BAD BOY le confirme : Yseult est la nouvelle claque de la chanson française
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Auteur·ice : Flavio Sillitti
01/11/2020

BAD BOY le confirme : Yseult est la nouvelle claque de la chanson française

Yseult a encore frappé. Plus intensément encore, armée d’une créativité qu’on lui connaît et d’un talent qu’on ne questionne plus vraiment. Dans la lumière de son dernier EP, Noir, porté par le titre Corps, la chanteuse a annoncé récemment l’arrivée d’un nouveau projet intitulé BRUT (sortie le 20 novembre), toujours au sein de sa propre écurie, YYY LabelAvec BAD BOY, premier titre dévoilé, elle “peint avec sa voix et son corps un tableau sur l’abandon de soi”. Et la fresque est incroyable. Entre érotisme, sentiments, culture sadomasochiste et vulnérabilité décomplexée, Yseult a une nouvelle fois retourné le petit monde de la chanson française. 

Au fil des morceaux, guidée par ce désir de “retour à l’essence même de l’art”, l’artiste semble avoir trouvé dans le registre de la variété française le terrain de jeu idéal pour mettre à nu ses émotions et stimuler les nôtres. Après avoir brillé sur une trap francisée (baptisée Y-trap), elle semble désormais embrasser la facette plus épurée et dénudée de son art. Si BAD BOY est sobre de par sa forme (un simple piano habille le titre), il y a dans la voix forte d’Yseult une spectacularité indéniable qui pimente l’ensemble. Les mots sont simples, les émotions qu’ils recouvrent, plus complexes. Et c’est justement dans cette complexité que le titre puise sa matière : “J’suis tombée amoureuse d’un bad boy. Me posez pas de question. Me croyez pas, j’men fous : il m’aime, le temps d’une chanson.”

 

L’ensemble est écrit et composé par Yseult elle-même, en équipe avec le studio bruxellois Crown BXL. Et, dans le même esprit que pour son classique Corps, un piano-voix suffit. La voix plante le décor et esquisse l’intensité d’une dépendance sentimentale, charnelle et passionnelle. Pas seulement par le texte, mais aussi par son rythme et sa dynamique, notamment lorsque le “oui, c’était lui que j’attendais” s’harmonise au piano, pour un élan de puissance traduisant la fièvre qui émerge à la vue de ce bad boy. Une pièce de piano qui renforce le propos, avec une fibre élégante et plutôt sombre. Un piano-voix suffit à raconter une histoire et vous la faire vivre, voir et ressentir. Un piano-voix suffit à transmettre, par le biais d’une mélodie, les émotions abordées. Un piano-voix suffit à faire d’un simple morceau une immersion dans les passions sentimentales d’Yseult. Et ça c’est fort, très fort.

Une nouvelle fois, l’art d’Yseult se veut sonore et visuel à la fois. Le clip est conduit par le photographe et réalisateur Thibault-Théodore et son partenaire de vie et de création Nicola Scarlino. À partir d’une idée originale de la chanteuse, le tandem va alors donner vie aux passions brûlantes explorées sur BAD BOY, dans des séquences qui transpirent l’érotisme. En véritable icône d’un esthétisme moderne, Yseult transpose son corps en œuvre d’art punk gracieuse : à la fois bestiale dans sa combinaison BDSM, à la fois élégante emplie de pierres scintillantes. Dans la peau du mauvais garçon, on retrouve le chanteur Ichon, avec qui Yseult partage son intimité la plus crue et vraie. L’alchimie entre leurs deux corps est captivante, corroborant avec sensualité l’esprit lascif du morceau. Sur la dernière minute, la métaphore de la dépendance sentimentale prend forme dans un tableau magnétisant d’Yseult suspendue, s’adonnant à la pratique japonaise du bondage shibari. Un art qui consiste à se laisser entraver de cordages épais. C’est le maître du shibari Alex Dirtyvonp qui initiera la chanteuse pour une expérience intense, tant physiquement que mentalement. “À la minute où il a posé ses cordes sur mon corps, je me suis sentie à la fois vulnérable, en paix et en contact avec moi-même”, confie la chanteuse au magazine i-D.

© Photo : Thibault-Théodore

Pour la suite, l’artiste nous promet une exploration plus profonde de sa sexualité, dans un EP suintant d’érotisme qu’il nous tarde de découvrir le 20 novembre prochain. Elle sera le 11 décembre 2021 à la Salle Pleyel, et il y a fort à parier que d’ici là le petit phénomène sera devenu grande pointure. C’est tout ce qu’on lui souhaite.


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