TRAAMS – Modern Dancing : post-punk à la sauce anglaise
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Auteur·ice : Mathias Bourgonjon
17/11/2015

TRAAMS – Modern Dancing : post-punk à la sauce anglaise

Quelle joie de voir le trio britannique TRAAMS revenir à l’avant de la scène avec son deuxième album Modern Dancing, le parfait successeur de son aîné de deux ans Grin. Emmené par le chanteur-guitariste Stuart Hopkins, le bassiste Leigh Padley et le batteur Adam Stock, TRAAMS souffle un réel vent de fraîcheur sur le post-punk, style dont ils semblent tout doucement devenir le porte-étendard. Alors que sur leur précédent opus, la musique du groupe se caractérisait quasi exclusivement par l’accompagnement mélodique note par note du chant de Stuart Hopkins par sa guitare – ce qui créait d’ailleurs un effet particulièrement savoureux – le groupe montre sur Modern Dancing une différente facette de son travail de composition en proposant un croisement des mélodies guitare-basse-voix beaucoup plus recherché.

Sur l’ensemble de ses titres, Modern Dancing nous permet de redécouvrir la voix hybride de Stuart Hopkins qui mêle l’arrogance et l’innocence de la jeunesse tout en possédant le grain de la maturité. Qui plus est, la frénésie des percussions emmène avec ardeur la basse tantôt soutenue, tantôt phrasée ainsi que les lignes de guitare qui s’envolent en riffs minimalistes lorsqu’elles ne sont pas jouées en power chords. Ce qui est surtout notable, c’est cette harmonie indiscutable qui est créée, alors même que le couple guitare-basse peut parfois frôler avec une certaine dissonance au sens pur du terme. Cela dit, c’est un tout autre niveau qui est exploré par le trio. Se limitant souvent à développer leurs titres autour d’une mélodie constante et redondante, TRAAMS parvient cependant toujours à apporter une fougue et une originalité frappantes lorsque les trois instruments évoluent librement dans cet univers monotonique.

Ce que l’on peut dès lors remarquer sur ce nouvel opus, c’est le fait que chacun des instruments revêt une importance similaire dans l’ensemble musical à l’intérieur duquel chaque élément interagit aisément. Que ce soit la basse qui est à l’origine de lignes succulentes (comme sur A∩B, Sister ou Two Sides), la guitare lead ou rythmique qui se fait discrète mais sous-tend pourtant la mélodie principale et la batterie qui semble incarner une personnalité différente en fonction du titre, le mélange des trois est toujours d’ordre équitable et symbiotique.

TRAAMS © Andy Hughes

Avec A∩B, nous sommes accueillis par la fameuse ligne de basse susmentionnée qui colore déjà radieusement les premières secondes de la track. Ensuite, celle-ci oscille entre un couplet nébuleux et un refrain qui nous sort directement du rêve dans lequel on aurait pu s’être plongé. Single oblige, le titre que l’on sent d’autant plus estampillé du sceau TRAAMS que le reste, c’est Silver Lining. Avec le couple guitare-chant qui roucoule encore en coeur, c’est un morceau qui semble très frivole au premier abord mais qui dépeint surtout l’espoir de trouver la lumière au bout du tunnel lorsque notre situation semble provoquer notre lente décrépitude. On retiendra également dans le lot des onze, Gimme Gimme Gimme Gimme (Love) qui est un morceau post-punk en puissance tant dans sa rage continue que dans son format court de 2’10”.

Alors qu’il n’y a, a priori, aucune critique à énoncer à l’égard de ce nouveau LP du trio anglais, la seule chose pour laquelle nos dents pourraient un peu grincer, c’est le fait qu’aucun concert n’ait encore été annoncé pour la Belgique ou la France. Après l’impression qu’ils nous avaient laissée lors de leur double passage au Botanique en 2014 (en saison et lors des Nuits Botanique) et à Dour la même année, autant vous dire que nous sommes impatients de les revoir expulser toute cette énergie scénique.

Photo © Andy Hughes

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