A’s Dreams, les rêveries de Pales
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Auteur·ice : Victor Houillon
01/05/2020

A’s Dreams, les rêveries de Pales

La mise en demeure mondialisée que nous traversons actuellement le ferait presque oublier, mais alors que nous attaquons désormais le mois de mai, le printemps bat son plein. Et qui dit printemps, dit le retour des fleurs, des brises agréables au soleil couchant et des ballades psychédéliques. Des rêveries auditives auxquelles Pales s’adonne sur A’s Dreams.

Trois ans après Clandestine Love, A’s Dreams est le deuxième EP du groupe. Un disque ensoleillé à coup sûr, qui ferait une belle bande-son de road-trip. Come On nous embarque directement dans une douce énergie, une ballade brit-pop aux faux-airs d’Oasis. Une voix mi-chantée mi-braillée et des mélodies optimistes, avec juste ce qu’il faut de distorsion : les influences 90s du duo ne font aucun doute.

Si cette track d’ouverture possède une énergie convaincante, elle ne saurait toutefois être représentative de la panoplie de Pales. À vrai dire, la couleur psychédélique de la suite de l’EP nous transporte quelques décennies supplémentaires en arrière. Rythmée par des accords de piano, Down The Mountain rappelle les power ballads de Supertramp, alors que la bien-nommée Andrea’s Dreams rappelle les expérimentations éthérées des 70s.

C’est pourtant peut-être la simplicité de Make Up qui nous a le plus séduits. Si les “I wanna make up with you” sont d’abord répétés tel un mantra d’une évidence désarçonnante, la chanson évolue délicieusement vers un jam psychédélique où ce sont les guitares lancinantes qui se mettent à dialoguer, dans une ascension pailletée qui évoquera T-Rex aux plus âgés ou Pond aux plus jeunes. Une chanson à considérer comme un leitmotiv, qui donnerait presque envie de se réconcilier avec le plus grand nombre de personnes, un verre de rosé à la main. Ah, si seulement les terrasses des cafés pouvaient de nouveau accueillir la mélancolie ambiante…

Le court disque de Pales aurait été un compagnon de vacances idéal. À défaut de prendre place à l’arrière d’une voiture bondée, entre cubis de rosés et tentes déployables, il s’allongera sur nos balcons ou dans nos jardins, bande-son d’une épopée imaginaire au creux de nos souvenirs, dans l’espoir de pouvoir bientôt en recréer de nouveaux.