Il y a quelques jours, Tim Dup se produisait à l’Archiduc pour présenter son second album Qu’en restera-t-il ? On l’a rencontré juste avant qu’il ne pose ses mains sur son piano. Après de piètres imitations de l’accent belge, on a bu du thé (DryJan oblige) et on a parlé de sa musique mais aussi de la lenteur, de la légèreté et du doute. Ca a duré un moment ou peut-être, une éternité.
La Vague Parallèle : Hello Tim, comment vas-tu ?
Tim Dup : Bien, je suis content d’être à Bruxelles pour parler de l’album. Puis je suis aussi très heureux de l’accueil que les gens lui font !
LVP : En deux ans et deux albums, pas mal de choses ont changé. On dit toujours qu’un deuxième album, c’est plus de stress. Tu l’as ressenti comme ça ?
Tim : En fait, c’est le système qui rend le truc stressant. Mais personnellement, j’ai décidé de ne pas me mettre de pression. J’ai essayé de ne pas me poser trop de questions, de ne pas anticiper ce qu’on allait en penser pour être beaucoup plus dans l’appréciation de ce qui se passe et de ce que je vis. Finalement, je pense que j’avais beaucoup plus d’attentes pour le premier album. C’était la première fois que je me présentais au public, dans le propos, dans mes textes mais aussi en live. J’avais donc peut-être besoin de plus de retours que sur cet album-ci. Et puis en deux ans, j’ai beaucoup appris sur le métier et surtout sur moi, c’était dingue mais j’ai eu besoin de prendre un peu de recul et de me reposer. J’ai donc beaucoup voyagé, j’ai pris du temps pour moi et j’ai recommencé à écouter de la musique et à écrire des textes. Pour retrouver l’inspiration, c’est important d’être curieux, d’être ouvert aux choses.
LVP : Comment as-tu fait pour rester serein ?
Tim : Je pense que le thème de l’album et le fait que je prenne un peu de temps pour l’écrire m’a aussi permis de le désacraliser. Je me dis que ce n’est “que” de la musique. La seule chose qui compte pour moi, c’est d’écrire avec la même sincérité, la même authenticité et de suivre mes intuitions et mes émotions. Mon but, c’est de faire comme depuis le début, la musique que j’aime. Après bien sûr, j’espère aussi que cet album trouvera un public et que je rencontrerai encore des gens grâce à lui.
LVP : Tu as beaucoup voyagé ces derniers temps. C’était important d’être loin pour écrire ?
Tim : Je suis parti pour écrire, mais pas seulement. Certains voyages m’ont permis de ramener des chansons, d’autres voyages des nouvelles et parfois j’ai aussi ramené du vide. Et en fait, le vide, c’est bien aussi. Par exemple, après la tournée, je suis parti tout seul pendant un mois au Japon et là, ce que je cherchais avant tout, c’était du vide. Faire le vide en moi, faire de la place pour le remplir après.
LVP : Que racontent ces nouvelles d’ailleurs ? Qu’apportent-elles aux chansons ?
Tim : On va dire que ce sont des bribes de moments vécus et, je ne sais pas pourquoi, je trouvais que ça se passait de musique. L’idée c’était de créer des choses autour du disque et de compléter un peu les chansons. J’aime bien cette idée de proposer une porte d’entrée particulière vers ma musique, plutôt que de faire un truc hyper classique, avec une bio et plein d’éléments de langage un peu nazes. Ici, j’ai envie que les gens s’approprient ce disque comme ils le souhaitent, qu’ils entrent dans une histoire et qu’ils réinterprètent tout ça. Le thème, la question qu’il pose et les chansons sont là pour le public. À lui de chercher ses propres réponses à travers ce que je propose.
LVP : Sur la pochette de l’album, tu caches ton visage mais tu montres quand même celui des autres.
