| Photo : Clémence Trebosc pour La Vague Parallèle à Pete the Monkey 2023
Du 11 au 13 juillet prochain, c’est le retour de l’un de nos festivals français préférés. Niché dans le petit village de Saint-Aubin-sur-Mer sur les falaises normandes, Pete the Monkey accueille chaque année la plus belle fête de l’été. Défiant les plus grands avec sa scénographie exceptionnelle, ses festivalier·ères chaleureux·ses ou encore sa parade renversante, c’est une expérience unique que propose le festival.
Engagé sur les questions d’écologie – on vous met au défi de citer un festival où le public est plus respectueux de la nature – ou encore de bien-être avec ses conférences, ses activités manuelles et son sauna, Pete monte cette année son comedy club et aura pour mascottes les singes du zodiaque, qui collent à la peau du Temple des possibles où tarot, astrologie et yoga se côtoient tous les ans.
Avec une programmation toujours à la pointe de l’émergence couvant des pépites nationales et internationales, Pete the Monkey promet pour cette douzième édition encore de belles découvertes. Et comme nos coups de coeur sont trop nombreux dans cette sélection, on vous propose un bulletin météo à suivre au gré de vos humeurs pendant le festival.
Mood bucolique, dans un décor de carte postale
Pour une fois, on ne gardera pas le meilleur pour la fin en vous confiant qu’on attend de voir Roberto Cicogna depuis des mois déjà. Si l’artiste organise régulièrement avec Cléa Vincent les soirées Luna in Pesci dont vous avez dû entendre parler, on doit avouer que l’on rêve des champs et vaches normandes en fond pour illustrer à merveille la pop du Milanais. Avec un petit faible pour Autostrada qui fut notre vitamine D cet hiver, on espère secrètement pouvoir en entonner les choeurs en compagnie des monkeys sous le soleil.
Dans le même esprit, on brûle d’enfin découvrir Les Royaumes Minuscules et sa scénographie sans pareil sur scène. Dans ce dernier disque pop et ensoleillé que nous racontait Voyou lors de sa prestation au Printemps de Bourges l’an dernier, l’artiste sublime le quotidien, de l’enfance aux insectes, en passant par la dépression, le réchauffement climatique et la beauté des rayons du soleil. Que de thèmes qui ne peuvent qu’aller comme un gant au festival, lorsqu’on sait qu’il tient tendrement à sa taille humaine et son atmosphère familiale.
Dans cette lancée feel good, il est grand temps que Choses Sauvages rentre réellement dans le paysage musical de l’hexagone. De passage l’an dernier au POPUP! et au Printemps de Bourges, le groupe montréalais a su démontrer que son disco-punk avait toute sa place par ici, et encore plus sous le soleil normand de Saint-Aubin-sur-Mer.
Enfin, pour planer dans les courants d’air de bord de mer, on ira voir Saint DX interpréter Way Back Home, son dernier album dont vous avez probablement entendu parler tant la critique fut positive. Et pour cause, difficile de résister au puissant Late, qui revient éternellement nous envelopper de lumière.
Mood canicule, coups de soleil en vue
Si Yoa raconte des histoires du quotidien dans lesquelles on se retrouve – nos 257 écoutes de Matcha Queen en sont témoins –, elle n’en reste pas moins la reine des conteuses une fois sur scène. Toujours meilleure à chaque prestation, alors qu’elle nous avait poussé·es à lâcher un beau “cette star quand même !” l’été dernier, on n’ose pas imaginer le niveau en 2024. On s’y voit déjà danser sans la quitter des yeux sous le soleil chaud de l’après-midi.
Quant à David Numwami, serait-il en passe de devenir un habitué du festival ? Si sa prestation de 2022 reste encore dans les annales avec son bain de foule sous un soleil doré, on ne doute pas un instant qu’il ne sache la surpasser. Le Belge, qui sait si bien créer des moments suspendus dans le temps, a de quoi faire monter la température avec son dernier EP en date : I Love You.
Johnny Jane sur scène, on a testé pour vous maintes fois, et autant vous dire qu’on ne s’en est toujours pas lassé·es. Alors qu’on finit toujours en sueur et le sourire aux oreilles, c’est le bordel, c’est salvateur, c’est un final en exutoire avec Normal. On prendra volontiers des coups de soleil dans cette fête aux accents d’été.
Du côté de Kirin J Callinan, on dira de lui qu’il fait partie de ces artistes qu’on n’oserait qualifier ou catégoriser. On vous explique : qu’il soit dans la rue, dans la foule ou sur scène, l’artiste prend la lumière et attire tous les regards. Brûlant d’incarnation, Kirin J Callinan déroule à chaque prestation des titres tous plus surprenants les uns que les autres. Nos préférés ? Son duo avec Fishbach, ainsi que son incroyable reprise de Life Is Life, qui nous a scotché·es à la première écoute, mais vers laquelle on revient finalement inlassablement. On en profite pour vous rappeler au souvenir du plus beau Take Away Show de l’histoire de La Blogothèque : ce featuring légendaire avec Faux Real, capturé au milieu des vaches sur les hauteurs de Pete the Monkey en 2019. Autant vous dire qu’il nous tarde sérieusement de l’y retrouver.
