À l’Ancienne Belgique, J.Bernardt conquiert les coeurs et enflamme le sien
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Auteur·ice : Hugo Payen
30/12/2024

À l’Ancienne Belgique, J.Bernardt conquiert les coeurs et enflamme le sien

Photos : Hugo Payen

Aussi subtil que renversant, Contigo fait indéniablement partie des plus beaux bijoux que la scène belge nous a offerte cette année. Des riffs langoureux dignes des plus grandes bandes originales et des émotions renversantes à la volée, J.Bernardt sait y faire. Cœur brisé ou non, on peut dire qu’il n’a pas hésité à passionner la salle de l’Ancienne Belgique ce soir. On vous raconte.

La chaleur de l’été ne nous a jamais autant manqué que ces dernières semaines. Pour cause : Bruxelles n’a connu que six heures de soleil ce mois-ci. Six heures. Les derniers jours de l’année arrivent vite – toujours plus vite d’ailleurs. Heureusement, la perspective de notre rendez-vous musical du soir nous réchauffe un peu.

Sur fond de rupture amoureuse aux contours de film hollywoodien dramatique, J. Bernardt se prépare à faire retentir son nouvel album Contigo une dernière fois avant la fin de sa tournée européenne. Par chance, Bruxelles et Anvers viennent clore ce nouveau chapitre. Niveau « dernier concert de l’année », on pouvait difficilement rêver mieux.

Un peu de néerlandais et beaucoup de douceur

On peut dire que le nom de blackwave. a fait sensation sur le continent ces dernières années. Un duo belge alléchant entre jazz et hip-hop, composé de deux pointures à la créativité illimitée. Deux voix singulières, dont celle du multi-casquettes Willem Ardui.

Après plusieurs collaborations en tant que producteur, l’auteur-compositeur a repris du service cette année, en solo cette fois-ci. Plusieurs singles prometteurs qui deviennent en mars dernier, un premier album où se mêlent la douceur de la voix de Ardui à ses productions rêveuses. Sans surprise, Oevers éblouit et termine sa course dans le top des albums belges les plus remarqués de l’année.

Un album qu’il nous fera découvrir quelques minutes, qui nous paraitront d’ailleurs être des heures tant le temps s’arrête facilement entre les murs de la mythique salle bruxelloise. De quoi (re)découvrir quelques-uns de ses titres phares comme Spoken qui ne quitte dorénavant plus nos écouteurs.

Bon, même s’il nous était impossible de chanter à tue-tête durant ces trente minutes emplies de tendresse tant notre niveau de néerlandais laisse à désirer, il ne nous en fallait pas plus pour nous laisser envoûter par l’univers de Willem Ardui. Puis finalement, nos cordes vocales nous remercient, la tête d’affiche de la soirée ne compte pas les épargner.

Silence, moteur… et action

Sous les premiers applaudissements et cris de fans surexcité·es quant à l’arrivée de Jinte Deprez, le morceau éponyme de l’album envahit l’espace. L’Ancienne Belgique, pleine à craquer pour l’occasion, s’orne de rouge et laisse apparaître le théâtre romantique où Contigo prendra vie ce soir. Ou comment transformer une rupture amoureuse en l’une des plus belles performances scéniques de l’année.

Rappelez-vous, Contigooù l’art de sublimer le cliché du cœur brisé – c’est cet album à l’univers sonore des plus cinématographiques et envolées dramatiques qui navigue entre une soul langoureuse, quelques riffs de guitare capables de faire fondre n’importe quel cœur et des arrangements dignes des plus belles bandes originales.

Sur scène, le moindre détail est travaillé : couleurs chaudes, pas de danse explosifs et communion éclatante. Accompagné comme à son habitude par ses talentueux compères (Klaas De Somer à la batterie, Jérôme Pringiers aux claviers et Victor Defoort à la basse), J.Bernardt réchauffe la salle pleine à craquer en un instant.

Dès les premiers morceaux, l’auteur-compositeur joue avec nos cœurs. Après avoir commencé sur I’m The Ghost You Forgot histoire de nous mettre une belle première claque, c’est la surprise. Du moins la première… The Remedy démarre. Introuvable sur les plateformes de streaming et autres, The Remedy fait partie d’un catalogue de morceaux encore unreleased. De l’or en barre qui nous est proposé depuis ses premières dates en 2018, revisité avec le temps, dont on ne peut vraiment plus attendre la sortie de sa version studio.

Entre du neuf et de l’ancien, le groupe alterne entre les grands classiques de son premier album comme The Other Man, Calm Down ou encore Running Days, sans oublier de nous raconter toutes ces histoires d’amour tonitruantes qui composent Contigo.

« So when I called you mine, was I ever yours ?! » s’écrit-il en chœur dans une marée de bras levés. Taxi, premier single phare, met la salle en ébullition. La production frénétique de The Question est suivie de près par la prochaine surprise de la soirée : Keeps Going On. Un nouveau morceau pour rassasier nos yeux et nos oreilles. La tournée n’est même pas encore terminée que l’on a déjà hâte d’entendre ce que J.Bernardt nous réserve.

Mais la soirée n’est pas finie, même si les derniers morceaux s’enchaînent toujours plus rapidement. Les premières notes de Last Waltz résonnent. Comme apaisé par les 60 dernières minutes, J. Bernardt relâche l’émotion. Un dernier « Girl, we did have a good time. And no one can change this mеmory of mine » se fracasse sur les applaudissements du public. Un peu de baume au cœur qui clôt à merveille notre dernière venue de l’année à l’Ancienne Belgique.

Impossible de ne pas revenir. Derniers déhanchés, derniers frissons et dernière dose de mélodies langoureuses sur un combo de Don’t Get Me Wrong et Free. Véritable bande originale de ces quelques histoires, Free enfonce le clou et nous fait voyager une dernière fois. Cette fois-ci, c’est vraiment fini.


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