Tim : Vu la question que je pose, je ne voyais pas trop l’intérêt de me montrer. Je n’ai pas envie que les premières façades soient les choses qui restent. Ce qui compte dans la vie, c’est d’aller plus loin, dans la profondeur. Puis, je voulais vraiment explorer cette question du côté éphémère des choses, avec ce trait de peinture qui m’efface, comme une allégorie du temps en quelque sorte. J’avais surtout envie de mettre l’accent sur les autres, parce que cet album, il représente aussi le monde qui m’entoure. Moi je m’en fous de ma gueule en fait, c’est pas important.
LVP : Tu parles très souvent des rencontres, du lien avec les gens. Qu’est-ce qu’une rencontre pour toi ?
Tim : Je dirais qu’une rencontre, c’est une alchimie avec quelqu’un. Une alchimie d’émotions entre deux entités. Et souvent, c’est aussi lié à l’apprentissage. Les deux parties s’apportent des choses mutuellement et peuvent changer la vision des choses de l’autre. Il y a aussi l’imprévu dans une rencontre. Tu ne maîtrises pas mais il se passe un truc. C’est ça qui est beau.
LVP : Comment se construisent tes collabs avec d’autres artistes, comme par exemple Porte du soleil avec Gaël Faye ?
Tim : Tout d’abord, le disque est une collab, puisqu’on l’a réalisé en grande partie à trois avec Damien Tronchot et Renaud Létang. On avait une manière très différente de travailler tous les trois mais une belle compréhension de l’autre, ce qui nous a permis de bien bosser. On a en commun cet amour des ambiances sonores grâce auxquelles l’album se place dans un espace particulier. Chaque chanson est la photographie d’un instant, ce qui offre un aspect assez visuel à la musique.
En ce qui concerne les artistes, j’ai eu la chance de faire pas mal de premières parties et de rencontrer plein de gens incroyables sur mes tournées. Du coup, ça m’a permis de faire des choses assez cool, notamment de chanter avec Véronique Sanson ou d’écrire pour Louane. Avec Gaël, quand on s’est rencontré il y a quelques années, on s’était promis de faire un truc ensemble. On a donc écrit cette chanson avec ces références en commun du voyage et du départ. Sur la chanson Une autre histoire d’amour, il y a aussi la voix de Flore (Benguigui, de L’Impératrice). Finalement, ces rencontres, que ce soit pour le boulot ou pas, c’est ce qui donne du sens à la vie.
LVP : On t’a beaucoup parlé de Songes comme d’une chanson très engagée. Comment vis-tu ça ? D’après toi, lorsqu’un artiste prend la parole, faut-il nécessairement qu’il se positionne, qu’il prête sa voix à certaines causes ?
Tim : En fait, c’est personnel. Je n’ai pas envie de me mettre en avant en tant qu’artiste pour défendre des trucs. Ce sont des sujets qui me semblent essentiels et j’aimerais qu’on le considère comme tel, sans chercher à me coller cette étiquette du chanteur engagé qui ne me va pas.
Mais aujourd’hui on a l’impression que ceux qui sont dans les hautes sphères du pouvoir sont complètement déconnectés de la réalité. Donc je pense que l’artiste peut avoir ce rôle de “passeur de réalité”. Ce que je veux dire, c’est qu’un artiste raconte une époque. Donc il inclut forcément dans ses œuvres le monde tel qu’il est. Il s’exprime sur la réalité sociale qui est la nôtre pendant que les hommes politiques, eux, vivent dans un autre monde. Donc mine de rien, je suis heureux qu’il y ait des artistes qui soient engagés et qui m’aient par ailleurs inspiré.
Tous les jours, il y a des trucs qui me révoltent. L’enjeu ce n’était pas d’être porteur d’une cause à tout prix, mais plutôt de ne pas avoir peur de parler de ce qui me tient à cœur. Par contre, je voulais trouver de la finesse là-dedans, en parler sans en faire un truc ultra-politisé. C’est pourquoi je ne pense pas prêter ma voix ou devenir le porte-parole de qui que ce soit.