Mood orageux, pour se défouler
Au rang des artistes plus sombres, ceux qui appellent à secouer les têtes et gentiment (ou non) pogoter, Pete the Monkey n’est pas en reste, à commencer par Maruja. Tout droit venu de Manchester, le groupe britannique a dans ses veines tout autant la colère que le calme des plus grand·es, avec au menu de magnifiques épopées sublimées d’un saxophone sauvage comme The Invisible Man. Vous nous l’entendrez dire probablement encore une centaine de fois d’ici un petit mois : on a plus qu’hâte de découvrir ça en live.
Dans la même lignée, on se voit déjà enchaîner avec Fat Dog, leur tubesque Running et le fameux “oh my GOD” d’une puissance inouïe. Repéré en première partie des Viagra Boys ou encore de Yard Act, le quintet londonien a de quoi susciter la curiosité au-delà des frontières britanniques. Pour avoir vu le show au Printemps de Bourges cette année, croyez-nous si l’on vous dit qu’il s’agit déjà de l’un des concerts immanquables du festival.
Il y a un an, Joe Unknown lâchait For Better, For Worse sur nos plateformes préférées. Quelques dates au POPUP! plus tard, le voici programmé à Pete the Monkey, pour le meilleur et pour le pire. Comprenez : en termes d’énergie rap-post-punk, on ne pourrait rêver mieux, même si la prestation laisse un petit trop plein de masculinité pour nous. Entre pogos à profusion, torses nus, cris et hystérie dans un espace totalement repensé où la scène et la fosse se mélangent pour ne faire plus qu’un, Joe Unknown saura défendre ses titres accompagné de son excellent DJ jusqu’à foutre sans aucun doute le plus gros bordel du week-end.
Mood coucher de soleil, sous les rouges-orangés qui s’étalent depuis le château
Côté chill, le retour au rap britannique opéré par le festival nous réjouit tout particulièrement. Avec AntsLive et Finn Foxell, deux des figures les plus séduisantes de Londres en ce moment-même, Pete s’assure d’être à la pointe du genre en offrant deux performances qu’on imagine brûlantes dans le coucher du soleil. Pour s’échauffer, rien de tel que le clip de Number One Candidate qui revêt rudement bien des allures de pub vintage pour la Suisse italienne.
Du côté de l’hexagone, si Kaba & Hyas furent plus que prolifiques l’an dernier avec Music 4 Tesla et Music 4 Tesla, Vol.2, à Saint-Aubin, ils constitueront à eux deux le penchant français au rap des deux londoniens, avec une touche club très bienvenue en supplément.
Dans un autre registre toujours aussi coucher de soleil, on ne peut qu’attendre avec impatience la cumbia de Los Mirlos, tout droit venus du Pérou. Avec plus de cinquante ans de carrière et une discographie tout aussi bourgeonnante aux pochettes kitsch à souhait (on vous laisse découvrir), on se voit déjà danser dans le soleil couchant dans les champs sous les guirlandes, entouré·es d’une foule qui ne pourra faire autrement que de porter un sourire à ses lèvres.
Mood nuit étoilée, la folie de Pete et tout le reste
Quand la nuit s’étend sur Pete the Monkey, on enfile peut-être pulls et pantalons, mais on passe surtout la porte d’un monde défiant plus encore les perceptions. Entre lumières douces, arbres féériques et labyrinthe grandeur nature fait de draps, on se demande bien ce que le festival peut nous réserver de plus cette année. Dans ce cocon où les langues se délient et la vie se teinte de psychédélique, on se tournera avec plaisir vers SuperJazzClub, un collectif d’artistes, producteur·ices et réalisateur·ices ghanéen·nes qui, à coup sûr, saura nous faire voyager dans nos têtes.
Et pour partir plus loin encore, quoi de mieux qu’un trio faisant le lien entre Amsterdam et Toronto ? Baby’s Bersek saura sans aucun doute nous faire danser jusqu’au bout de la nuit, tant par ses rythmes clubs que ses harmonies post-punk et son look haute-couture. Une attitude qui ira probablement à ravir à la Folie de Pete et ses nuits alternant concerts, DJ sets et cabarets insolites.
Bon d’accord, on a quand même gardé un peu du meilleur pour la fin : on a nommé Dov’è Liana. Déjà programmés l’an dernier, les Italiens et leurs foulards avaient retourné la folie de Pete pleine à craquer. Une performance qu’on rêve aujourd’hui de revoir, sur une scène un peu plus large et avec l’espace pour danser sans complexe.
On se retrouve à Pete the Monkey ?
Maintenant qu’on vous a donné de quoi nourrir toutes vos humeurs, vous n’avez plus d’excuse pour vous dérober au festival le plus feel good de l’année. Les dernières places sont disponibles par ici et la programmation par là.
En perpétuelle recherche d’épaules solides sur lesquelles me hisser pour apercevoir la scène, je passe mes concerts à faire les chœurs depuis la foule.