Suite légitime du massif Songs/Revolving, ce nouveau disque intitulé Songs/Motion Return sorti chez Yotanka ce vendredi 18 novembre vient mettre un coup de pied de plus dans la fourmilière. Attachez vos ceintures, on vous promet une expérience étourdissante.
Une des dernières révélations rock en date, Stuffed Foxes, aime battre le fer tant qu’il est chaud. Après un 1er EP, No Vacancy (2019) puis, un 1er album Songs/Revolving, premier chapitre massif sorti en janvier 2022, ils délivrent ici le deuxième : Songs/Motion Return chez Yotanka. Il aura fallu dix mois, presque le temps d’une gestation finalement, —mais qui aurait bien tourné— pour que le sextet ponde sept nouveaux titres, tous aussi excellents les uns que les autres, le tout enregistrés en parallèle du premier album. Toujours produit, enregistré et mixé par Thomas Poli (Dominique A, Laetitia Shériff, Montgomery) et masterisé au studio Black Box par Peter Deimel (Shellac, Chokebore, H-Burns). Les six Tourangeaux revendiquent avant tout le « dérèglement de tous les sens » avec la transe comme moyen de commotion. Une fois de plus, on est saisi face à la fulgurance et l’absence de répétition. Songs/Motion Return, pensé comme une suite en miroir, promet bien des secousses.
D’entrée de jeu, Stuffed Foxes vient casser la baraque avec Recurring, pour le moins conséquent puisqu’il est d’une durée de 6 minutes 23. Ils enchaînent sur un Hovel sans refrain ni couplet, évoquant justement le « taudis » occupé par l’équipe. Vient ensuite Opium II agissant comme une véritable prise aux haleines vaporeuses malgré ses souffles heavy. Ils s’interrogent ensuite sur le sacrifice fait à la musique dans Rough Up, composé à l’origine sur des paroles du fameux Velvet Underground. Ce qui nous amène à Drift, avec ses glissandi à la guitare jusqu’à la saturation, titre jusque-là réservé aux lives et qui fut le premier aperçu de ce nouvel album, ô combien réussi. Enfin Modern Mother and Gods clôture Songs/Motion Return à l’aide d’une envolée psyché avec en supplément quelque chose de limite religieux grâce à l’ajout de l’orgue, signalant la fin de ce chapitre lunaire.
Six individualités cachées dans un grand tout permissif, souvent sujet à interprétations. Avec du répondant, des contrecoups et des élans. En termes d’influences, on pense forcément au côté heavy de SLIFT avec cette basse lourde ou encore à Lystrata, mêlant aussi parfois la transe de La Jungle. Puis on a le crossover Wild Fox/Stuffed Foxes, d’où deux chansons ont vu le jour en mai dernier et font l’effet d’un rollercoaster. Qu’on se le dise, Songs/Motion Return est un album énervé s’apparentant comme un joyeux bordel. Niveau artwork, les six membres ont choisi une photo trouvée à Emmaüs, qui s’inscrit dans la continuité du 1er et dit tant sur les secondes vies ou cycle intime qui s’achèvent ici. Et toujours, au dos de la pochette, ce mémorandum : « Chansons écrites pour être jouées encore plus fortes que celles du précédent album ».
Je passe le plus clair de mon temps à faire des playlists. Je ride aussi les océans.
