Souvenez-vous. Il y a quelques jours, on vous fournissait un guide fait avec amour de festivalier·ère novice en quête de conseils pour une première fois à Esperanzah!. Après n’avoir nous-mêmes pas pu suivre l’entièreté de notre propre guide, on ne vous fera pas une storytime sur les bébés limaces qui ont envahi notre tente (même si l’envie nous démange), mais on vous raconte malgré tout notre vraiment très belle expérience !
C’est comme s’il faisait toujours beau sur le site de l’Abbaye de Floreffe lorsque Esperanzah! s’en empare, même au-dessous des nuages et de quelques gouttes de pluie. Une première pour l’une des personnes qui écrit cet article, une expérience renouvelée pour l’autre, ce sont les corps déjà un peu fatigués par un mois de juillet riche en tentes deux secondes et dénichage de pépites, qu’un duo d’irréductibles oreilles passionnées s’est équipé pour affronter un autre festival d’été, et pas n’importe lequel. Esperanzah!, c’était trois jours d’émerveillement, d’engagement et de découverte au pied de l’Abbaye la plus connue des mélomanes belges.
| Photo : Caroline Bertolini
Esperanzah!, on y va d’abord pour l’ambiance !
Voilà sept jours qu’une équipe de fourmillant·es créatif·ves s’active sur le site avant qu’il ne s’ouvre aux milliers de festivalier·ères qui l’envahiront dès le vendredi. L’objectif ? Offrir une expérience multisensorielle digne des plus grands tout en en conservant une ligne directrice artisanale et surtout engagée. Un premier pari relevé, puisqu’au détour des sept scènes et nombreux espaces de détente et de découverte, les regards ne peuvent s’empêcher d’être attirés, amusés, touchés.
Des décors tout droit sortis de films, une avalanche de couleurs, des collages militants qui rappellent les bases, des curiosités nichées dans les arbres et au détour des allées… on doit bien l’avouer, nous sommes bluffées par l’univers enchanteur de ce festival autant que du sens du détail dont il fait preuve. On pourrait vous le décrire encore, mais on préférera vous dire qu’il faut le vivre pour le comprendre. Comme Augustin Schlit, programmateur pour le festival, nous le disait si bien : “Esperanzah! c’est une expérience à vivre dans son ensemble”. Une première très bonne raison de s’y rendre l’année prochaine.
| Photo : Caroline Bertolini
Des concerts aux DJ sets, aux activités circassiennes, ateliers et stands, aux projections, et aux personnes qui arpentent le sol et respirent l’air à nos côtés ; une atmosphère y règne comme aucune autre. S’il y a bien un festival qui peut, à raison, se vanter d’être une grande famille, c’est Esperanzah!. Pour preuve, il accueille beaucoup d’êtres humains reliés par les liens du sang, de parenté ou d’amour tout simplement. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que l’un de ses campings s’appelle le Camping Famille, que nos corps fatigués après un premier mois intense en festival ont d’ailleurs apprécié essayer (on vous l’assure, il y fait calme et bon vivre, sauf ou même lorsqu’y retentissent des covers des Champs Elysées version “Aaaaaa Esperanzaaaaah!). Sur le site du festival, on pourrait d’ailleurs carrément élever le ratio d’enfants à 30%, selon notre œil aiguisé et nos nombreuses frayeurs. Ils n’hésitent d’ailleurs pas à profiter du privilège “parent” pour mieux voir en concert, perché·es sur les épaules de l’un ou l’autre adulte. Et soudainement, on rêve d’avoir emmené des adultes nous aussi.
“On s’est rencontrés à Esperanzah! il y a 15 ans, depuis on y vient chaque année tous·tes ensemble et je suis marraine de leur petite fille” peut-on entendre au détour de la file des douches dimanche matin. Une vraie histoire de famille on vous dit ! Des choses amusantes, on en voit et en entend d’ailleurs un peu partout dans le festival : il y a l’unique “Magda“, un bar mobile qui sert des cocktails dont personne n’a jamais réussi à percer les secrets et qui rend les nuits un peu plus faciles à oublier, il y a Stéphanie, la meilleure chauffeuse de bus d’Espé, qui nous ramène au camping dans une ambiance digne des plus grandes kermesses wallonnes, tant en termes de playlist que de sensations fortes, il y a les djembés qui raisonnent toute la nuit au camping festif agaçant autant celleux qui aspirent à une sieste qu’aux irréductibles de la nuit. Esperanzah! c’est presqu’un épisode spécial de Camping Paradis, mais en mieux, avec des histoires qui se répètent et des personnes qui s’y retrouvent chaque année faisant l’âme du festival.
