TORRES, orfèvre envoûtante avec Three Futures
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Auteur·ice : Valentin Dantinne
04/10/2017

TORRES, orfèvre envoûtante avec Three Futures

La native de Nashville revient avec un troisième album après son premier album éponyme en 2013 et son second Sprinter en 2015. Une maîtrise plus affutée encore, une plume qui ne s’interdit aucun thème et toujours cette essence captivante. A 26 ans, Mackenzie Scott nous offre un disque qui suspendra les soirées d’automne dans le temps.

Three Futures se présente comme un album sensuel et explore des ambiances et atmosphères vivifiantes. L’artiste se dévoile davantage comme technicienne hors-pair de la chamber pop; ce style de rock music caractérisé par son emphase sur la mélodie et la texture ainsi que l’utilisation particulière d’instruments à cordes, cornes, pianos et harmonies vocales ainsi que d’autres composantes issues de l’orchestral pop des années 60. Entre ses salves de guitare, la jeune femme ose libérer ses mots et aborde avec audace le thème du corps, transcendé par le plaisir et le désir. Elle imagine sa troisième proposition artistique comme une ode aux cinq sens qui traversent le corps humain et nous livre un exposé musical inventif.

Après avoir révélé Three Futures (du même nom que l’album) et le robotique mélange de synthpop Skim dont l’instru lancinante s’imprimera dans votre mémoire auditive, la musicienne nous laisse enfin nous balader dans l’univers immersif créé de ses mains. Elle avait pris soin de nous faire languir une dernière fois en balançant le clip de Helen in the Woods, morceau oppressant aux multiples “come out, come out, wherever you are” angoissants, avant de sortir intégralement l’album. On peut désormais se délecter des riffs de guitare de la blonde sur l’émouvant et vintage Greener Stretch où l’auteure-compositrice scande “it can’t be over yet, there must be a greener stretch ahead” nous invitant à rester positif sous une avalanche de synthés. Sincère dans l’introspection, la jeune femme convainc lorsqu’elle profère “I’m not a righteous woman, i’m more of an ass man” dans Righteous Woman. Au fil de  l’étrange Tongue Slap Your Brains Out, l’Américaine prouve que sa voix est fascinante, qu’elle susurre ses mots ou qu’elle les fasse s’envoler. Malgré un certain aspect linéaire de l’album, certaines pièces en font un must-listen de la pop aventureuse. Scott nous livre le coeur-même de son album en chantant “to be given a body is the greatest gift”, encensant le corps sous toutes ses couches et ses coutures dans To Be Given a Body, comme une dernière incantation conclusive.

Torres sera en concert le 10 novembre au Point Éphémère et le 18 du même mois au Botanique.

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