Il y a deux mois jour pour jour, Flora Hibberd nous sortait son album Swirl, que l’on écoute en boucle depuis. Cet album, c’est de la joie dans les percussions, de l’histoire dans les cordes, de l’émotion dans la voix et de la substance dans les mots. Une invitation à la rêverie collective, qu’elle partagera le 24 mars pour sa release party déjà complète, à la Boule Noire.
Swirl, c’est le projet qui nous plonge dans l’essence même de la folk avec un regard résolument moderne. Cet album de 11 titres surgit d’une production léchée et se déploie sur un équilibre parfait entre la tendresse de la tradition et l’audace de l’expérimentation. Conductrice d’influences folk, pop, rock, blues, électronique, l’artiste nous offre avec grande qualité une balade musicale entrainante tant que significative.
C’est là la force de Flora avec cet album, elle ne perd pas l’impulsion de Hold ni la ténébreuse profondeur de The Absentee mais sait au contraire réunir ses forces artistiques pour nous ouvrir à de nouvelles découvertes. L’album s’ouvre avec simplicité sur Auto Icon : une instrumentation délicate et légère pose la scène, la ligne de chant donne le ton, nous guidant vers une douceur électrique. Un rythme à la fois cadencé et contemplatif, qui sera maître mot de ce projet. Auto Icon témoigne également d’une promesse, Flora joue des mots et des images avec divinité. Touchante et mystérieuse, la poésie de ses textes offrent plusieurs lectures à l’esprit et transporte dans sa musique plusieurs couches d’émotions.
Remote Becoming Holy est un exemple d’un autre genre : le titre nous rappelle aux premiers projets de Flora, qui par sa folk chargée de rock et de blues, sait suspendre le temps. Dans ses couleurs et timbres mélancoliques, c’est l’évocation qui domine : un quelque chose de l’imaginaire marin, de la symbolique de la solitude et de l’introspection qui en découlent aussi, et que l’on retrouvera par touche dans l’album avec Every Incident has left ils mark, Baby, Fern. L’album impressionne justement par son équilibre constant entre le texte et les instrumentations qui le composent, entre des humeurs joyeuses puis imprégnables qui se succèdent, et entre la maîtrise de Flora et sa folie créative. L’artiste cultive une dualité qui contribue à faire de cet album un objet musical plus que réjouissant.
Code se fond dans cette balance à la perfection : une ligne mélodique raffinée, une guitare rythmée soutenant les transitions, des sonorités nodulaires et des pointes électroniques prenant le contre point de l’acoustique. L’artiste nous transporte dans cet enchainement sensible percutant, nous ramenant à une folk intimiste avec pureté et grâce dans Every Incident has left its mark, où la voix familière de son acolyte Victor la rejoint avec douceur.
Flora est un tourbillon de mélodie et de poésie. On la redécouvre comme voix dans Canopy, comme conteuse dans Baby, comme cheffe d’orchestre dans Jesse à l’unisson douce-amer dans Lucky You. Flora, par sa puissante fragilité, son naturel et sa magie a su sublimer l’harmonie globale de l’album, le rendant à la fois accessible et abouti. Tout s’entremêle à la perfection : la profondeur et sa vitalité dansante, son sérieux et son ironie aussi. Musicalement, des accents psychédéliques et des percussions se fondent dans les textures de sa voix pour célébrer une musique nourrie d’influences et de caractère.
Quant au projet, il se ferme sur trois titres, eux-mêmes dévoilant la multiplicité des facettes de Flora : ses contours plus sombres dans Fern, sa douceur relaxante avec Still No Closer, sa poésie dans Ticket. Elle-même nous prend donc par surprise avec un album plus que complet, qui tisse une toile lumineuse entre elle et nous car Swirl tourbillonnera dans nos références folk moderne.
Swirl s’impose donc par sa précision, nous vous l’introduisions comme une invitation à la rêverie collective qu’elle partagera lundi prochain, le 24 mars pour sa release party. Déjà complète, nous vous proposons de garder un œil sur ses prochaines dates, dont celle du 28 juin à La Marbrerie, car ce qu’on ne vous a pas dit, c’est qu’on l’a d’abord connue sur scène, en solo, en duo et en groupe, et que ce sont des rendez-vous à couper le souffle et à ne manquer pour rien au monde…
Amoureuse de la nostalgie heureuse des morceaux de Joe Dassin, je n’ai rien d’autre à confesser.