Elle est loin l’époque où l’on dansait sur des imaginaires « Mimie Mathy » scandés sur Lune rousse, le premier morceau qui avait valu à Fakear de rencontrer son public. Six ans plus tard - ça ne nous rajeunit pas - et après quelques EPs aux allures orientales publiés chez Nowadays Records, les disques Animal et Vegetal en 2016 et puis All Glows en 2018, Fakear est prêt pour une nouvelle mue.
On gardera toujours une certaine affection pour l’époque de Morning in Japan ou Damas - les premières saveurs orientales de Fakear en 2013 - où l’électro onirique de Théo nous emmenait déjà dans des contrées lointaines et nous offrait une immersion dans des atmosphères suspendues entre réalité et fiction.
Depuis, le Normand a mené son petit bonhomme de chemin. Trois albums, d’innombrables scènes et quelques récréations live plus tard (entre autres avec des noms comme M.I.A., Bonobo ou ODESZA), Fakear a réussi à s’installer dans le paysage électro, tant en France et en Europe qu’à l’étranger. Dans son quatrième opus attendu et baptisé mystérieusement EWGA, Fakear s’élève encore plus haut et tente d’expérimenter un grain nouveau afin d’apporter fraîcheur et nouveauté à ce qui est maintenant une discographie déjà bien étoffée. Un nouveau parfum pour ce prochain long-format qui lance des clins d’œil à des Mount Kimbie, Floating Points ou encore Maribou State dans les sonorités. C’est notamment dans le premier single Carrie qu’on peut retrouver cet état de voyage auditif que nous procurait déjà Maribou State dans Kingdoms In Colour.
Si à l’accoutumée les artistes choisissent comme premier single un titre fort pour annoncer la sortie d’un nouvel album, Fakear a décidé de faire les choses autrement. « Carrie, ce n’est que la partie visible de l’iceberg de ce qu’on a réalisé avec Alex Metric » confie-t-il. Après avoir bossé tous les morceaux de EWGA, les deux larrons ont décidé de donner naissance à un track « bonus », fruit du flux créatif présent en studio pendant la composition de l’album. Un morceau qui synthétise en quelque sorte EWGA et nous donne l’eau à la bouche. Il existe un certain enivrement à savoir que l’on ne connait encore rien de ce nouveau long-format, si ce n’est un inédit créé « juste pour le plaisir ». Intentionnellement, Théo nous dévoile ce vendredi uniquement le dernier coup de pinceau de son dernier tableau. On a hâte d’en découvrir toute la palette de couleurs.
Crédit photo : Juliette Leigniel
Se nourrit essentiellement de musiques électroniques, de pop et R&B indé et de houmous.