Champs are back ! Et si cette phrase ne sonne pas à vos oreilles comme la cloche du dernier cours avant les vacances d’été, c’est que leurs ballades pop douces et enchantées ne sont pas arrivées jusqu’à vous. En trois albums solaires, le duo originaire de l’île de Wight a rassemblé une communauté aussi fidèle qu’hétérogène. Mais ils se font discrets ces deux frères aux mélodies à la mélancolie ensoleillée. Une présence presque inexistante depuis leur dernier opus The Hard Interchange à l’automne 2019. Alors, on croisait les doigts pour qu’ils ne rejoignent pas la triste compagnie des petits groupes super cool disparus trop tôt en silence et à jamais.
En quelques accords de guitares étouffés et un couplet métallique nous voilà rassuré.es. Une grande inspiration et Adeleine surgit, basse chaloupée en bandoulière supportée par une batterie salvatrice qui scande un rythme countryside. Seul repère résistant à la tempête de la tristesse qui guette, Adeleine projette toute son énergie dans un souffle qui dévale les routes sans frein, attrape les musiciens et renverse leur monde. Refuge contre l’effrayant reflet dépressif, main tendue pour sortir du spleen sans fond, la musique de Champs touche encore juste et, en quelques couplets aussi sombres qu’irréels, attrape la vie à deux mains. Trêve d’auto-sabotage, les refrains incandescents extirpent du brasiers notre cœur rouge et corrosif. À bout de bras, faisant fie de sa masse inhumaine, Champs triomphe de sa lourdeur funeste et dessine en Adeleine une lointaine mais réelle issue de secours à la poésie tristement optimiste. Pour une sortie de route bienfaitrice et sans retour.
Essaye de faire de ma surdité rythmique un atout.
