A Nouveau Sauvages, la douce sauvagerie pop de Ramó
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Auteur·ice : Charles Gallet
25/01/2019

A Nouveau Sauvages, la douce sauvagerie pop de Ramó

Ramo fait partie des belles découvertes de notre année 2018. C’était il y a seulement 4 semaines, mais 2018 est désormais loin et c’est vers le futur que notre regard se tourne… Et voilà donc que notre toucan musical préféré repointe le bout de son bec avec trois nouveaux titres. Une bien belle manière de commencer l’année.

En à peine trois titres l’an dernier, Ramó avait ouvert les portes d’un univers déjà très construit. Luxuriante, boisée, animalière, la musique du mystérieux musicien-oiseau se voulait un cri du cœur pour un retour à la nature dans ce qu’elle a de plus indomptable et dans une croyance profonde selon laquelle quoi qu’il se passe, elle sera toujours gagnante à la fin. Lumineux et faussement naïf, le monde de Ramó se dotait d’une positivité à toute épreuve et d’une esthétique musicale qui n’hésitait pas à mélanger intonations électroniques et samples animaliers et végétaux. Un son guidé par une écriture très picturale qui projette des images dans les yeux mais aussi dans les oreilles, bien aidés il est vrai par des clips en forme de miroir de la musique. Une bonne dose supplémentaire de poésie et d’évasion dans les titres de Ramó. A l’écoute des images, nous envahissaient des souvenirs et des sensations qui nous ramenaient vers un sentiment d’enfance et de possibilités infinies. Une musique feel good parfaite qui nous donnait autant le sourire que des fourmis dans les pieds. Les choses ont-elles changé avec A Nouveau Sauvages ? Oui et non. On vous explique pourquoi.

Attention, il ne faut pas voir dans cette absence d’évolution une critique de notre part. Les tenants et les aboutissants de la musique du bonhomme étant si clairement définis, on ne l’imaginait pas vraiment changer de ligne directrice. On est donc toujours face à des titres diablement efficaces, à la puissance évocatrice de tous les instants et qui baignent dans cet univers lumineux et positif, d’une humanité en adéquation avec la terre qui l’héberge. Si les propos restent les mêmes, c’est plus au niveau de la forme que le ton change. En s’alliant avec Raphaël D’Hervez pour la réalisation de l’EP, Ramó a trouvé une branche parfaite à laquelle s’accrocher, un binôme idéal qui permet à la musique et à la production de gagner en profondeur et en puissance, en ambition et en classe. On avait déjà cette sensation avec A Nouveau Sauvages, elle s’en trouve renforcée une fois passée l’écoute (et la réécoute) de Horizontal et Générations. Le second titre est un tube malin, qui fera bondir de son siège le plus timide des timides pour l’emmener vers une danse frénétique et incontrôlée. La musique de Ramó évolue ici clairement du côté du dancefloor mais aussi vers un texte au double sens aussi drôle que bienvenu, usant des thématiques chères à l’artiste pour les amener vers des terrains plus … physiques.

Éternel optimiste, Ramó ? Si cette image de joyeux candide aura pu en irriter certains, on se demande bien ce qu’ils pourront trouver à reprocher à Générations. Titre presque crépusculaire, sa longueur permet de poser une ambiance intense qui évolue et gagne en intensité au fil de l’écoute. On se retrouve ici face à notre propre mortalité, mais surtout face à l’idée de l’importance du voyage, de la passation de pouvoir et de responsabilité. Titre plus grave qu’on aurait pu le croire, Générations prouve que Ramó a bien plus d’une corde à son arc et que sa musique peut désormais évoluer dans des directions diverses – qu’elle soient gentiment naïve ou doucement sérieuse -, Ramó nous étonne et nous embarque une fois de plus. A l’écoute de sa musique, on se dit qu’il serait effectivement temps de redevenir à nouveau sauvages.

Photo : ©-JeronimoAcero

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