Wampire au Mad Café : psyché, synthés et une bonne dose de kitsch
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Auteur·ice : Nicolas Nollomont
03/12/2014

Wampire au Mad Café : psyché, synthés et une bonne dose de kitsch

Une chose est sûre lorsque l’on s’aventure dans les méandres de la musique indie, c’est qu’on y découvre toujours des pépites insoupçonnées. Ce fut encore une fois le cas ce dimanche soir, au coeur de la Cité Ardente, avec les américains résolument excentriques de Wampire.

Malgré leur nom un peu naze (il faut l’avouer) et un visuel d’un kitsch totalement assumé, ces wanna-be vampires made in USA (d’où la contraction « Wampire ». Vous l’avez?) ont su sérieusement s’implanter dans la nébuleuse indé depuis la sortie de leur excellent premier opus nommé Curiosity. De passage dans nos contrées lors d’une soirée signée Jaune Orange, ce projet aux accents synth-pop 80’s scintillants teintés de psyché/garage nous en a définitivement mis plein les oreilles.

10836216_10205410441405725_1089459597_nLiège, 20h. Après une bonne petite bouffe asiatique absorbée vite fait dans le centre, voilà que me font face les portes du Mad Café, Boulevard d’Avroy. Il est encore tôt, on termine seulement les checks à la régie son, mais déjà s’est rassemblé un bon petit groupe de personnes à l’intérieur. Bon signe pour un dimanche.

A peine quelques minutes passent, le temps d’agripper une bière au comptoir, de jeter un coup d’oeil au merch et de prendre la température, que hop, la salle est maintenant presque remplie. Ca s’annonce décidément bien. Le public est en grande partie des habitués des soirées JO, et on reconnaît également quelques têtes bien connues du milieu rock liégeois parmi l’audience. Mais chut, ça commence.

La première partie se fait en compagnie des liégeois de Girls Say No, arborant leurs t-shirts à fleurs sur une electro-pop édulcorée. Le public n’est pas follement emballé, mais le groupe fait quand même son travail. L’ambiance se réchauffe lentement. Les morceaux s’enchaînent, quelques applaudissements se font entendre, puis c’est l’ultime révérence des flower-power boys.

C’est à présent au tour de nos gaillards de Wampire de prendre la relève. Porté initialement par le duo Portlandais Eric Phipps et Rocky Tinder, le projet s’est pour l’occasion entouré d’un backing band et sont au total 5 sur les planches ce soir là. Devant un Mad désormais plein à craquer, le groupe grimpe sur scène sans détour et commence avec l’envoûtant Spirit Forest . Dès les premières notes, on sent que ces gars-là savent où ils vont. Le public est instantanément happé. Le set se poursuit ensuite avec Trains, chaleureuse balade fuzzy qui n’est pas sans rappeler nos chers Strokes des débuts.

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A peine quelques minutes se sont écoulées depuis le début du set que déjà Wampire se met le public en poche. Peut être est-ce grâce à leur look délibérément what the fuck (le tie and dye blond et bleu du chanteur lead, ou le rouge à lèvre à la Robert Smith du batteur, pour ne citer que ça), ou leurs mélodies plus catchy qu’une bande velcro ; quoi qu’il en soit, ils assurent. Et ça fonctionne.

Le voyage cosmique commencera véritablement au gré d’Orchards et People of the Earth, ce dernier étant issu de leur nouveau LP tout chaud, intitulé Bazaar. Mais le climax, lui, sera sans aucun doute atteint avec le tubesque The Hearse, aux sonorités délibérément 80’s  et lo-fi si caractéristiques de leurs accords de synthés, le tout accompagné de riffs de guitare bien planants et d’un jeu de batterie carré et énergique qui donnent une pêche psychotrope à l’ensemble. La performance est des plus efficaces, et ça se répercute dans l’audience comme une claque en pleine face.

Le reste du set se déroule avec aisance et facilité. On peut entendre des titres tels que Too Stoned, Life Of Luxury, Heart Attack, ou l’excellent Wizard Staff. Le groupe tente de communiquer et lâche une ou deux vannes, même si le public n’y est curieusement pas très réactif. La musique l’a probablement transporté dans une autre dimension.

On voit d’ailleurs que la foule ne veut pas revenir sur terre lorsque le groupe termine son set sur Milennials. Celle-ci entame en effet un rappel des plus chaleureux à peine les guitares posées, à la suite de quoi le band revient pour conclure avec Sticking Out  et une reprise pour le moins  inattendue de Das Modell, du célèbre groupe de krautrock Kraftwerk. Un point d’orgue assez weird  mais tout aussi génial que le reste du set, à l’image d’une soirée mise sous le signe de la découverte. Et d’un ovni sur lequel il faudra certainement garder un oeil dans un futur proche.

 

Crédits photo : Wampire & Yasmina Moslim.

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