Cage The Elephant – Tell Me I’m Pretty
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Auteur·ice : Corentin Souquet-Besson
15/12/2015

Cage The Elephant – Tell Me I’m Pretty

Après leur cultissime premier album Ain’t No Rest for The Wicked qui a fait rentrer Cage The Elephant en tant qu’ovni sonore dans le paysage musical, la confirmation sur Thank You, Happy Birthday (disque vitaminé et excitant à souhait), le manque de consécration sur Melophobia ainsi que le départ de Lincoln Parish (guitariste principal du groupe), des tournées en ouverture de Muse ou des Black Keys, nos américains adorés du groupe Cage The Elephant s’apprêtent à sortir ce 18 décembre leur quatrième album intitulé : Tell Me I’m Pretty.

Le disque, produit par Dan Auerbach (Black Keys), présente un panorama aux allures éclectiques. Chaque chanson possède sa propre identité. Il faut ainsi écouter l’album sur sa totalité pour en tirer ce qu’il a à nous livrer. Aux premiers abords cela peut paraître déroutant. La multitude d’univers proposés est foisonnante et peut noyer l’auditeur. Cependant, une fois appréhendée, on découvre sa cohérence, sa force et ses qualités.

Les coulisses sont disponibles sur leur chaîne YouTube sous forme de Webepisode, rattrape toi car on en est au cinquième :

L’album s’ouvre sur le son grésillant de Cry Baby. Le ton est donné, l’ambiance est old-school. La voix appuyée par un riff à l’identique est surélevée. Le leader scande le premier refrain tout haut :

Cryyyyyy Baby Cryyy-y-y-y

S’enchaîne Mess Around qui sera le seul titre où l’influence Black Key de Dan Auerbach se fera ressentir et Dieu merci, parce qu’on avait eu un peu peur ! A voir la performance live pour le Late Late Show, on à hâte de le découvrir en concert :

L’opus se poursuit avec le multi-combo : Sweetie Little Jane-Too Late To Say Goodbye-Cold Cold Cold.

Le délicieux Sweetie Little Jane (where did you go?) aux orchestrations presque Arcade Fireiennes est, à ne pas en douter, une des pièces centrales du disque. On se plaît à découvrir cette ballade tourmentée. Quelques phrasés en mode spoken-word à la Alex Turner se font entendre mais surtout des AAAAAAAAAAH dignes de Matt Schultz qui rythment la mesure comme lui seul en est capable.

Le disque se poursuit avec Too Late Too Say Goodbye. Un titre façon bande originale de James Bond. Un refrain à la puissance de Come A Little Closer.

Place au coup de cœur avec Cold Cold Cold (cœur avec les doigts).  Tu sais le genre de titre qui semble rempli de désespoir et qui te flanque un uppercut dans ta CAGE Thoracique ? Des paroles à la Teeth, un Matt Schutz malmené, angoissé en son for intérieur criant à l’aide. Il appelle avec la seule chose qu’il possède, sa voix. Les viscères chaotiques du patient Schultz demandant de l’aide à un docteur sont transposées dans son interprétation.

Doctor can you help me cause I don’t feel right.

Better make you fast before I change my mind.

Ensuite, l’univers musical change de registre avec Trouble qui nous offre une douce ballade. L’univers lyrique est lui, toujours névrosé. On vous laisse découvrir notre avis sur le deuxième extrait de TMIP ici.

Deux titres qui nous convainquent moins suivent. How Are You True qui est LA surprise de l’album. Un morceau presqu’acoustique. Une ballade très calme, où les refrains sont lentement expirés. Les couplets percutent plus que le refrain qui lui semble un peu facile. Son successeur That’s Right ne fait pas l’effet escompté malgré son air festif et sa tension sensuelle (sexuelle?).

Crédit photo : Pooneh Ghana

L’album se finit sur deux titres comme on les aime. Le premier, Punchin’ Bag, où le groupe s’énerve, où le son s’assombrit. On ressent quelque peu l’influence de Dan Auerbach et le rendu fait plaisir aux oreilles. Le son est proche de certains titres de Thank You Happy Birthday et plaira sans aucun doute aux nostalgiques de celui-ci. Le deuxième Portugese Knife Fight commence par :

I Wanna Waste My Time With You

Voilà un bon compromis. Ici, on redécouvre la folie effervescente que Cage The Elephant est capable de déverser. Le titre qu’il fallait pour clôturer l’album, du rock endiablé qui fait bouger ton corps.

Cage The Elephant est aussi un vrai groupe live, credi : Pooneh Ghana

Cage The Elephant est aussi un vrai groupe live                          Crédit photo : Pooneh Ghana

Cage The Elephant semble s’être assagi sur cet album. Les titres façons feu-follets ont quasiment disparu pour notre plus grand regret. Il n’en reste pas moins l’aura que le groupe et son leader Matt Schultz sont capables de transmettre et de partager. Tell Me I’m Pretty est un album qui s’écoute dans son ensemble. Sur les dix titres présentés, plus de la moitié sont des morceaux comme on aime avec en tête de liste nos deux coups de cœur Sweetie Little Jane et Cold Cold Cold, sans oublier Punchin’ Bag, Portuguese Knife Fight ou Too Late To Say Goodbye qui signent l’ampleur d’un album convainquant. La surprise de la ballade acoustique How Are You True plaira à un certain nombre d’entre vous. Cage The Elephant évolue et ne se satisfait pas d’exceller dans sa zone de confort. Tell Me I’m Pretty peut être le Punchin’Bag* de certains fans déçus, mais il sera aussi le Sweetie Little Jane* de nombreux autres. Fans qui se disputeront pour savoir How True Are They* Et quoiqu’il arrive, That’s Right*Cage The Elephant continuera toujours de Mess Around* pour notre plus grand plaisir. Ne vous en faîtes pas, vous êtes Pretty les mecs !

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