Tum tum, le manifeste de l’amour numérique d’Alex Van Pelt
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Auteur·ice : Paul Mougeot
01/03/2019

Tum tum, le manifeste de l’amour numérique d’Alex Van Pelt

Si sa voix vous dit quelque chose, ne cherchez plus : Alex Van Pelt officie de longue date au sein des groupes géniaux que sont Coming Soon et Mont Analogue, dont vous avez déjà forcément entendu un titre. Toutefois, c’est bien en solo qu’on le retrouve aujourd’hui avec Tum Tum, un nouvel album sensible et délicat dont les huit morceaux réinventent l’amour à l’ère numérique.

Et si Internet avait définitivement tué l’amour ? À l’heure où les textos lapidaires ont remplacé les missives enflammées, où les réseaux sociaux ont percé le huis-clos de notre intimité et où les écrans se dressent entre les visages et les coeurs, la question se pose. À vrai dire, la réponse n’est d’ailleurs pas si évidente qu’il n’y paraît. Si le romantisme passe désormais pour une humeur d’une autre époque, on se refuse pour autant à céder aussi facilement au pessimisme ambiant : il s’agit seulement de laisser le temps à une génération d’inventer ses propres codes et de vivre un amour dont les règles ont tout simplement évolué. Et ça, Alex Van Pelt l’a parfaitement compris.

Avec Tum Tum, le jeune homme explore la dimension numérique de l’amour au travers de huit titres qui sont autant de facettes de ces relations dans lesquelles les appareils électroniques se sont immiscés. Installez-vous confortablement, allumez des bougies, ouvrez votre ordinateur et plongez-vous dans ce manifeste de l’amour 2.0.

Habilement partagée entre tradition pop et modernité électronique, c’est dans un mélange savant des genres, des sonorités et surtout des époques, que s’épanouit la musique d’Alex Van Pelt. Ce n’est d’ailleurs pas lui faire affront que de dire de lui qu’il fait du neuf avec du vieux, bien au contraire. Ses morceaux s’inscrivent dans la noble lignée de ce songwriting élégant et inspiré qu’on retrouve chez Adam Green ou Bob Dylan – autant de références que le jeune homme peut fièrement revendiquer. Plutôt que de verser dans l’hommage béat ou dans la caricature, Alex Van Pelt compose avec ce bel héritage, l’orne de textures électroniques et y intègre des clins d’oeil malicieux, comme lorsqu’un “wizz” vient mettre brusquement fin à la flânerie douce et sucrée de Computer Screens.

Le diable est peut-être dans les détails, mais Alex Van Pelt l’est tout autant. Des mélodies aux choeurs en passant par la finesse des arrangements, le jeune homme ne laisse rien au hasard lorsqu’il s’agit de façonner sa pop sensible, si délicate qu’elle en est presque pudique. À travers les ambiances et les histoires, c’est sa voix reconnaissable entre mille qui fait office de guide. C’est elle qui fredonne l’irrésistible gimmick d’Interactions, qui sublime le romantisme psychédélique et désuet de Floating Together, qui traverse les nappes 80s frénétiques de la géniale Sun Rays et qui clôt l’album par la tendre supplique d’Endless Rain. Surtout, c’est elle qui insuffle à ces romances numériques la poésie pure et candide dont elles avaient besoin pour nous faire croire en l’amour à une époque où on voudrait nous faire croire qu’il a disparu. Rien que pour ça, on peut remercier Alex Van Pelt.

Si Tum Tum a su allumer en vous la flamme d’un amour nouveau, n’hésitez pas à l’aviver en live dès demain, samedi 2 mars, à l’occasion de sa release party au Pop-Up du Label.

 

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