Avec Chamaa du Motel, dans les nuits bruxelloises, tu danseras !
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Auteur·ice : Manon Wesel
01/07/2020

Avec Chamaa du Motel, dans les nuits bruxelloises, tu danseras !

En cette fin de mois de juin, Le Motel nous a offert un beau cadeau, le clip de Chamaa, un morceau faisant partie de l’EP Transiro que nous avions déjà pu découvrir en janvier dernier. Sur ce CD figurent cinq autres titres tout aussi envoûtants tels que Ashes, Wasiwa, Tewahedo, Enono  et Lean. À travers ces différents morceaux, le Bruxellois nous fait voyager entre des sons électroniques, urbains, avec quelques petites arabesques vocales, ou sonorités tribales, ancestrales, que nous vous conseillons vivement d’écouter encore et encore.

Chamaa est le deuxième clip sorti de l’EP, aussi réalisé par Antoine De Schuyter. Tout comme celui de Tewahedo, on reconnaît la patte du réalisateur et l’univers du producteur. Même si les images originales avaient été filmées en Éthiopie par Vincent Moon, Antoine réussit cette fois-ci à nous faire voyager dans les soirées bruxelloises.

Dès les premières notes orientales, Le Motel nous enivre. Nous suivons cette jolie fille au regard envoûtant, Juliette Marounek, vêtue d’habits blancs réfléchissants. Dans la soirée, nous ne voyons qu’elle. S’enchaînent alors les lumières, la foule, les danses, dans une ambiance floue, abîmée, avec beaucoup de volupté. Les scènes passent du rouge au bleu, avec toujours ce blanc éclatant pour mettre en valeur Juliette. Ces couleurs se reflètent dans ses yeux, et rendent son regard encore plus persan et captivant.

Lorsque le rythme s’accélère, on entre dans une sorte de transe, bousculés, déstabilisés, dans cette pièce blanche du 254forest. On rencontre alors les danseurs, Nick Coutsier (aussi le chorégraphe du clip), Élise Bruyere, Rebecca Louis et Camilo Meija Cortés. Ces sentiments de déséquilibre sont accentués par les glitchs et par d’autres déformations. Dans ce couloir, d’un mur à l’autre, leurs corps se bousculent. Ils gesticulent, vêtus de noirs, et nous entraînent alors que nous sommes coincés entre nos murs à vouloir nous défouler. Les regards intenses des performeurs et leurs pas arrivent à exprimer ce qu’on ressent en écoutant Chamaa. Tout comme eux, on a envie d’exprimer cette liberté qui nous brûle après être restés presque trois mois enfermés.

Le souffle coupé, nous retournons au C12, captivés, déstabilisés par les stroboscopes, mais aussi par le visage de cette jeune fille. Beauté statique, neutre, perdue ou stoïque entre ces mouvements, elle semble détachée de toute cette foule animée. Nous rêvons d’accéder à sa bulle et à son monde pour ressentir la solitude de sa danse alors qu’elle est entourée de personnes inconnues. Aujourd’hui, nous sommes privés de boîte de nuit et cette sensation manque à notre vie. Nous, spectateurs, nous voulons repartager cette effervescence transmise dans ces images filmées par Pablo Crutzen Diaz et Aldo Dalla Palma. Nous voulons à nouveau nous sentir transportés par les corps, la chaleur de l’ivresse et la musique du Motel qui nous entourent au C12.

Lorsque le clip se termine, les danseurs s’évaporent comme une fumée de cigarette ou les souvenirs troubles d’un lendemain de fête. Nous restons sans voix, avec la dynamique de la choré mélangée à un son hypnotique.


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