Il y a un an, Meskerem Mees nous dévoilait sa folk intimement élégante. Elle ne partait alors de rien, et pourtant. Près de 365 jours plus tard, Meskerem sort son tout premier album, Julius, et nous invite avec brio à entrer dans son monde aussi poignant que flamboyant. Un petit bijou aux sonorités acoustiques dignes des plus grands artistes folk, qui risque de s’inviter dans vos cœurs en un rien de temps. Plongez avec nous dans ce monde gorgé de tendresse et de couleurs.
Originaire de Gand en Belgique, la jeune singer-songwriter de 22 ans possède une force indiscutable : elle nous captive instantanément, et ce, dès ses premiers riffs de guitare acoustique. Il y a près d’un an, Meskerem Mees décidait de se lancer en toute modestie sur le devant de la scène folk belge avec la sortie de Joe, première pépite de la jeune artiste. Un premier titre nous rappelant directement le style inimitable de Moriarty et de son légendaire Jimmy. L’aventure de Meskerem Mees débute alors sur les chapeaux de roue, son premier titre atteignant aujourd’hui des millions d’écoutes.
Le coup de projecteur
Quand nous découvrons Meskerem Mees en première partie du concert d’Ásgeir le 14 février dernier, ce qui nous saute directement aux yeux, c’est toute l’assurance que la jeune artiste dégage. Une aisance qui dévoilera quelques minutes plus tard la sincérité débordante ainsi que la profonde sensibilité de celle-ci, et ce, pendant près de 40 minutes. Rapidement, Meskerem Mees séduit nos cœurs. L’impulsion donnée par la sortie de Joe donne un coup de projecteur sur le talent incontestable de l’artiste. Sans crier gare, elle se fait remarquer tant en Belgique qu’à l’étranger et les morceaux qui suivent ne font que confirmer son statut d’artiste talentueuse. Meskerem gagne en confiance et les sorties s’enchaînent. Entre The Writer, Seasons Shift ou Astronaut, nos oreilles ne cessent d’être comblées.
La jeune singer-songwriter nous dévoile ainsi de nouvelles facettes de son univers, nous rappelant avec émotion certaines scènes déchirantes du film, dans lequel Oscar Isaac tente tant bien que mal de se faire une place sur la scène folk new-yorkaise. Ces nouvelles pépites folk sont véritablement synonymes de tremplin pour l’artiste, et lui permettent ainsi de remporter le prestigieux Montreux Jazz Talent Award lors de la cérémonie située sur les rives du lac Léman.
Que l’aventure commence
Avec la sortie de Julius, Meskerem frappe fort. Et si sa simplicité et son authenticité ne sont ainsi plus à prouver après ses premiers singles, l’arrivée de son premier album marque le début d’une nouvelle aventure pour Meskerem. Avec Julius, celle-ci nous prend par la main et nous invite au cœur de ses émotions les plus profondes pour nous raconter de nouvelles histoires. Des histoires aussi irrésistibles que déchirantes, qui nous dévoilent un univers tout bonnement rayonnant.
« Je me suis longtemps opposée à tout ce qui sonnait trop moderne. Ce disque est très minimaliste. Je m’intéresse à un tas de choses. Derrière, je peux partir dans un million de directions » explique-t-elle au micro de Julien Broquet pour le Focus Vif.
Un minimalisme qui traverse indéniablement les treize productions qui composent Julius. Avec l’aide de Koen Gisen, Meskerem Mees explore le less is more de manière très subtile et réfléchie. Les arrangements dépouillés de l’album mettent alors en lumière la plume désarmante de la jeune singer-songwriter, accompagnée une nouvelle fois du violoncelle de son époustouflante acolyte de toujours, Febe Lazou.
À travers ces nouvelles mélodies, Meskerem trouve les mots justes. Que ça soit sans détours ou de manière terriblement poétique, et ce, afin de nous plonger sans réfléchir dans l’histoire de chacun de ses titres. Blue And White fait partie de ces merveilles. En quelques secondes, Meskerem nous emporte avec elle le long des côtes, où le bruit des vagues nous murmure un peu de douceur entre deux accords de guitare et de violoncelle.
La musique étant un véritable exutoire, la jeune artiste déverse ses joies et ses peines grâce à sa plume inspirée des plus grand.e.s. Meskerem Mees réinvente ainsi ce storytelling folk à la manière de Bob Dylan, Joni Mitchell ou Laura Marling. Réinventer certes, mais sans modifier l’ingrédient secret : l’ingénuité. Song For Lewis et Parking Lot en sont le parfait exemple. Meskerem se livre, se confesse, et pourtant rayonne.
En mars dernier, nous vous invitions à vous laisser capter par la folk enivrante de Meskerem Mees, nouvelle sensation folk de la scène belge. La jeune gantoise nous avait ainsi captivés avec ses quelques accords de guitare. La suite s’annonçait ébouriffante. Il y a huit mois donc, nous faisions le pari qu’elle allait surprendre la scène belge. Aujourd’hui le pari est réussi. Avec la sortie de son premier album, Meskerem Mees va plus loin encore que nos attentes. En fin de compte, la douceur de Meskerem est sans aucun doute ce dont nous avions besoin en cette fin d’année glaciale. Si la voix pure, un tantinet rauque de Mees vous fait succomber autant que nous, on ne peut que vous conseiller d’aller écouter ses jolies mélodies sur la scène de l’Orangerie du Botanique le 5 décembre prochain.
Toujours au premier rang d’un concert par amour mais surtout parce que je suis le plus petit. Je fais de la mélancolie mon principal outil.