Au Baccara, Odezenne joue et gagne à l’Elysée Montmartre
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Auteur·ice : Charles Gallet
13/04/2019

Au Baccara, Odezenne joue et gagne à l’Elysée Montmartre

Parmi les plus beaux albums de l’année 2018, il y avait Au Baccara de Odezenne. Un album parfois sombre mais jamais désespéré, qui cherchait plus à célébrer la vie même s’il parlait beaucoup de la mort. Ces ambiances, propres au groupe depuis le départ, on est parti les capturer lors de leur passage à L’Elysée Montmartre. Ils étaient attendus, ils ne nous ont pas déçus.

C’est devant une longue file de personne que l’on passe pour se rendre à l’Élysée Montmartre. L’un des grands plaisir d’un chroniqueur musical en règle général, c’est de pouvoir couper cette attente interminable qui habite un grand nombre de personnes qui se rendent à un concert. Tant mieux, parce qu’on était déjà un peu à la bourre et que le set de Moussa était déjà commencé. Le protégé du trio bordelais, qu’on avait déjà pu observer lors de leur release party et qui commence à se faire un nom avec notamment un joli passage à Qui Va Piano Va Sano, développe un univers entre groove et mélancolie, le genre de son qui sonne forcément doux à nos oreilles. Seul sur scène, parfois au synthé, parfois à la guitare, il balance avec nonchalance des titres aussi cools qu’efficaces offrant parfois des grands écarts stylistiques comme le prouvent les chansons Diaspora ou Cabrioli. Une musique au spectre très large et porté par un artiste qui sans trop se forcer fait de la scène son élément.

Il ne faudra pas plus de 20 minutes de pause pour voir Odezenne débouler sur scène. Après un arrêt forcé suite à une fracture de leur batteur, c’était un peu le concert de rentrée pour les bordelais. Une envie d’en découdre qui se sent dès les premiers instants et qui ne nous quittera pas durant les presque deux heures que durera le concert. La grande force du trio (quatuor ce soir là donc) c’est de nous embarquer dès les premières notes dans leur monde. On parle souvent d’univers sombre pour parler d’Odezenne, mais c’est une erreur que l’on trouve assez fatale car la musique des bordelais laisse toujours entrer l’optimisme et la lumière. Si ils parlent de la mort, c’est pour nous inciter à vivre l’instant présent,et cette sensation est encore plus prégnante en concert. Laissant une grande place de leur setlist à leur deux derniers albums Au Bacarra et Dolziger Str. 2, ils nous ont offert un concert d’une intensité et d’une générosité assez folle. De Nucléaire à Jacques A Dit, il n’y a eu que peu de place au hasard et aussi peu de place pour retrouver sa respiration. On pense notamment à cet enchainement dantesque qui vit se confronter Bébé, Vodka, Je Veux Te Baiser et Bouce à Lèvres. On se rappelle aussi cette prestation habitée de Souffle Le Vent, chanson chère à notre coeur qui nous mis les larmes aux yeux en à peine deux secondes. On sent encore la mélancolie sourde de James Blunt ou Cabriolet qui se fracasse sur la lumineuse Pastel ou les chaotiques Un Corps à Prendre et  BNP. C’est un arc en ciel d’émotions que nous a offert ce soir là Odezenne, nous rappelant une nouvelle fois en quoi il était l’un des groupes les plus novateurs, excitants et réjouissants de la scène musicale française actuelle. Comme ils le disent si bien On Nait, On Vit, On Meurt :  ce soir-là on a vécu, la mort attendra.

 

Bonus : Les photos du concert par Alphonse Terrier

 

 

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