(Découverte) La légèreté signée Anna Leone
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Auteur·ice : Flavio Sillitti
13/03/2018

(Découverte) La légèreté signée Anna Leone

Deux morceaux. C’est tout ce qu’il aura fallu à la chanteuse de Stockholm pour subjuguer. Pas besoin d’artifices ni de superflus quand on possède une musicalité si profonde. La décrire, la comparer ou lui imposer un certain label serait maladroitement réducteur. Anna Leone chante ce type de musique qui ne se discute pas mais qui s’écoute. Car l’écouter c’est s’y plonger – doucement – jusqu’à être immergé complètement et ressentir chaque mot et chaque note marteler nos émotions et percuter nos sens. Trèves de métaphores : c’est triste, c’est simple, c’est beau.

Deux ballades dont elle participe activement à la conception, écrivant ses textes elle-même en laissant couler la fragilité et les aléas de sa petite vingtaine sur des mélodies moelleuses et envoûtantes. Hormis ses textes poignants et son timbre déchirant, ses visuels sont aussi à souligner. On y retrouve l’artiste dans sa Suède natale, à divaguer dans les rues où sur les fleuves. Des plans magnifiques toujours dans une atmosphère nuptiale qui – selon ses propos – rassembleraient tous les éléments favorables à l’écoute de sa musique. Une musique de crépuscule, qui ravira nos âmes torturées et masochistes en quête de déchirement et de mélancolie. Les thèmes sont récurrents et les deux titres paraissent liés. Par la même authenticité, le même levé de voile sur les difficultés d’exprimer sa pensée, d’assumer ses ressentis et de les accepter.

Comme le diraient nos comparses américains, Anna Leone est une “old soul” qui respire la sagesse. On le ressent dans la façon qu’elle a de parler d’amour comme on raconte une histoire, avec toute la poésie et l’authenticité que cela entraîne. Et que votre coeur soit d’artichaut ou de pierre, force est de constater qu’on reste difficilement insensible face à tant de légèreté. Ses deux premiers projets My Soul I et I Never Really sont à se passer en boucle en attendant l’heureuse arrivée d’un album qu’on imagine déjà d’une beauté imparable.

Elle sera en concert le 24 octobre à la Maroquinerie (Paris) et le 30 octobre au Botanique (Bruxelles), en première partie de Novo Amor.