| Photo : Caroline Bertolini
Mentions spéciales pour les activités typiquement esperanzahssiennes qu’on a découvertes lors de notre premier passage sur cette belle île. Avant toute chose, parlons du fameux Karaoke live. Ce qui nous amène à cette question, avez-vous déjà hurlé vos poumons aux côtés de quelques centaines de personnes sur des titres tels que I Will Survive, All The Things She Said, ou encore Aline avec un full band tout droit sorti de la piraterie (littéralement, en costumes) ? Vous vous douterez que nous, oui. Et sachez qu’on a réitéré l’expérience une deuxième fois, pour un moment de symbiose musicale qu’on n’oubliera pas de si tôt. Notre dernière mention spéciale va à La Barakakings, show de drag kings qui nous a laissé en admiration totale. Sourires jusqu’aux oreilles et admiration, pourquoi avons nous attendu autant de temps pour découvrir ces joyaux – on se le demande toujours.
| Photos : Caroline Bertolini
Mais que serait Esperanzah! sans son militantisme ?
On nous avait déjà prévenues que les trois jours festifs que nous nous apprêtions à vivre ne manquaient pas de dérouler le tapis rouge au militantisme. Et tant mieux. On vous parlait du Village des possibles dans notre précédent article, on vous avouera ne pas l’avoir assez fréquenté à notre goût. Le conseil était donc pertinent, il faut aller tôt sur le site pour profiter des activités qui commencent avant les concerts. Néanmoins, on a pu voir toutes sortes d’activités y avoir lieu et croiser plein de personnes qui ont à cœur de réfléchir à la société dans laquelle on vit et aux questions liées à la décolonisation. Pour rappel, le thème de cette année au Village des possibles, c’était “Omerta coloniale, réveil international !”. Si on apprécie tant les activités qui ont eu lieu au Village des possibles, il est important de mentionner ce qui lui a permis de prendre sa forme si particulière, notamment grâce une scénographie tout aussi engagée construite et peinte par les membres du collectif Liégeois L Trans Form.
| Photo : Caroline Bertolini
Placardés sur les murs de l’Abbaye, de nombreux messages rappelant les collages militants qui habillent les coins de rue des grandes villes et font écho à nos valeurs partagées, nous rappelant encore une fois qu’on est au bon endroit. “Free Paul Watson“, peut-on aussi lire sur la façade cour de La Rugissante, scène au décor de bateau pirate et à l’ambiance volcanique où raisonnent les guitares qui crient fort, les karaokés live et shows drags.
| Photos : Caroline Bertolini
Esperanzah!, on y va pour l’ambiance mais aussi pour la musique
Au détour des cinq scènes musicales, les curieux·ses se réjouiront de la diversité des propositions tant en termes d’ambiance que de découverte. Si Esperanzah! fait place chaque année à un large panel de styles musicaux, rap, électro, pop, les aficionados de musiques du monde, dub et curiosités cuivrées ne sont pas pour autant oubliés. Autant en termes de musique que de papilles (oui, il est parfois difficile de quitter l’espace food), il y en a pour tous les goûts. De notre côté, on a évidemment eu des coups de coeur autant qu’on a pris plaisir à écouter à nouveau les artistes qu’on aime déjà tant.
Yamê
Après de multiples péripéties en provenance de la capitale, un double montage de tente et le temps d’attraper une bière, Yamê était déjà sur la grande scène surplombant le jardin de l’Abbaye de Floreffe. De quoi nous donner envie de sortir la Bécane pour une virée à la fois douce et sauvage à travers les routes sinueuses du Namurois. Mais l’escapade devra attendre encore un peu, Yamê, bien décidé à nous garder près de lui, est clairement là pour nous remplir de bonnes énergies et enchaîner les bangers. Un concert d’ouverture bouillonnant d’amour et de belles envolées lyriques, de quoi échauffer toutes les belles voix qui allaient enchanter le festival pendant 3 jours.
La chanson qui nous a mises en voix :
Lalalar
Déjà découverts au Micro Festival en 2023, il nous tardait de retrouver Lalalar sur une piste de danse pour admirer ses moves incarnés mi-boomers mi-expérimentaux. Pourtant, venir à un concert de Lalalar c’est prendre le risque d’être séduit·e par des lignes de basses sensuelles au groove inébranlable. Quand le psyché s’habille sexy avec des sonorités turques, il nous allume les cœurs et les mollets. Ce moment ensoleillé devant l’esplanade plein à craquer de la scène Nova en aura fait danser plus d’un·e, dans une ambiance dont on se languit déjà.
