Caprice : l’hymne à la vie d’Odezenne
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Auteur·ice : Flavio Sillitti
24/09/2020

Caprice : l’hymne à la vie d’Odezenne

Caprice comme Priska, en verlan. Priska comme la petite sœur d’Alix (membre de la triade bordelaise), ancienne danseuse et chanteuse du groupe, qui se bat depuis cinq mois déjà contre un cancer des ovaires. C’est à l’honneur de cette bataille douloureuse que les trois poètes à la plume d’habitude si malicieuse et ironique se font plus mélancoliques, pour retranscrire en musique l’histoire d’un parcours héroïque vers une sortie de secours. Des métaphores touchantes, transposées en images dans un visuel gorgé de symbolique et d’émotions. 50% des revenus du titre seront reversés à la fondation bordelaise Institut Bergonié, l’un des nombreux centres français d’accompagnement de patient·es dans la lutte contre le cancer. 

Dis, emmène-moi voir au-delà du temps

Vu que le temps c’est de l’argent

Et que l’amour n’a pas de prix

Sur des notes célestes de synthétiseur, les vers du collectif se mêlent à des pointes d’électro pour faire défiler une myriade de tableaux imagés contant la course à la vie de Priska“On va le faire, on va te sortir de là” scandent-ils, une proximité face au sujet qui rend le titre plus intense encore. Dans la continuité de leur berçant Hardcore partagé en plein confinement, Caprice s’inscrit dans un registre downtempo et vaporeux, efficace et percutant. Une ode mélancolique, mais pas que, le message transmis étant surtout celui de la résilience. “La chanson et le clip racontent son parcours actuel héroïque pour se sortir de là et pour lui donner la force de le faire !” 

Le clip est une métaphore, l’Aréna vide représente l’arène intérieure, c’est là que se jouent les combats à mener contre la maladie. Les gobelets* sont les cellules cancéreuses qui envahissent l’organisme et le balai est le moyen par lequel on lutte avec acharnement pour les chasser.

Nous ayant habitué·es à des morceaux plus taquins et second degré par le passé, il ne fait aucun doute que les membres d’Odezenne prouvent ici la versatilité de leur art, sans pour autant dénaturer l’esprit frontal et brut de leur musique. Un titre chamboulant et vertigineux, qui introduit tout en émotions leurs créations du confinement. La suite s’annonce belle.

*L’entiereté des gobelets utilisés a été recyclée par le centre de recyclage Elise