A Superior Athlete : l’album pop de poche de Hoorsees
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Auteur·ice : Léa Formentel
28/04/2022

A Superior Athlete : l’album pop de poche de Hoorsees

Deuxième album pour nos Parisien·es de Hoorsees. A Superior Athlete sortait ce 22 avril sur les labels Howlin’ Banana Records et Kanine Records. Fruit de cette période incertaine où l’on fut enfermé·es, le disque retrace les après-midis passés à re-regarder les classiques du cinéma d’entertainment.

Après un premier album, intitulé Hoorsees, sorti il y a un peu plus d’un an, revoici le quatuor parisien avec A Superior Athlete, disponible depuis le 22 avril chez Howlin’ Banana Records et Kanine Records, et bien sûr sur toutes les plateformes de streaming. Un nouveau disque offrant une flopée de belles choses, composé et enregistré alors même qu’iels travaillaient encore sur la sortie du précédent et tandis que nous vivions une période d’enfermement inévitable. Iels y ont alors développé de réels hymnes pop de poche, entêtants et assumés. Jansport semble d’ailleurs avoir attiré l’attention chez les féru·es de musique indé. Le clip n’y est pas pour rien ! Teinté d’humour, il montre le groupe jouant aussi bien dans un vestiaire que sur un terrain de badminton — la bassiste finit même par se mettre à faire une partie au milieu du morceau —, on ne peut s’empêcher de penser au clip Sports de Viagra Boys en le regardant.

 

Le flegme comme motif

Fruit d’une époque où Alex, le chanteur, écoutait entre autres choses, pas mal l’album bleu de Weezer qui transparait bien dans Week-end At Bernie’s – dont le nom évoque la comédie du même nom datant de 1989 et sent bon le rock des années 90. Tandis que Hoorsees, sorti en février 2021, était dans l’ensemble un album de pop-rock plutôt tranquille — sauf pour quelques titres, tels que les excellents Instant tea et Give It Up —, A Superior Athlete adopte le flegme comme motif. Il inspecte alors le « rapport entre fantasme athlétique et apathie de la vie domestique », d’après un communiqué de presse. Images d’une existence vécue au ralenti, ponctuée par le visionnage (ou revisionnage) de tous ces classiques du cinéma d’entertainment.

Cet opus a été produit en pleine montagne par le groupe lui-même, en s’appuyant sur les bases de son premier album ; Hoorsees délivre une multitude de chansons qui alternent et se répondent, plantant le décor d’un appartement éclairé à la lueur d’une télévision qui zapperait sans discontinuer au son de Jonathan Richman, Pavement ou du Blue album de Weezer. On peut donc dire que ce deuxième disque dépote généralement plus, pour rester dans le thème des années 1990, tout en restant fondamentalement pop. Memory’s Knife reste sans nul doute le plus lo-fi, avec les riffs les plus saturés et un motif musical qui met instantanément du soleil dans vos oreilles. C’est doux et ça donne le sourire tout en laissant place à l’incontournable headbang. Enfin, on appréciera le doublage du chanteur par la bassiste, entre autres sur A Superior Athlete. Une réussite pour le groupe parisien.