Alb: Deux c’est mieux
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Auteur·ice : Charles Gallet
01/10/2017

Alb: Deux c’est mieux

A deux, c’est mieux. C’est sans doute ce que s’est dit Clément Daquin lorsqu’il a proposé à Raphael Jeanne d’entrer officiellement dans l’univers d’alb (retrouvez notre récente interview du groupe ICI).

Deux, c’est aussi un joli titre pour un troisième album, comme un clin d’œil humoristique au succès de Come Out! It’s beautiful que beaucoup auront pris pour leur premier album.

Ce succès, qui a poussé les deux camarades à enchainer rapidement d’une tournée marathon à l’écriture d’un troisième album, aurait pu agir comme une pression plutôt lourde sur leurs épaules, mais ils ont décidé de le prendre comme un défi : contrer les attentes, se battre contre sa propre nature et composer, produire et exécuter non seulement un album mais aussi un live tout nouveau tout beau.

Aujourd’hui Deux est sorti, et on peut le dire avec bonheur : le pari est gagné. L’album est une réussite, pas une petite, mais une grande, une belle réussite pop dans le sens le plus noble du terme.

Beaucoup aiment les albums-concepts, ceux qui gardent un thème, une idée, une ligne directrice tout au long du disque. Ce n’est pas le cas d’alb. Par peur de l’ennui, le leur et celui de leur public, les deux Rémois ont préféré créer des chansons-concepts : chaque titre est sa propre aventure, sa propre histoire, son propre chemin. Chaque piste de l’album nous invite à nous perdre, à en découvrir les subtilités, les bizarreries, à polir chaque joyau qui se retrouve entre nos mains.

Ça commence comme un match de boxe avec IDIDUDID et ses incrustations de commentaires sportifs. L’amour comme un combat, la vie d’un couple entre la passion et la haine. On passe ensuite par les notes arabisantes de The Less I Know (The Better) où l’on retrouve toujours l’amour, ou plutôt les choses que l’on ne veut pas y voir. Et ces sentiment amoureux, qu’ils soient ombre ou lumière, sont présents en filigrane dans presque chaque chanson. On les retrouve ainsi dans la romance contrariée Endless Together, véritable pendant musical au Her de Spike Jonze, sur laquelle Clément Daquin chante avec Daisy, intelligence artificielle spécialement créée pour l’album.

C’est aussi le côté aventureux et novateur de l’album qui plait tant : on pourra ainsi passer d’une samba grandiose sur Scar Cycles à un hip hop du plus bel effet sur I Keep On Runnin’ en passant par une déclaration d’amour aux musiques de films le temps d’Empathy For The Devil Part I & II. Sur ces dernières, le côté épique et grandiloquent d’alb reprend ses droits. Il en sera de même sur la très électronique The Last Word avant un au-revoir tout en douceur et tendresse sur Days Til’ Tomorrow.

Sur Deux, chaque chanson reprend les règles de la pop music, avec ses couplets et ses refrains, pour mieux les détourner, les malaxer et leur donner corps à travers la musique des Rémois.

Deux est un album libre, aventureux, qui n’a pas peur de perdre son public pour mieux le rattraper, le décontenancer pour mieux le faire sourire. Un album vivant et vrai, qui représente ses auteurs sur une période donnée. On a plus qu’une hâte: voir ces chansons vivre et grandir à travers le live.

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