LVP : Mais dans ta voix, que voudrais-tu qu’on trouve ? Et d’ailleurs pour toi, c’est quoi “une voix” ?
Tim : Dans ma voix, sans vouloir donner l’impression de tout réduire à ça, j’aimerais qu’on y trouve une émotion, tout simplement. Arriver à faire passer des messages, des états d’âme et des questionnements au public. Parce qu’une voix pour moi, c’est l’un des plus gros vecteurs d’émotions. A côté de cela, la musique, ce ne sont que des ondes qui opèrent de manière assez mathématique afin de produire un truc plus ou moins construit. Mais la voix, c’est quelque chose de plus profond, c’est la signature de l’humain. Je dirais même, de l’humanité. Et chaque humain en a une. C’est ton identité, ça fait partie de ce que tu es. Puis, c’est marrant mais une voix ça se travaille aussi. J’en ai pris conscience assez tard mais vraiment, plus tu la travailles, plus tu peux faire de choses avec.
LVP : Qu’est-ce qui te touche ?
Tim : Potentiellement tout ! Dans la vie, vraiment, tout peut être beau et c’est ça qui me plaît dans la dimension de “poésie”. Après, pour s’en inspirer, il faut vivre des choses et il faut être curieux. Tu ne peux pas attendre sans rien faire car l’inspiration se trouve dans ta façon de vivre, dans ce que tu regarde comme film ou dans les livres que tu lis. Si tu ne veux pas sortir de tes propres sentiers battus, tu ne trouveras jamais rien. Je pense que tout se nuance à force de vivre. Le doute est un truc dont on parle peu mais chez moi, c’est un réel vecteur de vie. J’aime tellement douter. Puis, je crois que ce qui me touche se trouve également dans la notion de “temps”. Il faut oser contempler, prendre le temps de regarder et tout devient beau. J’en suis persuadé, il y a de la beauté partout. Par contre, parfois, ce qui fait que quelque chose te touche c’est l’alchimie d’un moment et d’une émotion. Tu n’as aucune maîtrise là-dessus, mais c’est cool aussi !
LVP : On dit souvent que tu es le chanteur de la poésie. Où se cache alors la poésie, si ce n’est partout ?
Tim : La poésie pour moi, c’est la vie humaine. C’est cette façon qu’on a de marcher sur un fil assez dichotomique entre l’éphémère et l’éternité. Je la vois aussi dans les photographies de nos sensations et dans les moments d’humanité. En tout cas, je n’ai pas trop envie de concevoir la poésie comme un truc hyper-intellectualisé. Je trouve que la poésie, c’est avant tout de la sensation. Et puis c’est aussi très lié à la mélancolie.
LVP : La question du lendemain, ça t’angoisse beaucoup ?
Tim : Comme beaucoup d’entre nous, c’est vrai que je suis assez perplexe sur cette question du lendemain. Ça me provoque à la fois beaucoup d’inquiétudes, à grande échelle (à l’égard de la planète notamment, du sort de l’humanité, de ce qu’on fait ici, etc.), et en même temps j’aime bien cette sensation de lendemain, parce que c’est aussi une sorte de nouveau départ. Le lendemain, c’est le lever du soleil, c’est aussi l’ivresse au petit matin quand t’es sorti un peu tard la veille. C’est aussi la lenteur de nos esprits au réveil. Et la lenteur, c’est pas trop à la mode malheureusement. Mais il faut la préserver même si c’est assez incompatible avec notre société. Comme le silence, c’est important. Pour le trouver, il faut se déplacer mais ça en vaut la peine. Enfin surtout, le lendemain, c’est lié au matin donc j’aime bien. Le matin, d’un coup, tout est plus léger. Comme dans Kundera, je trouve que le soir amène une sorte de pesanteur et le matin son lot de légèreté.
