Avec Geronimo, le trio britannique Young Fathers s’offre un retour glorieux
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Auteur·ice : Flavio Sillitti
13/07/2022

Avec Geronimo, le trio britannique Young Fathers s’offre un retour glorieux

| Photo : Jordan Hemmingway

La vie sans les Young Fathers commençait à se faire longue. Quatre ans après leur troisième album Cocoa Sugar, qui avait tout bonnement confirmé la finesse de leur musique dans un enrobage plus pop que leurs antécédents, Alloysious Massaquoi, Kayus Bankole and G. Hastings dévoilent Geronimo. Un condensé d’intensité et d’esprit, un titre léger et céleste, une accolade de retour qui nous éveille pour la suite. Welcome back, kings. 

Les trois comparses d’Édimbourg ont réinvesti leur studio pour des séances “d’expérimentations ouvertes et sans limites.” Un retour à la production qui laisse présager un nouvel album pour cette année, mais également un retour aux bases pour les trois artistes. C’est d’ailleurs ce que ce lead single exprime, se réappropriant l’expression anglophone utilisée lorsqu’on s’apprête à plonger dans le vide une nouvelle fois : “C’est un morceau sur les contrastes, parce que la vie est faite de contrastes – aller jusqu’au bout, abandonner, tout cela en même temps. Vouloir tout et puis ne rien vouloir, puis vouloir tout à nouveau. C’est un peu le reflet de ce que nous sommes en ce moment, essayant de nous rappeler comment faire à nouveau. Essayer de faire de la musique et toutes les autres choses qui vont avec. Essayer d’oublier tous les mauvais détails, juste essayer d’arriver quelque part. Et c’est là où nous sommes en ce moment, à essayer d’arriver quelque part.”

Ce quelque part, c’est déjà Geronimo, un titre aux allures cérémonieuses infusées par des chœurs célestes en filigrane et des “Get on/Get off” épiphaniques sur les refrains. Un décorum de l’ordre du sacré qui nous renvoie avec beaucoup d’émotion à l’intensité d’un morceau comme Lord issu de leur précédent album. Comme toujours chez eux, le texte se fait à la fois personnel dans des lignes plus contextualisées (Being a son, brother, uncle, father figure, I gotta survive and provide/My momma said you’ll never ever please your woman, but you’ll have a good time trying) mais également universel à travers des métaphores cryptiques et poétiques :

Breathe in like a lion
Breathe out like a lamb
Legacies are for the silent
The wicked and hurt

 

À propos de ce nouvel album, Young Fathers annonce à demi-mot une atmosphère plus calibrée et concentrée : “C’est la tendresse dans le labeur. Nous avions expulsé un tas de trucs avec beaucoup de dynamisme et d’énergie sauvage avant, mais pour celui-ci la fièvre était plus calibrée, voire assagie. Ça a élargi le champ d’action pour nous et c’est de là que vient le vrai bonheur. On s’est fait pousser un autre bras. Nous nous sommes surpris nous-mêmes. Donc revenir avec un titre appelé “Geronimo” est tout à fait approprié. On est à nouveau tous les trois, mais toujours dans un putain de sous-sol.”

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