À Villeneuve-sur-Allier, le Château Perché a bravé les éléments
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Auteur·ice : Paul Mougeot
09/09/2019

À Villeneuve-sur-Allier, le Château Perché a bravé les éléments

La canicule, le vent, les averses… Rien n’aura été épargné à cette nouvelle édition du Château Perché. C’était pourtant sans compter sur la résilience de son équipe et de ses aventuriers, qui auront fait de 2019 un cru particulièrement intense et riche en émotions. Retour ému sur nos souvenirs de la fin du mois de juillet.

Tout avait pourtant bien mal commencé. Le temps d’un instant, on a même redouté que le festival n’ouvre jamais ses portes. Assailli par la chaleur dans une région verdoyante rendue aride par le soleil de juillet, le Château Perché a d’abord laissé ses enfants patienter à sa porte. Longtemps. Trop longtemps. La faute à une autorisation préfectorale qui se faisait attendre et qui a fini par contrarier les plans des quelques centaines de festivaliers venus tôt pour profiter des charmes de l’Allier. Passé ce léger contretemps, le Château Perché s’est changé pour de bon en un havre de paix et de plaisir, un endroit hors du temps dont on aurait voulu qu’il nous accueille pour l’éternité.

Il faut dire que pour la sixième édition de leur messe annuelle, les joyeux lurons de Perchépolis avaient vu les choses en grand. Au total, la fine équipe avait disséminé quelques onze scènes dans la paisible jungle de Villeneuve-sur-Allier, soit onze mini-univers dotés de leurs écosystèmes, de leurs coutumes et de leurs sonorités. Alors, fardé de ses décors enchanteurs, de ses créatures énigmatiques, de ses lueurs perchées dans les arbres, sur les plans d’eau et sur les fêtards eux-mêmes, l’Arboretum de Balaine a pris vie.

Plus que l’arrivée confuse du jeudi soir, c’est véritablement le réveil du vendredi matin qui nous a convaincus que nous étions arrivés dans un monde parallèle, qui ne répond qu’à ses propres règles. Pendant quatre jours, le Château Perché a fait fi du temps. Ou plutôt, il l’a retourné. Ses enfants ont dansé la nuit, dormi (parfois) le jour, et surtout, ils ont vibré ensemble. Car du camping au fin fond de son domaine boisé, ses 10 000 festivaliers ont donné la magnifique impression de ne former qu’une seule et même communauté dont tous les membres se connaissaient sans s’être jamais vus, riaient, buvaient, dormaient ensemble avec le plus grand naturel.

La canicule n’a pas empêché les fêtards et les fêtardes de profiter comme il se doit de la première journée du festival. Au contraire, la chaleur était un prétexte supplémentaire pour profiter sans retenue des dizaines d’activités proposées sur le site, du body-painting au tatouage en passant par le yoga ou la méditation. Les amitiés nouées l’après-midi au gré des stands et des animations se sont vite muées en franche camaraderie sur les dancefloors du vendredi soir. À vrai dire, c’est le samedi que le temps s’est sérieusement gâté. L’équipe du festival avait pourtant passé le mot dès le milieu de l’après-midi : la tempête arrivait. Sous les trombes d’eau, l’Arboretum de Balaine s’est changé en une scène de fin du monde plutôt guillerette, où lucioles, fées et autres créatures nocturnes virevoltaient gaiement dans la boue, malgré les torrents qui se déversaient sur leur tête.

Ce n’est toutefois pas la météo mais bien l’exceptionnelle programmation musicale du Château Perché qui fait du festival l’un des rendez-vous électro incontournables de l’Hexagone. Bien sûr, il est vain d’y venir en espérant y apercevoir les plus grandes figures de la musique électronique, mais l’essentiel est ailleurs. Plutôt que de miser sur de clinquantes têtes d’affiche, les programmateurs ont proposé une diversité rare dans un monde de la musique électronique qui peine à remplir le spectre pourtant béant qui s’étire de la house à la techno, et qui trouve sa richesse dans la foule des sous-genres qui le composent. Ça, le festival l’a bien compris. Si on s’est d’abord senti décontenancé par la multitude de possibilités qui s’offraient à nous en matière de musique, on s’est laissé guider par les déambulations des oiseaux de nuit, qui voletaient de scène en scène.

C’est finalement le cœur serré qu’on a replié nos tentes, le dimanche, exténué mais la poitrine remplie d’amour, avec une seule promesse en tête et dans les bouches : le Château Perché fera désormais partie de tous nos programmes estivaux.

À l’arrivée, on dira surtout du Château Perché qu’il est une formidable aventure humaine et musicale, pleine de souvenirs trop intimes pour être racontés, de sensations trop intenses pour être décrites. Le festival est une ode poignante à l’amour et à la musique, une parenthèse salvatrice qui ouvre la porte à un univers parallèle en plein cœur de l’été. Plutôt que de vous raconter in extenso ce qu’il s’y est passé, on espère surtout avoir attisé votre curiosité, et vous avoir donné l’envie de nous y retrouver l’année prochaine. On compte sur vous ?

 

© Le Viet Photography

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