WE LOVE GREEN : 8 moments qui nous ont marqués
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Auteur·ice : Arthur Deplechin
21/06/2017

WE LOVE GREEN : 8 moments qui nous ont marqués

Patience était le maître mot lors de cette nouvelle édition du festival écolo We Love Green. Outre les queues souvent indéterminables à l’entrée et surtout, aux bars, mieux valait rester accroché comme moule à son rocher à ses acolytes du jour, sous peine d’errer éternellement en solitaire. Les dieux du réseaux téléphonique et du wifi ont décidé qu’ils avaient mieux à faire ces 9 et 10 juin.

Mais ni l’attente ni la chaleur étouffante n’auront réussi à venir à bout de l’enthousiasme des quelques dizaines de milliers de festivaliers, venus en découdre fleurs au fusil (ou en occurrence ici, sur la tête). Le festival, qui marque pour beaucoup le coup d’envoi de la saison, jouissait d’une programmation riche et variée entre mastodontes et découvertes. On vous raconte les 8 prestations qui ont retenu notre attention.

 

DAMSO

Il était attendu, et il a répondu. Le rappeur belge a réussi le tour de force de fédérer une foule autant composée de curieux que de fans de la première heure. Livré à lui-même sur scène, il n’a besoin d’autre back-up qu’un public chauffé à blanc (avant de virer au rouge) connaissant ses titres sur le bout des doigts. « Vous êtes chauds les écolos » s’amuse-t-il d’ailleurs à lancer avant un plus salace “est-ce qu’il y a des boules écologiques aujourd’hui ?” Tout le monde a dansé la Macarena sans jamais descendre les mains du ciel. Une prouesse signée Damso.

 

LOST par CAMELIA JORDANA

Malgré du retard à l’allumage, c’est non sans une certaine émotion que Camélia Jordana présente son projet “LOST” : une lecture musicale en français, en anglais et en arabe autour du livre culte Dalva De Jim Harrison. La lecture est joliment tronçonnée de passage chantée par la parolière interprète française. Une belle parenthèse enchantée entre les colosses que proposent l’affiche du festival.

 

JUSTICE

Invités de dernière minute suite au désistement malheureux de A Tribe Called Quest, le duo électro français Justice avait l’occasion de faire taire les mauvaises langues qui les voyaient déjà finis. Si on pouvait s’attendre à un live orienté autour de leur dernier album Woman, le duo a également ravi les plus nostalgiques d’entre nous en balançant tout leur répertoire de classiques qui ont fait leur succès, de D.A.N.C.E  à Never Be Alone en passant par DVNO pour finir sur Audio, Video, Disco,10 ans après la sortie de Cross. Légendes.

 

JOK’AIR

Échappé solitaire de la MZ, Jok’air avait une occasion unique de prouver qu’il était capable d’assumer son nouveau rôle de grand espoir du rap français. Pas vraiment aidé par une horaire de programmation qui le place en ouverture de la seconde journée de festival, Big Daddy Joke rappelle malgré tout qu’il est une bête de scène sans pareil capable d’électriser une foule en pleine digestion qu’il préfère largement voir fumer/tiser/baiser. Accompagné aux platines par Davidson et rejoint sur scène par le très en forme Chich, JOK’AIR en a profité pour dévoiler un aperçu de son nouveau projet qui est sorti ce vendredi 16 juillet.

 

TA-HA

Cela fait un moment que la communauté R&B française garde un œil sur la franco-algérienne aux influences japonaises Ta-Ha. Si le potentiel est définitivement là, la jeune femme, visiblement gênée par la chaleur étouffante, manque encore d’un peu de mordant pour transporter le public de la première à la dernière note. On ne lui en voudra pas, la simple écoute des premières notes de Lil Bit ou X suivie, de ses mélodies mélancoliques et de sa voix enchanteresse, suffiront à notre bonheur.

 

PERFUME GENIUS

Génie créatif à la voix d’or venu de Seattle, auteur-compositeur-interprète, ambassadeur revendiqué de la communauté queer, Perfume Genius et décidément beaucoup de chose à la fois, restait à savoir si l’on pouvait ajouter artiste de scène accompli à la longue liste de ses talents. Sans grande surprise, le show était d’une beauté infinie et d’une sincérité déstabilisante. Si la larme avait dû couler, c’était ici.

 

ACTION BRONSON

Incontestablement le live le plus chaud du festival. Pas vraiment réputé pour son public agité, il aura fallu un Bronson en très grande forme pour nous prouver que oui, des mosh pits à We Love, c’est possible ! Si on a bien failli y perdre quelques dents, la prestation du big man du jour est tonitruante et atteint son paroxysme dès les premières notes de Actin’ Crazy, laissant tout le loisir à un public acquis à sa cause de se survolter. L’énergie était folle, et ça s’est senti des deux côtés de la scène.

Sorti point levé, Action Bronson entérine un peu plus encore sa réputation de grand monsieur du rap game.

 

NICOLAS JAAR

Une intro hypnotique à n’en plus finir et puis, les kicks, les drops, les gros synthés. Une délivrance pour certains, la fin d’un très beau moment pour d’autres. Nicolas Jaar sait décidément jouer avec les nerfs de ses fans et faire monter la pression à son paroxysme avant la libération. Un live technique, maîtrisé, à la fois minimaliste et complexe, difficile de faire la moue devant tant de talent. Même les plus sceptiques ont dû s’y résoudre, une fois pris dans sa toile, il faut toute la volonté du monde pour s’extirper d’un live de Nicolas Jaar.

 

PS : s/o au danseur fou des toits de la régie qui a bien fait marrer tout le monde.

Écrit par Maxime Leteneur.

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