On avait découvert Mischa Blanos le 22 mai dernier lors d’un somptueux concert -l e premier post-Covid – donné au 104 à Paris. Ce jour-là, on avait été ébloui·es par la maîtrise technique impressionnante de ce pianiste roumain, synthétisant brillamment musique classique, contemporaine et électronique. Depuis quelques mois, on suit de près l’évolution de cet artiste unique qui nous emporte par la profondeur de ses compositions introspectives, d’une sensibilité toujours à fleur de peau.
La salle est plongée dans le noir et seuls scintillent des machines et un piano droit trônant fièrement au centre d’une scène immense. Normalement dévolu aux représentations de danse qui ont forgé depuis plusieurs années la solide réputation du 104, cet espace a été confié pour une résidence artistique à Mischa Blanos, artiste inconnu de nos radars. Aujourd’hui, aucune compagnie ne nous accueille : il s’agit d’un concert test du nouveau spectacle solo de l’artiste d’origine roumaine. Se presse sur les bancs une petite foule de journalistes et de professionnels ; cela fait des mois qu’ils n’ont pas retrouvé le chemin des salles de concerts et, malgré une distanciation sociale qui empêche toute forme de contact, une chaleur spéciale s’installe dans l’audience.
Le concert est sublime. Porté par des boucles deep house aiguisées, Mischa Blanos nous éblouit de sa technicité sans filtre, en prise direct avec son public. On ressort ému d’avoir assisté à l’éclosion d’une nouvelle étoile dans la galaxie électronique. Sa musique est intelligente, sensible et souvent sombre. Quelques clichés avaient immortalisé ce moment hors du temps, dominé par la joie d’un retour au live attendu depuis longtemps.
| Photo : Clara Rouget
Tout naturellement sorti sur inFiné, le label spécialisé dans le mariage musiques classiques / électroniques, ses deux premiers albums Indoors (2019) et le superbe City Jungle (2019) ne laissent pas indifférent. On pense notamment à l’excellent groupe Cabaret Contemporain ou encore à ce merveilleux remix du contrebassiste jazz Avishai Cohen. Sur le dernier disque de Mischa Blanos, mention spéciale à l’obsédant The Aerie immortalisé par une captation élégante sur le toit du théâtre du Châtelet.
Beaucoup d’actualités pour le pianiste roumain ces prochaines semaines. Il sort mardi 9 novembre un nouveau single, Innervision (Cristi Cons Remix), version revisitée de son titre le plus célèbre par le groupe des musiques électroniques roumain. Il sera également à l’affiche des 15 ans du label InFiné qui se dérouleront les 13 et 14 novembre prochain au 104 à Paris. Également à l’affiche : Rone, Léonie Pernet, Deena Abdelwahed, Gaspar Claus… Un rendez-vous à ne pas manquer. Il sortira, pour couronner le tout, un nouvel EP nommé Steppe EP le 3 décembre, toujours chez InFiné. Mischa Blanos, un artiste à suivre très attentivement !
Entre Paris, Berlin, concerts de rock et clubs techno, j’me balade.
