Avec Plane, Glauque poétise la dépendance
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Auteur·ice : Charles Gallet
27/06/2019

Avec Plane, Glauque poétise la dépendance

Découvert en 2018 avec un premier titre, Robot, qui jouait autant le rôle de note d’intention, Glauque est le nom qui bourdonne de plus en plus dans les oreilles des amoureux de musique. Le collectif de Namur revient aujourd’hui avec Plane, un nouveau titre qui risque de vous laisser sur le carreau et faire d’eux plus qu’une belle promesse.

Un choc. Ça arrive comme ça, par surprise, ça nous attrape et ça nous fracasse. On ne comprend pas vraiment ce qui nous arrive mais nos yeux et nos oreilles s’unissent et collent toutes notre attention à ce qui se déroule sous nos yeux. À force de parler de musique, d’écouter des albums encore et toujours, de vivre en permanence avec cet écho sonore de tout ce qui vient à nous chaque jour, les chocs se font de plus en plus rares. Mais ils arrivent et quand ils frappent, ils ravivent une flamme qu’on a souvent peur de voir s’éteindre. Aujourd’hui la flamme s’est rallumée de manière inattendue avec le nouveau titre de  Glauque. Ça s’appelle Plane et c’est une claque monumentale. Cinq minutes trente qui finissent par nous laisser K.O. dans le chaos.

Plane, c’est la poétisation de la dépendance. Le titre pose un regard extérieur sur celle-ci, il en parle directement tout en montrant les causes, la désespérance, la perte des repères et la solitude masquée mais aussi les conséquences, pour celui qui sombre dedans comme pour ceux qui l’accompagnent. Une relation d’amour-haine, de violence et de tendresse face à un mal qui ronge un être aimé et pour lequel on ne peut rien faire au final. Une poésie de chaque instant, où chaque mot trouve sa place et sa respiration, où chaque syllabe claque nos oreilles.

Un texte fort et percutant qui se lie à une production sous tension pour former un ADN musical où le son répond aux paroles, où la colère s’embrase et où l’un ne peut exister sans l’autre. Car ici, les intonations électroniques, comme une alarme préventive, grondent et explosent le silence, attrapent les pulsations de nos cœurs pour les amener au rythme du son quitte à créer le malaise dans nos esprits et nos corps.

Plane, c’est un prolongement, une amplification de ce que Robot laissait entre voir, une terre vierge ou les genres n’existent plus, où l’électronique, le rock et le hip hop se retrouvent en un centre qui forme Glauque, d’un vert qui tire vers le bleu. Au-delà de la chanson, la vidéo de Romain Vennekens nous pousse à tendre l’autre joue. Filmée au plus près des corps, entre le froid du réel, le flou et les stroboscopes de la défonce et l’éloignement progressif des amis pourtant si liés au départ. Le titre se termine par cette phrase comme une lame de froid ” Et si tu crèves tout est calme.” Pour celui qui part sans doute, mais que deviennent ceux qui restent ?

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