| Photo : Alexander D’Hiet
Passé maître dans l’art de bousculer nos émotions en tous genres autant qu’il arrive à remuer nos corps de longues heures durant, notre groupe de crooners belges préféré ne cesse de se réinventer et de nous surprendre. Quelques mois seulement après la sortie de Sand, dernier bijou en date du groupe, c’est avec une réinterprétation live de dix titres issus de celui-ci que Balthazar nous revient aujourd’hui. Une immersion musicale des plus intimes nous plongeant avec sensibilité dans l’univers du groupe.
Lors de notre rencontre en février dernier, Marteen Devoldere et Jinte Deprez nous l’expliquaient : Sand était initialement prévu pour résonner plus comme une nouvelle expérience de groupe qu’il ne l’est actuellement. En effet, nos cinq compères avaient dans l’idée de laisser plus de place à l’authenticité du moment, délaissant certains arrangements plus électroniques, comme ils peuvent le faire avec adresse lors de leurs concerts.
Et si Sand n’aurait ainsi pas sonné pareil dans d’autres circonstances, il n’en demeure pas moins qu’il reste un véritable chef-d’œuvre synonyme de résurrection pour le groupe à l’écriture toujours aussi gorgée de mélancolie, de fragilité et d’espoir.
| Photo : Alexander D’Hiet
Une authenticité retrouvée
Séparés par la force de la crise sanitaire, c’est niché entre les murs d’un ancien château perdu à la sortie de Bruxelles que le groupe a décidé de se réunir le temps d’une nuit et ce, pour revisiter avec chaleur et délicatesse quelques-uns de ses derniers titres. Leur objectif ? Nous faire découvrir toute cette authenticité musicale dont ils avaient tant rêvé quelques mois auparavant.
C’est alors par l’œil curieux et passionné de Heleen Declercq et en coproduction avec HolyShit sessions que cet univers prend vie pendant près de quarante minutes. Avec fulgurance, la plume étincelante des deux leads singers du groupe prend alors de nouvelles significations, soulignant toute cette sensibilité et brutalité que ceux-ci ont décidé de nous partager sur ce nouvel opus.
Une liste de réinterprétations pénétrantes nous ouvrant les portes par exemple de cette ineffable nouvelle version de On A Roll, nous laissant sans voix face à ce sublime piano-voix de Jinte Deprez. Entre You Won’t Come Around, Powerless ou I Want You, le groupe se lâche et se fait plaisir. Un plaisir sans équivoque que l’on s’empresse de partager dès les premiers accords de piano survolés de ces riffs de guitares légendaires.
Comme l’explique le groupe lui-même, on ne comprend le véritable sens d’un album que lorsqu’il peut être joué en groupe. Et si cette expérience presque cinématographique nous rend encore plus accro aux mélodies de Balthazar, ces rafraîchissantes nouvelles versions ne peuvent que nous donner l’eau à la bouche quant aux deux passages du groupe sur la scène du Lotto Arena d’Anvers en novembre prochain.
Toujours au premier rang d’un concert par amour mais surtout parce que je suis le plus petit. Je fais de la mélancolie mon principal outil.