LVP : Dans Je te laisse, tu abordes la question de la transmission. C’est un sujet qui est au cœur de l’album.
Tim : Je trouve que c’est une question universelle et très ancrée dans notre époque, à tous les niveaux. Qu’est-ce qu’il en restera de tout ? De nos relations, de nos villes, de nos bars et de nos cafés, de nos souvenirs, de cette planète, même de cet album en fait ? Ce qui me plait, c’est qu’à l’échelle de l’univers, la réponse est “rien” ! Même une symphonie de Mozart, c’est du pipi de chat. Au début de l’album, j’ai repris une phrase de Jean Cocteau, “le temps des hommes est de l’éternité pliée”. Je trouve que ça répond un peu à cette question. À grande échelle, on est peut-être rien mais dans le petit espace-temps qu’on a, libre à nous d’en faire ce qu’on veut. La conscience de l’éphémère donne ainsi énormément de préciosité au présent et à ce que j’en fais.
LVP : À part de la musique, qu’est ce que tu veux qu’il reste après toi ? De l’espoir et des bons sentiments, c’est tout ?
Tim : Finalement oui, c’est tout ce qu’on peut laisser. C’est aussi un message que j’ai envie d’envoyer à ceux qui viendront demain. Voilà ce qu’il vous reste, à défaut d’une planète en bonne santé, de l’espoir, des bons sentiments, du soleil et des chansons.
LVP : Dans tes chansons, je trouve qu’on passe très vite de la lumière à l’obscurité, de la douceur à la férocité de ta voix, à la force des instrus, etc. Comment tu jongles avec tout ça ?
Tim : C’est encore une fois une question de nuances et de contrastes, c’est un mélange que j’aime beaucoup. Quand t’as un texte très en colère, par exemple, parfois la manière la plus juste de faire passer ton message, c’est justement de ne pas être dans une interprétation de colère. Pour un texte ou un thème plus léger, si tu vas chercher dans la mélancolie plutôt que dans la joie, tu donnes plus de consistance à ce que tu dis. L’idée c’est d’essayer de trouver des éléments de contraste qui font que t’as un album qui respire, qui jongle entre plusieurs émotions et plusieurs sensations. Puis finalement, même si c’est peut-être un peu bateau, je suis sans doute comme tout le monde, un être fait de nuances et de paradoxes.
LVP : C’est ça en fait le secret de ta musique ? Des chansons qui font du bien et qui nous déchirent le cœur à la fois, qui jouent autant avec la légèreté qu’avec la profondeur ?
Tim : Ça me fait tellement plaisir. La semaine dernière, pour fêter la sortie de l’album, j’ai organisé une expo et pendant le documentaire, j’ai vu des gens qui pleuraient mais souriaient en même temps. J’ai trouvé ça très beau. Pour répondre à la question, c’est pas forcément un truc que je recherche mais je suis très heureux de pouvoir faire passer ça. Les chansons que j’aime le plus, c’est celles qui me provoquent cette émotion. Quand tu es dans un état d’immense bonheur, tu les écoutes et elles t’amènent suffisamment de pesanteur, elles créent de la mélancolie (heureuse) en toi. Un truc qui fait que t’es en train de kiffer mais avec tendresse, pas dans un truc aveugle un peu nul. Et à l’inverse, quand tu es triste, elles te plongent encore plus dans ton désespoir. Parfois ça fait du bien d’être maxi-triste et d’écouter une chanson encore plus triste pour justifier un peu plus ta tristesse. Il y a un album qui représente ça pour moi, c’est Everyday Robots de Damon Albarn. C’est un album qui, dans les moments de soleil, met juste une once d’orage en toi et dans les moments d’orage, te met un gros coucher de soleil dans la gueule. C’est trop bien.
