The Temper Trap – Thick as Thieves : un réveil indie quelque peu nébuleux
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Auteur·ice : Mathias Bourgonjon
10/06/2016

The Temper Trap – Thick as Thieves : un réveil indie quelque peu nébuleux

Vous les avez peut-être découverts au travers du film 500 Days of Summer, l’anti-comédie romantique avec les très mystérieux Joseph Gordon-Levitt et Zooey Deschanel, dont leur titre Sweet Disposition fait partie de la bande-son. Taiseux pendant quatre longues années, les Australiens de The Temper Trap nous reviennent avec leur troisième long format intitulé Thick as Thieves.

Après deux premiers albums Conditions (2009) et The Temper Trap (2012), il est vrai qu’on était relativement impatients d’entendre ce que le groupe nous avait concocté pendant leur période d’absence. Tout d’abord, comme une petite claque au visage d’un revers de gant de cuir, l’instrumentation de l’intro de la première plage éponyme de l’album nous rappelle très étrangement le bridge du titre Resurrection apparaissant sur leur premier long format. Tiens ! Est-ce un petit clin d’oeil malicieux ou un hasard malencontreux ? Il n’empêche que commencer cet album par une formule déjà utilisée fait un peu réchauffé. Soit. Le morceau met en place tout ce qu’on pourrait attendre du band au niveau structure, musicalité et mélodies. Quoiqu’un petit peu convenu, le titre fonctionne.

(Kewa ? Dougy a les cheveux longs ?)

Ensuite, il faut bien avouer que les « Oh he oh he oh » introduisant le morceau suivant So Much Sky nous laissent tout de suite penser que les quatre compères se sont dit : « Hey, les mecs, si on faisait un hymne facile à chanter par le public lors de nos concerts ». Traitez-moi de mauvais mais c’est vraiment l’impression que cela donne. Mais une fois, je ne tire pas sur l’ambulance, tout est très bien ficelé. Les progressions harmonique et rythmique de So Much Sky sont toutes deux super catchy et les refrains m’ont même tiré un petit « oh he oh » de la gorge mais, d’un autre côté, Viva la Vida a eu le même effet sur moi. Est-ce pour autant un titre de bon goût ? Je vous laisse en juger.

Sur Burn, titre qu’on a pu découvrir il y a quelques semaines, l’espoir de retrouver le vrai potentiel de The Temper Trap renaît. Le morceau est clairement plus subtil que les deux précédents, apportant une fraicheur que l’on avait pu entendre dans leurs albums précédents. C’est aussi l’occasion de refaire connaissance avec la voix pleine de sensibilité et de sincérité de Dougy Mandagi. Un super concentré d’indie pop comme on les aime chez La Vague Parallèle.

Bizarrement, à partir de ce morceau-charnière, l’album reprend une forme qui nous plaît clairement plus. Est-ce de s’être habitué à ce style un peu différent (qui, cela dit, semble reprendre des gimmicks du début de la décennie) ou simplement par pur jugement qualitatif ? Fait est que des titres comme Lost, Fall Together (!), Alive ou encore Riverina ont eu le don de nous émoustiller les papilles auditives et nous réconcilier avec un genre indie qui sonne comme à ses débuts. Avec Summer’s Almost Gone, les Australiens présentent une ballade mélancolico-romantique upbeat qui sert de belle transition à Tombstone, un très beau et puissant morceau tant dans la production que dans la thématique abordée. C’est ensuite avec What If I’m Wrong, au genre très éclectique indie-electro-pop, et Ordinary World, quelque chose de foncièrement plus rock dans la « simplicité » des arrangements, que The Temper Trap conclut cet album.

Un album sans surprise, donc, mais tout de même fort satisfaisant et qui fera plaisir aux fans de la première heure tout comme à ceux qui prennent le train en marche. Vous retrouverez le groupe au Pukkelpop (Hasselt) le 20 août prochain !

L’album est à écouter ICI.

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