Bluettes : La Belle Vie pour nos oreilles
"
Auteur·ice : Joséphine Petit
27/11/2020

Bluettes : La Belle Vie pour nos oreilles

La Belle Vie, on vous en parlait déjà il y a deux petits mois pour la sortie du titre Promesse, extrait d’un EP à venir. Aujourd’hui nous y sommes, l’EP est là, il s’appelle Bluettes, et il a de quoi conquérir nos cœurs. Avec ce premier projet, le quintet stéphanois nous ouvre la porte de leur monde sentimental. Composé à mi-chemin entre le goudron de la ville de Saint-Étienne et la nature environnante, ce disque promet de les faire rayonner.

Une première expérience pour parler d’amour et retourner le sujet sous toutes ses formes. La Belle Vie porte bien son nom, et livre ici un équilibre des plus sains, entre histoires doucement naïves d’une part, et passions sombres d’une autre. Rien n’est plus saisissant qu’une part d’ombre pour mettre en lumière le bonheur lorsqu’il est présent. Avec cinq personnalités au compteur qui ne demandent qu’à s’exprimer, ça sent le vécu derrière les textes, les influences musicales multiples, et la singularité se transforme dès lors en complémentarité.

 

Pour le plus grand bonheur de nos jambes et leur envie de sautiller, Bluettes s’ouvre sur Ma Piscine (Vas-y danse !). Comme un hymne aux longues journées d’été au bord des bassins bleus, le titre nous avait déjà séduits en juillet dernier. On prend aisément plaisir à le redécouvrir à l’arrivée de l’hiver, pas tellement pour la nostalgie de l’été dernier, mais plutôt pour l’impatience du prochain. Une ritournelle addictive, des voix qui s’entremêlent élégamment, et des mots toujours efficaces et spontanés : La Belle Vie sait comment aller droit au but et nous y emmène avec eux. On replonge aussi dans Promesse pour découvrir avec joie qu’on ne s’en lasse toujours pas. Se laisser doucement bercer par l’alternance des voix : c’est la leçon que nous apprend La Belle Vie avec cet EP. Les cinq amis ont chacun des choses à nous dire, et à la découverte de Bluettes, nous, on a envie de les entendre.

Dans la lignée de Promesse, la voix délicate de Julie éclaire Zéphyr, un titre aux accents printaniers. Sans jamais abonder, les mots sont de nouveau percutants, justes, et sélectionnés avec soin. On nous parle de bouquets, de baisers, et de mots d’amour. Toujours avec tendresse, la sentimentalité des débuts de relations amoureuses est ici enrobée dans une bulle de coton.

Si La Belle Vie nous charme sur les tempos calmes, le quintet sait aussi bien faire dodeliner nos têtes et taper nos pieds au rythme de Nuit Chaude. Avec un titre qui annonce un morceau de pop brûlant de chaleur humide, le groupe relève le défi haut la main et nous fait rêver à des nuits d’été passées sous les étoiles autour de feux de camps. Professionnelle, dans la lignée, fait décoller encore un peu la température, ce qu’on accueille à bras ouverts. Un morceau aux intonations au carrefour entre Fils Cara et Zed Yun Pavarotti, qui rappelle ainsi les origines du groupe. Véritable nid de la pop française ces dernières années, La Belle Vie a su se nourrir du riche bagage musical de la ville de Saint-Étienne.

 

Garder le meilleur pour la fin, ça a beau être un toc pour certains, c’est un bonheur pour nous. Orphée s’impose comme le véritable climax de cet EP. Du phrasé traînant à l’écho des chœurs, d’un franglais incisif à une écriture soignée, du rythme syncopé aux pauses planantes : le mythe coche ici toutes cases du tube revisité à la sauce pop. Avec un véritable risque d’addiction, le titre élève l’EP au rang des disques essentiels à ce début d’hiver.

Pour prolonger l’enchantement, le groupe diffuse en ce moment la deuxième saison de Radio La Belle Vie, une épopée composée de petites vidéos publiées sur leurs réseaux sociaux qui, au-delà de conter leur vie confinée, donne la parole à de nombreux acteurs de la nouvelle scène française. Des petites anecdotes jusque dans des réflexions sur la définition même de la pop, Voyou, Terrenoire ou encore Blandine Rinkel de Catastrophe défilent au micro et au pinceau du groupe. Avec un générique qu’on aurait presque envie de retrouver en entier sur un de leurs disques, La Belle Vie nous fait cadeau de petits bouts de morceaux inédits à chaque épisode. Un très beau prolongement à Bluettes, un premier EP brillant et prometteur de lendemains lumineux pour le quintet.

@ET-DC@eyJkeW5hbWljIjp0cnVlLCJjb250ZW50IjoiY3VzdG9tX21ldGFfY2hvaXNpcl9sYV9jb3VsZXVyX2RlX3NvdWxpZ25lbWVudCIsInNldHRpbmdzIjp7ImJlZm9yZSI6IiIsImFmdGVyIjoiIiwiZW5hYmxlX2h0bWwiOiJvZmYifX0=@