La chanson qui a fait bouger nos hanches plus que nécessaire :
| Photo : Caroline Bertolini
Jean Paul Groove
Ah la la. Jean Paul Groove, Jean Paul Groove, Jean Paul Groove. Qu’est ce qu’on ne ferait pas pour vous voir une 45ème fois. Il ne nous faudra pas mille phrasés pour vous expliquer comment on a ressenti le show donné par les trois zigotos de la claque monumentale. On s’est fait rouler dessus par un bulldozer, tout simplement. Mais à la question est-ce une mauvaise chose ? On vous répondra sans aucune hésitation qu’on le refera une 46ème fois avec grand plaisir. Quelques minutes pour se faire terrasser par le poids du son qui semble tout d’un coup faire une tonne, sous une maîtrise des instruments magistrale qui s’impose à nous. Pogos en chaîne obligent, on a manqué de ne pas en ressortir vivantes, plusieurs fois au moins.
Heureusement, tel Moïse arrivé pour séparer l’eau en deux, c’est Pierre qui prend le rôle de Messie pour diviser une vague de corps muni seulement de son micro-lumière, pour interpréter son featuring exclusif dont “Bain de sourires” est le seul gimmick. Un exploit qui finira même en crowdsurfing, ce qui manque encore à l’histoire de Moïse il nous semble. Puis, on n’oublie pas les cracheur·euses de feu, qui nous ont empêché de prendre plus de photos, pour notre propre sécurité. On ne leur en veut pas vu le spectacle incroyable.
La chanson qui a failli nous casser la mâchoire :
| Photo : Louise Duquesne
Peet
On ne vous le présente plus, l’ami Peet ! Venu nous présenter Demain, un dernier album intimiste qui raconte la vie avec une douceur amer qui fait beaucoup de bien, le rappeur le plus mignon de Bruxelles a à nouveau su nous capter avec ses histoires d’amour, d’amitié et surtout d’espoir. Si Peet a toujours su beaucoup nous amuser, il est aujourd’hui aussi passé maître pour nous émouvoir et c’est finalement cet art de nous faire passer du rire aux larmes en une track qu’on apprécie tant chez lui. Malgré un invité qui n’avait pas l’air d’être le bienvenu dans un festival aussi engagé qu‘Esperanzah!, Peet a su séduire les cœurs des festivalier·ères en quête de belles aventures et d’un demain plus beau. Un rendez-vous parfait pour une fin de début de festival, de quoi se remplir d’autant de mélancolie que de bonnes énergies avant de regagner nos matelas pneumatiques pour une première nuit perché·es sur la colline de l’Abbaye.
La chanson qui nous a donné envie de croire en demain et de le chanter fort :
Aili
On retrouve pour quelques chansons le duo Aili qui a su mettre tout le monde d’accord sur la scène de la Nova. Au loin, on pouvait entendre des gens s’exclamer sur la qualité de la proposition, puis nous on appréciait une fois de plus le génie du duo belgo-japonais qui ne cessera jamais de nous faire bouger des épaules. Il se peut également qu’une reprise Glamourous ait été placée dans leur set, telle un divin cadeau que nous avons pu apprécier comme il devait en fin de set.
La chanson qui a fait de nous des fans :
Lucky Love
C’est devant un coucher de soleil presque trop romantique que nous rencontrons Lucky Love. Equipé d’une veste qui brille autant que lui, le crooner français nous a proposé de faire un fuck à la masculinité toxique et un cœur avec les doigts à l’amour, le vrai, et c’était super. Âmes hypersensibles ne surtout pas s’abstenir, ce concert est beau, fort et il se vêtit de paillettes pour expliquer les choses les plus simples et primordiales. Les sentiments ne sont désormais plus à cacher, vous pouvez laisser les rivières couler de vos yeux sans vergogne devant Lucky Love.
