Bear’s Den se réinvente avec Fragments
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Auteur·ice : Hugo Payen
21/09/2020

Bear’s Den se réinvente avec Fragments

Depuis leurs débuts en 2012, Bear’s Den n’a cessé ne nous surprendre avec des albums si différents musicalement mais tellement authentiques. Aujourd’hui, c’est au travers de cette nouvelle exploration musicale qu’est Fragments que l’on redécouvre la plume authentique du groupe avec ces versions orchestrales délicatement menées par le talentueux compositeur Paul Frith. Plongeon direct au cœur de ces sublimes réinterprétations issues des trois derniers albums du groupe !

Formé en plein cœur londonien par Andrew Davie, Kev Jones et Joey Haynes, l’aventure de Bear’s Den débute en 2012 avec la sortie d’Agape, premier EP du groupe qui arrive à séduire en quelques jours le monde de la folk. Apportant avec lui une véritable authenticité et des sonorités chaudes survolées de riffs de banjo indétrônables, le groupe se voit très vite offrir les premières parties de quelques pointures du genre comme Of Monster and Men et Mumford and Sons. Ne pouvant passer à côté de leur succès grandissant, c’est en 2014 que le groupe décide de sublimer l’aventure en rentrant en studio pour la réalisation d’un premier album.

Avec Island, on découvre un nouveau monde, une introspection mélancolique poétisée par des sonorités uniques. Des notes de piano, en passant par les riffs de guitares acoustiques plus purs les uns que les autres, les quelques notes de trompettes ou par l’ingéniosité des batteries, c’est au final un véritable chef-d’œuvre que nous propose Bear’s Den. Avec des titres comme Above the Clouds of Pompeii dans lequel il se passe quelque chose que l’on ne peut expliquer, il nous était impossible de ne pas succomber au premier chapitre éblouissant du trio londonien.

Dans la foulée, l’album se positionne rapidement dans les classements européens et le groupe se voit prendre la route des tournées l’année qui suit. De plus en plus de personnes succombent au charme du groupe qui ne compte pas arrêter son ascension. Cependant, en 2016, le trio se retrouve sans Haynes qui décide de quitter le groupe pour raisons familiales. C’est alors à deux que Jones et Davie décident de continuer l’histoire débutée quatre ans plus tôt. En juillet de cette année-là, Bear’s Den décide d’élargir son catalogue de sonorité avec un deuxième album Red Earth And Pouring Rain qui vient nous exposer l’évolution musicale que le groupe prend avec des arrangements plus musclés tournant à la frontière de l’électronique. Même si ce deuxième chapitre ne fait pas l’unanimité auprès des fans de la première heure, c’est un véritable diamant que nous propose cette fois-ci Bear’s Den, une pièce unique se dévoilant au fur et à mesure des écoutes.

Après plusieurs années de tournées et d’écriture, le duo londonien ayant été renforcé notamment par Christof van der Ven et Jools Owen, s’exile aux États-Unis pour enregistrer son troisième album. C’est ainsi que début 2019, à la suite de quelques singles, nous pouvons découvrir So that you might hear me, nouveau petit bijou du groupe aux titres grandioses comme Blanket of Sorrow, véritable coup de cœur personnel. Si les sonorités penchent de nouveau plus vers les synthétiseurs électroniques que les banjos du premier album, on y retrouve la voix chaude et sérieuse de Davie venue nous raconter de nouvelles histoires aussi belles et authentiques que les premières.

Avec Fragments, c’est un tout nouveau décor que nous offrent cette fois-ci Bear’s Den et Paul Frith. Ces réinterprétations orchestrales de morceaux issus des précédents albums nous transposent dans un univers cinématographique à la beauté indescriptible. L’idée de cet album est née en 2018 après une mini tournée hors-série orchestrée par le célèbre compositeur anglais Paul Frith. Pour ces soirées plus que spéciales, le groupe s’est vu accompagné sur scène d’un orchestre à cordes et d’un pianiste. Rencontré au tout début de leur aventure, le groupe ne s’est jamais éloigné de Frith. C’est ainsi qu’après le succès de cette tournée, ils ont décidé d’enregistrer l’album dans un studio à Londres. L’année suivante, Fragments était né.

On y retrouve donc des titres ancrés dans la culture du groupe, ré-imaginés pour créer quelque chose de nouveau. Qu’il s’agisse de rajouter du croustillant sur Isaac ou d’amplifier la mélancolie sur Broken Parable, ce sont de toutes nouvelles émotions qui s’offrent à nous. En plus des différents titres, ce sont quatre interludes musicaux qui nous attendent sur ce réel chef-d’œuvre musical que l’on peut sans aucun doute comparer au plus somptueux des tableaux.

The hope was that Paul’s new arrangements could shed new light on the songs, bending and refracting and in turn cause different reactions in the music and stir different emotions in the listener.

Selon Davie, en laissant entrer Paul Frith dans leur monde, les membres du groupe sont sortis de cette collaboration enrichis dans leur façon de voir et de faire de la musique. Fragments nous amène ainsi à travers ce nouveau voyage majestueux qui nous ouvre les portes d’une dimension encore inconnue pour le groupe. Ne reste plus qu’à attendre la suite qui s’annonce, on l’espère, toujours plus fabuleuse !


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