LVP : Qu’il s’agisse du précédent album ou de celui-ci, j’associe beaucoup ta musique aux mois d’été, à la plage et à la mer. Moi, la mer me fascine autant qu’elle m’effraie mais j’aime son image. Et sur ton album, la mer est souvent là. Elle apparaît sur certaines chansons (Le visage de la nuit), dans tes clips, sur ton Insta, etc. J’avais donc envie de parler d’elle avec toi. Qu’est-ce que t’évoque la mer ?
Tim : Je suis un peu fasciné par la mer, j’aimerais y vivre un jour. J’ai grandi avec deux grands pères qui vivaient près de la mer (l’un en Normandie et l’autre en Corse) et ça m’a fait du bien, je pense. J’aime le côté à la fois implacable et tout puissant de l’océan, et l’accalmie qu’il procure. Je vois ça comme un point d’encrage de la nature. Je n’ai pas le permis voiture mais j’ai le permis bateau. J’adore filer sur l’eau, je trouve ça sublime. Pour moi, un bain dans la mer ça cristallise énormément de choses. C’est très lié au genre humain en fait, ça représente à la fois l’immense liberté de nos vies et le coté anecdotique et ridicule de notre petitesse. L’alchimie des deux est parfaite.
LVP : En 2017, La Vague Parallèle (puisqu’on parle de la mer, lol) t’avait demandé où tu voudrais être dans 10 ans. Tu avais répondu que tu espérais “avoir des enfants, un chez toi et un piano”. Finalement dans 7 ans, on part toujours là-dessus ou les plans ont changé ?
Tim : J’ai pas mal contrasté tout ça. J’ai envie d’avoir un chez moi, à la mer idéalement, pour inviter mes proches mais j’ai aussi envie de rester libre de voyager. Je veux continuer à rester curieux et à entreprendre des choses, sans être bloqué dans un seul truc. En ce qui concerne les enfants, j’ai envie d’en avoir mais j’ai conscience que si j’en fais, c’est pour eux et pas pour moi. Parce que je suis heureux d’être vie et j’ai envie de leur donner cette chance-là. D’un autre côté, je ne sais pas si c’est un cadeau que de les faire naître dans le monde dans lequel on vit. Je n’ai pas encore les réponses à mes questions.
Par contre, pour le piano, rien n’a changé. Toujours un piano.
LVP : Pour finir, comment fait-on pour mourir vieux ?
Tim : Si on le prend au mot, le conseil que je donne serait d’être bien réac, bien con, bien peureux, bien nul. Si t’es nul et que tu ne prends pas de risque, je pense que tu peux mourir vieux. Pas sûr de conseiller un plan plus naze que celui-là. Je pense que c’est bien plus intéressant d’essayer de débusquer le bonheur là où on peut, de trouver des endroits où on s’épanouit, de rencontrer des gens, de douter toute sa vie, de ne jamais cesser de nuancer les choses. Bon, ça fait pas la promesse de mourir vieux mais ça fait la promesse de mourir heureux ! Et ça, c’est cool.
- 07 Mars : La Cigalière (Sérignan)
- 12 Mars : Le PréO (Oberhausbergen)
- 13 Mars : Festival À Travers Chants (Saint Saulve)
- 14 Mars : La Souris Verte (Épinal)
- 20 Mars : La Source (Fontaine)
- 21 Mars : Festival Voix de Fêtes (Genève – CH)
- 22 Mars : La Comédie Odéon (Lyon)
- 27 Mars : La Cigale (Paris)
- 02 Avril : Rock School Barbey (Bordeaux)
- 03 Avril : Stereolux (Nantes)
- 10 Avril : Fuzz Yon (La Roche-sur-Yon)
- 11 Avril : Les Abattoirs (Cognac)
- 16 Avril : Botanique (Bruxelles – BE)
- 28 Avril : Le Trianon Transatlantique (Sotteville-Les-Rouen)
- 30 Avril : Le Silex (Auxerre)
- 15 Mai : Le Tangram (Evreux)
- 16 Mai : La Luciole (Alençon)
J’aime la musique qui fait pom pom pom.