Depuis 2018, la tendresse porte le nom de Terrenoire. Le duo fraternel français a déjà fait pleuvoir une myriade de titres, ainsi qu’un EP du même nom que leur groupe. Cependant, depuis le titre De l’ombre à la lumière sorti l’année passée, nous sommes restés sur un goût de trop peu, mais surtout « d’encore ». Dès lors, nous attendons avec impatience qu’un album pointe le bout de son nez. Baise-moi vient nous surprendre, avec son parfum sensuel qui nous laisse entrevoir les prémices d’un futur projet qui sortira à la fin de l’été.
Terrenoire, c’est avant tout des histoires qui ont porté les frères Raphaël et Théo jusqu’au-devant de la scène. Des histoires d’enfants, d’adolescents, d’adultes en quête perpétuelle d’identité, à travers des amours et des rêves. Ces expériences humaines remplies de souvenirs ont créé une homogénéité au sein de la fratrie. Le résultat ? Quelque chose d’unique et de fort. Alliant les mots doux du plus grand aux mélodies électroniques du plus jeune, c’est une musique singulière et sincère, qui nous fait vibrer. C’est toujours dans cette direction que le nouveau single est apparu. Il est témoin d’un énorme chemin parcouru, reflétant plus que jamais la maturité de ce nouveau projet. C’est sans aucun doute le côté brut et sans pudeur qui nous touche. Directement, nos cœurs se synchronisent au côté légèrement trap du titre qui mêle quelques instants plus tard le piano, exprimant un désir tumultueux. La voix langoureuse de Raphaël rend encore plus profondes des paroles qui résonnent déjà comme une évidence.
Cette sensualité brûlante est d’ailleurs illustrée avec brio par Vincent Devay dans la lyrics video. Au fil des paroles dansantes et chaudes comme une flamme, nous n’avons qu’une envie : voir où mène cette histoire d’amour érotisé, et si les deux amants peuvent enfin être réunis. C’est à son apogée que les corps ne formeront plus qu’un, en laissant tomber pour de bon les jolies fioritures des paroles pour proclamer avec ardeur leur amour déchirant.
Ouais j’espère que mes voisins seront sourds, car la musique de l’amour, aura l’odeur du tonnerre.
Même si ce projet est avant tout musical, il a aussi permis de mettre à l’honneur l’artistique et le visuel. Quelques jours après la sortie de leur single, les deux frères de Terrenoire ont invité des illustrateurs et illustratrices qu’ils affectionnent à user de leur créativité pour créer leur version de l’artwork de Baise-moi. Ce qu’ils ont appelé “le musée” est alors né, mêlant les styles des artistes et le côté torride du titre, ce qui a donné 26 œuvres d’exception. Elles sont d’ailleurs toutes disponibles sur le compte Instagram du duo, en stories permanentes.
Ce single romantique est une audace qui est saluée par une simplicité déconcertante à mettre le thème du sexe en œuvre. Décomplexion et mise à nu sont les mots d’ordre pour nous ravir durant deux minutes dix-huit, certes courtes mais intenses. Ce n’est en réalité ni vulgaire, ni trop cru. C’est simplement de l’authenticité suant d’amour, et que l’on hume à pleins poumons. Le groupe l’explique dans son communiqué : “On a voulu parler des choses telles qu’elles sont, telles qu’on les ressent, et d’y aller au désherbant”. Voilà ce qu’il manquait en cette période où l’on manque cruellement d’amour. Une caresse musicale au creux de nos oreilles, que l’on écoutera à en perdre haleine en attendant les beaux jours de la fin de l’été.
Photo : Inès Ziouane
Jeune Padawan musical guidé par l’aura de l’indie, du rock psyché et du post-punk. Parfois, le côté obscur me rattrape et je tombe dans la spirale infernale du disco, de Beyoncé et Léo Ferré.