Le BSF 2017 en quelques concerts
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Auteur·ice : Fanny Ruwet
18/08/2017

Le BSF 2017 en quelques concerts

Du 6 au 15 août se tenait dans le centre de Bruxelles la trente-et-unième édition du Brussels Summer Festival. On vous raconte ce qu’on y a vu.

Fishbach

Neuf août. Bientôt 21h, Juliette, 13 ans, et sa maman Nathalie poussent un soupir à l’idée de devoir languir encore un concert entier avant de pouvoir immortaliser d’un selfie leur danse sur Makeba. Ce qu’elles ne savent pas encore, c’est que la drôle de demoiselle qui arrive sur scène va leur chanter la mort pendant près d’une heure. En dansant. FishBach toise le public d’un regard perçant qui semble dire “Etes-vous prêts ?”. Peu importe, l’instant d’après, Flora se tortille et se prend les cheveux, presque possédée, verre et clope à la main. Ces Gauloises qui ont inévitablement marqué de leur empreinte cette voix grave caractéristique, lui patinant ses basses.  Bel exemple, doit se dire Nathalie, qui y va de sa petite analyse : “Après Etienne Daho, c’est Véronique Sanson sur Rita Mitsouko ?” Impossible c’est vrai de ne pas penser à Ringer, dans ces débordements d’énergie, cette force, ces textes torturés et puissants emballés de mélodies 80’s faussement légères. A la basse et au backing vocal, Michelle Blades est magnétique. Qui sait, peut-être Juliette utilisera-t-elle un peu de sa 4G pour shazamer Y Crois-tu? pour l’intégrer à sa playlist Spotify, auquel cas le BSF aura réussi son pari. (FL)

The Pirouettes

Pour la quatrième fois, les Pirouettes  étaient de passage à Bruxelles (ville où leur tournée s’est le plus souvent arrêtée) pour présenter leur premier album Carrément Carrément. Agrémentée de titres inédits et de quelques vieux morceaux (Un mec en or, Dernier Métro,…), leur setlist a visiblement plu au public, en grande partie déjà acquis vu le monde qui s’était déplacé pour un concert programmé si tôt dans la soirée. Sourires enjoués, chorégraphies peu gracieuses et prises de parole malhabiles : les Pirouettes sont des enfants. Un peu maladroits, un peu malaisants, mais malgré tout attachants. (FR)

Clara Luciani

Avec un set programmé à 17h au Magic Mirrors, mieux fallait-il être en vacances pour rencontrer à nouveau la touchante Clara Luciani, trois mois après un premier passage aux Nuits Botanique. Son EP 4 titres Monstre d’amour, nous avait totalement désarmé, entre textes à fleur de peau et mélodies imparables (chronique à relire ici). Entrée discrète et humble, les doigts fins de Clara commencent à gratter la guitare, sa voix est un diamant brut. Malheureusement, hésitant entre set-up résolument intimiste/acoustique et vraie scène de concert, le Magic Mirrors ne semble pas porter chance à la belle : l’amplification de sa guitare la lâche au début son nouveau track Grenade, annonciateur d’un premier album en 2018. Quelques longues minutes de couac technique qui semblent plus affecter la chanteuse que le public qui patiente avec bienveillance, jusqu’à ce qu’enfin l’on se décide à apporter une autre guitare. Ce moment de vulnérabilité, duquel surgit finalement la force lorsque la chanteuse reprend la maîtrise de son set, traduit assez bien pourquoi l’on s’attache à Clara: elle navigue avec sincérité dans ses émotions et nous emporte avec elle dans ce voyage. (FL)

Las Aves

Passer entre The Pirouettes et La Femme pouvait s’annoncer mission impossible pour le trio toulousain, elle fut pourtant remplie avec panache puisqu’ils nous ont offert le meilleur concert de la soirée. Venus avec leur premier album, Die In Shangai, sous les bras, ils nous ont emportés avec leur énergie à toute épreuve et leurs chansons clairement taillées pour la scène.  De N.E.M à Antistar en passant Léo (dédicacée ce soir à Léo des Pirouettes) chaque titre est une véritable tornade sonore qui nous invite à danser et à lâcher prise. Ils offrent même au public une chanson inédite qui claque bien comme il faut et laisse présager le meilleur pour la suite du groupe, qui quitte la scène avec l’exceptionnelle Lioness. Comme un dernier upercut qui nous laissera ko et ravi. Ave Las Aves ! (CG)

 

La Femme

La femme est une énigme pour l’homme. Il semblerait que La Femme soit aussi une énigme pour la musique. Il est un peu douloureux de dire du mal d’un groupe que l’on adore (la preuve, on en a fait notre album de l’année 2016), mais les concerts récents du groupe français n’ont fait que renforcer cette idée qui germait dans notre tête : La Femme en live c’est plus vraiment ça. Si l’on devait vendre les Parisiens à quelqu’un qui ne les connait pas, les arguments nous manqueraient. Alternant en live le  bon et le catastrophique, voire le foutage de gueule (qui n’a pas remarqué que Ou Va Le Monde était chantée en playback ?), le groupe s’enferme tellement dans cette image de joyeux fouteur de bordel destroy qu’il en devient une caricature. Le public de ce soir-la ne s’y est pas trompé, ne répondant que très mollement à la musique des Parisiens. Dommage. Car des morceaux comme Elle Ne T’aime Pas, Tueur de Fleurs ou Nous Etions Deux parviennent encore à nous donner de terribles frissons et à nous embarquer dans leur monde. Clairement La Femme va devoir revoir sa copie. (CG)

Photo : Arnaud Laurent.

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