui resteront gravés dans nos mémoires pendant longtemps. C’était beau tout simplement, une bulle de bonheur qu’on gardera dans nos cœurs pour longtemps. Merci pour ça, The Pirouettes et Cléa Vincent, et à très bientôt c’est certain !

@ET-DC@eyJkeW5hbWljIjp0cnVlLCJjb250ZW50IjoiY3VzdG9tX21ldGFfY2hvaXNpcl9sYV9jb3VsZXVyX2RlX3NvdWxpZ25lbWVudCIsInNldHRpbmdzIjp7ImJlZm9yZSI6IiIsImFmdGVyIjoiIiwiZW5hYmxlX2h0bWwiOiJvZmYifX0=@