Blossoms, le quintet indie britannique qui utilise le synthé comme personne nous a réservé une surprise. Ce vendredi 31 février, ils nous offraient leur album Foolish Loving Spaces, presque deux ans après Cool Like You (cette merveille). Le groupe nous avait teasé l’album avec trois titres dans le courant de l’année 2019. Un changement conséquent pour ce troisième album qu’on attendait tant, puisque le groupe semblait prendre une direction différente. Petite analyse du parcours particulièrement moody de Blossoms.
Le groupe a commencé sur une trajectoire similaire aux Arctic Monkeys avec leur single You Pulled A Gun On Me. Mais ils ont vite affiné leur style musical et renouvelé leur son au fil des années. Le rock a fait place à l’indie qui lui a fait place à l’indie pop et enfin la pop/indie aux influences des années 80. Malgré ces changements, Blossoms a toujours gardé le même amour pour les lyrics inspirées par les cœurs brisés, le tout dans une atmosphère presque joyeuse. Ils faisaient d’ailleurs les premières parties de The Kooks en 2019. Ce qui en dit beaucoup sur le son qu’on peut attendre du groupe.
Ce qui a marqué un véritable tournant dans la carrière du groupe, c’est Cool Like You, sorti en 2018. Les synthés des années 80 sont venus se rajouter à leur son, offrant des morceaux inhabituels et variés. On avait toujours eu ce sentiment vintage qui accompagnait les cinq musiciens même dans leur style vestimentaire. 2018 nous a fait comprendre d’où venait ce sentiment et pourquoi on les aimait tant. En 2020, les fans étaient plus réticents. Encore un tournant, encore un changement de direction qu’on a pu distinguer au son des trois premiers singles. D’abord avec Your Girlfriend qui arborait un son plus pop mais nous laissait un peu de basse pour souffler. Puis avec The Keeper, qui se voyait encore plus pop et joyeux. Et enfin, If You Think This Is Real Life, où la guitare se faisait de plus en plus absente.
Nous en arrivons alors au 31 janvier 2020, et la sortie de Foolish Loving Spaces. C’est le soulagement. Comme à leur habitude, les Blossoms nous fournissent un album Deluxe Edition avec des versions acoustiques, en une sortie contrairement à nos amis français/belges. Soulagement parce qu’on retrouve nos Blossoms adorés. Soulagement parce que malgré le son plus pop, l’album est riche. Que ce soit dans les morceaux qui ressemblent plus à ce que le groupe a déjà pu nous offrir comme My Vacant Days, qui fait penser à leur premier album Blossoms. Ou encore Oh No (I Think I’m In Love) qui arbore les teintes de Cool Like You. Le tout porté par la voix hyper reconnaissable de Tom Ogden, le leader du groupe.
Un rayonnement dans la production qui contraste avec la tristesse des paroles. Une envie de bouger chez soi, ou à leurs concerts – qui sont particulièrement exceptionnels d’ailleurs. Mais surtout un son différent de ce qui se fait en 2020 et ça fait du bien de pouvoir écouter les productions d’un groupe tel que Blossoms. Si vous avez fait partie du heartbroken club un jour dans votre vie, Blossoms est là pour vous faire danser sur ce sentiment qui vous a tant fait souffrir. En espérant les revoir en Belgique pour présenter leur nouvel album et pouvoir laisser les cœurs brisés sur le coté le temps d’un show. Merci Blossoms d’exister.
Mes articles sont plus longs qu’un solo de jazz.