La chanson qui nous a fait piquer les yeux très fort : pour celle-ci, il faudra faire preuve de patience, puisqu’il s’agit d’une exclu (et oui, il fallait être-là). Restez concentré·es, parce qu’avec I Don’t Care If It Burns, notre cœur s’est brisé une énième fois, mais cette fois-ci, c’était avec plaisir.
| Photos : Louise Duquesne
KT Gorique
Ce samedi soir, c’est KT Gorique qui fait entrer le rap dans l’Abbaye de Floreffe, avec sans doute le concert le plus chaud du festival. Si l’air est lourd ce soir-là et que l’orage menace les milliers de festivalier·ères en quête de sensations, le tonnerre aura pu se faire attendre du côté de la scène Nova pour laisser place à la tempête de punchlines.
| Photo : Louise Duquesne
En français, en anglais, sur de la dub et sur des basses bien vénères, la rappeuse suisse est venue nous donner une belle leçon de générosité et d’engagement, c’est touchant, ça donne envie de danser fort, dans la foule ça hurle, ça saute, mais surtout ça transpire l’amour. N’est-ce pas ça qu’on vient chercher à Esperanzah! ?
La chanson qui a cassé le crâne du premier rang :
| Photos : Louise Duquesne
Youssef Swatt’s
Il paraît que le hasard fait parfois bien les choses, ou que le malheur des un·es fait le bonheur des autres, peu importe puisque c’est une annulation de dernière minute qui nous a permis de nous faire littéralement renverser par les histoires de Youssef Swatt’s ce samedi soir. Un coup de maître de la part de l’équipe de programmation, qu’on remercie d’ailleurs, puisque le nom du rappeur Tournaisien le plus chaud du royaume est sur toutes les lèvres depuis sa victoire dans La Nouvelle Ecole il y a quelques jours.
Pendant plus d’une heure, le lyriciste a enchaîné les textes justes, engagés, parfois déchirants, parfois pleins d’espoir avec une générosité dont seul un Belge élu meilleur rappeur de France est capable. On doit l’avouer, on a bien pleuré, mais ça nous a fait du bien. Parce que cette mainstage, qu’il partagera avec ceux qui l’ont bercé comme il l’a toujours rêvé, c’est l’aboutissement de dix ans de travail acharné pour un artiste qu’on aura adoré suivre depuis ses début, qu’on espère voir monter encore et encore et à qui on souhaite surtout de rester vrai.
La chanson qui a mouillé nos yeux :
| Photos : Louise Duquesne
Turkish Kebap
Fini les larmes car on attendait depuis longtemps de découvrir Turkish Kebap pour la première fois, et quelle entrée en matière puissante sur la scène Nova ensoleillée ! Un portrait de ce qu’aurait dû être notre été, de la musique, du soleil, des gens qui sourient et se prélassent au rythmé effréné d’une musique qu’iels découvrent pour la première fois. Tout le monde n’était pas là par hasard, plusieurs fans éparpillé·es dans la foule se faisant reconnaître, aux premiers rangs notamment, parfois avec leur line-up de la journée écrite sur le corps.
| Photo : Caroline Bertolini
Musique turque sous fond de psyché comme on l’aime, bref, malgré l’allure d’Altın Gün à ses débuts (et il y a de la place pour tout le monde), on a profité de chaque instant comme d’un petit plaisir rare. Le groupe n’hésitera d’ailleurs pas à nous remémorer un autre plaisir, le dürüm, qui “se mange sans sauce en Turquie”, avant de nous laisser nous emporter dans leur fin de concert.
| Photos : Caroline Bertolini
Rokia Bamba
On retrouvait ensuite le début du set Rokia Bamba qui présentait sa soirée La Flamboyance devant une foule en folie au Village des possibles – soirée qu’il nous tarde de découvrir le 21 septembre prochain à l’atelier 210. On ne pourrait parler de cette intervention sans mentionner la MC qui l’introduisait et qui couvrait tout le Village des possibles, Wendy-Jasmine Henchich, dont on a déjà pu voir le talents aux événements des Volumineuses par exemple, ou encore la Fête de la Lumière à l’atelier 210. Elle nous glisse également au passage que son alter ego WEN DJ pourrait être présente lors de La Flamboyance, on retient l’info avec beaucoup d’espoir mais on ne vous confirme rien !
