Boy Pablo transforme la tristesse en joie au Botanique
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Auteur·ice : Caroline Bertolini
16/03/2020

Boy Pablo transforme la tristesse en joie au Botanique

S’il y a bien une période qui manque de positivité, c’est celle-ci. Mais heureusement, il nous reste Boy Pablo. Après son passage à Dour lors de l’édition 2019, le jeune Norvégien nous a offert un merveilleux show dans l’enceinte de l’Orangerie du Botanique le 7 mars dernier. Si ses compatriotes de la nouvelle vibe pop offrent des shows de qualité, Boy Pablo nous extasie avec un passage unique et exceptionnel. Un des meilleurs qu’il nous ait été donné de voir cette année. Retour imagé et argentique sur cette merveilleuse soirée (et c’est peu dire).

© Caroline Bertolini

JAKOMO, la première partie, un son tout droit sorti de la Californie belge, nous a étonné·es. Le warm-up qui a convaincu une salle entière qui écoutera dès maintenant les quelques singles du groupe en boucle. Une pensée particulière pour leur nouveau single Onlyu dont nous vous parlions ici. Une belle découverte donc. Mais malgré tout, une impatience générale de voir Boy Pablo se fait sentir dans la salle dès le début du concert. Le jeune artiste est toujours annoncé par une voix sortie des fêtes foraines qui emmène directement dans son univers, accompagné par un signe lumineux des plus stylisés. Une introduction qui nous donne l’impression chaleureuse d’être en famille. Et effectivement, puisque Pablo est accompagné par un live band composé de son frère, son cousin et de ses amis. Ils sont directement à l’aise et du coup, nous aussi. La moyenne d’âge étant assez basse, nous avons l’impression d’emmener notre petite sœur ou petit frère à leur premier concert. Pas de problème de visibilité pour les petites personnes, ici presque tout le monde est petit (au moins en taille).

© Caroline Bertolini

Crescendo, Nicolás Pablo Rivera Muñoz et son band vont nous donner envie de danser, c’est inévitable. Eric Tryland, le claviériste et son humour y participeront beaucoup. Quant au reste du groupe : Gabriel Muñoz le deuxième guitariste, Henrik Åmdal le bassiste et Sigmund Vestrheim le batteur, resteront plus discrets faisant passer toute leur énergie dans leurs instruments directement. C’est à partir de l’entraînant Dance, Baby! que le concert va partir en marathon de sauts déclenché par une bonne humeur ambiante. Il dit “Dance with me baby, let’s get lost right here” et on s’exécute. Tout le monde a le sourire, sans exception. Une pause s’annonce dans les sauts constants du public avec les “aah-aaah aah-aaaaah” de Limitado, parce que Pablo véhicule aussi beaucoup d’émotions, nous offrant un slow sur son cœur brisé. Il nous emmène alors sur son île remplie de couleurs où il fait chaud, on se prend à presque oublier que c’est l’hiver en Belgique. Bien que Jimi Somewhere ne soit pas présent pour interpréter son featuring Never Cared, Pablo demande à Eric de le remplacer. Ils laissent tous deux leurs instruments sur le coté pour nous faire chanter avec eux. Quelques personnes chantent tellement fort que ça en devient faux d’ailleurs, mais peu importe.

© Caroline Bertolini

Le mythique moment de Losing You arrive. Un Pablo qui saute sur scène en même temps que d’effectuer ses riffs de guitare à la perfection. Il pourrait s’arrêter de chanter, le public s’en chargerait très bien. Les couleurs valsent sur scène et le band s’amuse. Les fans inconditionnel·elles crient, au bord de l’évanouissement. Feeling Lonely met la jeune foule en extase et les backing vocaux tout autant. Pablo et Eric nous font participer en nous demandant de chanter des “la-la-la-la-la-la-la-la”. Beaucoup de choses s’enchaînent après ça. On s’en fout de devoir respirer, de toute façon avec le virus qui traîne, apparemment il ne vaut mieux pas. Gabriel nous offre un solo muni de sa guitare derrière sa tête, et va ensuite se mettre derrière Pablo façon “Titanic”. S’ensuit une partie instrumentale assez drôle qui montre la complicité entre les musiciens et une chorégraphie de quatre membres, dont une partie solo est accordée à chacun. Le moment qui fait énormément rire et qui ramène les musiciens au rang d’humains et dieux de la scène en même temps.

© Caroline Bertolini

Le rappel sera tout de même assez court, le show ayant été bien rempli et le répertoire de l’artiste n’étant pas aussi étendu. Court mais intense. Juste assez pour laisser Pablo et Eric, le duo infernal, enlever leurs t-shirts pour le final. Eric se munit de sa keytar (ndlr. keybord se portant comme une guitare). L’opportunité pour eux de faire s’asseoir tout le monde par terre, avant de faire sauter la salle entière, ou comment transpirer le virus et ne garder que le positif – pour terminer en beauté bien sûr. Quel bonheur d’être fan de cet artiste et d’avoir la chance d’assister à un show pareil. Le public ne s’en remettra sûrement pas et reviendra le voir à la première occasion. C’est un show très spécial pour une musique toute aussi particulière. Les Norvégiens ne ramenaient pas le froid à Bruxelles mais la chaleur d’un soleil qu’on attend de revoir en festival avec impatience. Nous vous passerons la comparaison avec Mac DeMarco parce que Boy Pablo a trouvé son propre créneau, mais pas seulement dans sa musique. Un concert à voir au moins une fois dans sa vie.

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