MC Solaar
“Nous sommes ravi·es d’accueillir une légende”. C’est là-dessus qu’allaient doucement se clôturer nos trois jours de pèlerinage à Floreffe, avec le seul, l’unique, l’homme qui capte le mic et dont le nom possède le double A, celui qui aura inspiré des générations de lyricistes les unes après les autres, MC Solaar. C’est trépignant d’excitation malgré des muscles engourdis et des esprits fatigués que nous nous apprêtions à déverser mieux notre flow sur les bangers de notre enfance. Une tension qui atteindra son apogée lorsque retentiront les premières notes d’Intronisation, morceau d’introduction de Géopoétique (l’un de nos albums préférés), un déluge de 30 ans de punchlines condensées en 3 minutes. On a toutes les refs, on est prêt·es. S’il était là pour nous présenter un nouvel album, le plus grand MC de France n’a pas pour autant lésiné sur les classiques : Caroline, Hasta La Vista, Da Vinci Claude et évidemment, Solaar Pleure ! Ce soir-là, il s’agissait de les connaître, ses classiques, et vous pouviez compter sur nous. De quoi bien se mettre en voix pour la suite, et quelle suite…
La chanson qu’on a ratée car on était aux toilettes :
| Photo : Caroline Bertolini
Zonmai
Si nous avons vu Jean Paul Groove à peu près 45 fois, sachez qu’une seule artiste les détrône largement (et peut-être que dans notre cœur aussi) : c’est Zonmai, qu’on aura surement vue quelques 85 fois. Chacun de ses passages et une excuse pour crier toutes les paroles de ses chansons, qu’en fan qui se respecte, nous connaissons toutes par coeur. Alors est-ce que cette review est teintée par notre fan girling ? Bien sûr. Mais notre subjectivité vous rendra peut-être service et vous permettra d’aller voir cette super artiste avant qu’elle fasse les plus grandes mainstages et qu’il ne vous soit plus possible de l’apprécier dans un contexte intimiste. Car ce contexte, c’est celui qui fait briller Zonmai de mille paillettes roses dans un journal intime, lorsqu’elle récite ses paroles à côté du public qui peine a garder son calme avant de pogoter à ses côtés.
La chanson qui nous a enlevé l’usage des cordes vocales :
| Photo : Louise Duquesne
Zaho de Sagazan
Très attendue ce soir-là, c’est avec quelques notes de piano qui déchirent le cœur qui sait ce qui vient après que la nouvelle sensation de la scène française est arrivée sur scène : “je ne peux pas croire que tu m’aimes, mais je t’en prie dis-le quand même”… C’est qu’il ne lui faudra que quelques secondes derrière ce piano pour emporter avec elle cette foule venue déguster sa poésie.
| Photo : Louise Duquesne
Les mélancoliques venu·es se faire du mal seront donc servi·es, Zaho de Sagazan n’est pas là pour les épargner. Il s’agira de tristesse, de colère, d’amours foireuses et d’envolées dramatiques comme on les aime tant du côté de La Vague Parallèle, “parce qu’être sensible, c’est être vivant et nous ne sommes jamais trop vivants”. Une fois la tempête passée et les nuages chassés par les milliers de voix faisant gronder avec elle La Symphonie des Eclairs, Zaho de Sagazan déclare la fête ouverte, elle veut de la danse, des kicks et des flashs, et elle les aura, avant de nous quitter sur sa reprise très attendue Modern Love, évidemment. Une belle dose d’émotions et de poésie pour le clap de fin d’une édition que nous ne sommes définitivement pas prêt·es d’oublier. Merci Espé.
La chanson qui a volé les derniers points de vie de nos cordes vocales :
| Photo : Louise Duquesne
On pourrait croire que votre équipe préférée n’a fait que se frotter les yeux humidifiés par les belles choses que leurs oreilles avaient entendues, mais en vérité, Esperanzah! c’était surtout trois jours et une soixantaine de kilomètres de sourires, d’amour, de danse et de partage. Nous quittons Floreffe avec le sentiment d’avoir été au bon endroit, d’avoir pris part à un projet qui, malgré les difficultés qu’un secteur impitoyable pour l’artisanat et l’émergence a pu lui infliger, a su une nouvelle fois prouver à ses fidèles ses raisons d’exister et de continuer à le faire.
Du côté de nos regrets, il y a malgré tout celui de n’avoir jamais su atteindre La Turbine, la scène la plus transpirante du festival. Au programme : des basses, des basses, des basses, toute la journée et bien après la tombée de nuit. Mais cette scène, très prisée, il fallait la vouloir et surtout la mériter et nous n’avons pas été à sa hauteur. Il faut avouer qu’Esperanzah! c’est surtout une histoire de choix tant la proposition est riche et attrayante et que la FOMO peut être parfois difficile à surmonter. Le seul moyen d’y remédier ? Y retourner l’année prochaine pour prolonger l’expérience.
On clôturera cette expérience avec sans doute le plus beau “Entendu à Esperanzah!” de ce dimanche soir : “Les filles, je me suis bloqué le cul en twerkant devant la sécurité”. Voilà, c’est tout pour nous, à l’année prochaine Floreffe !
| Photo : Caroline Bertolini
C’est comme les Power Rangers, parfois on unit nos pouvoirs pour faire de plus grandes choses.